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Moyen Orient et Monde - Syrie

Pour la première fois, Washington va déployer des soldats au sol

Au moins 91 morts dans des attaques contre les fiefs rebelles.

Un garçon sorti des décombres après des frappes aériennes à Alep. Thaer Mohammad/AFP

Les États-Unis vont déployer sur le terrain en Syrie moins d'une cinquantaine de membres des forces spéciales, une décision sans précédent et un revirement du président Barack Obama dans le cadre de l'effort de guerre internationale contre le groupe État islamique (EI) dans ce pays.
En quatre ans et demi d'un conflit qui a fait plus de 250 000 morts, c'est la première fois que Washington s'apprête à envoyer officiellement des militaires au sol en Syrie – dans un rôle non combattant de conseillers –, M. Obama s'étant jusqu'ici publiquement refusé à le faire et préférant le recours aux bombardements aériens.
« Le président a autorisé le déploiement d'un petit effectif, moins de 50, de forces d'opérations spéciales américaines dans le nord de la Syrie », a confié un cadre de l'administration américaine, avant l'annonce officielle par la Maison-Blanche. Ces soldats d'élite déployés au sol en Syrie « aideront à coordonner les troupes locales sur le terrain et les efforts de la coalition pour contrecarrer l'EI », a expliqué ce responsable. « Le président était résolu à augmenter notre effort contre Daech (acronyme arabe de l'EI) », a déclaré le secrétaire d'État John Kerry à l'issue de la réunion internationale sur la Syrie à Vienne. Ces militaires seront donc cantonnés officiellement à un rôle d'assistance et de conseil aux groupes armés rebelles syriens dits modérés et ne seront pas directement impliqués dans des opérations de combat. « Ces forces n'ont pas de mission de combat », a assuré le porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest, lors de son point de presse. Pressé de questions sur une possible augmentation du nombre de soldats, le porte-parole n'a pas exclu une telle éventualité.

« La stratégie n'a pas changé »
Interrogé sur une éventuelle évolution de la politique du président Obama à l'égard du conflit syrien, M. Earnest a affirmé que « le fait est que notre stratégie en Syrie n'a pas changé ».
Symbolique, la décision militaire d'hier n'en est pas moins significative et représente un net changement de pied d'un président américain considéré comme un grand sceptique de l'interventionnisme militaire et qui ne veut pas engager de nouveau activement son pays dans une guerre au Moyen-Orient après le retrait d'Irak.
Le revirement hier de l'administration démocrate a été critiqué par l'opposition républicaine qui contrôle le Congrès. Le président de la commission des Forces armées à la Chambre des représentants, Mac Thornberry, a fustigé une décision « qui risque d'être trop timide et trop tardive, en l'absence d'une stratégie cohérente plus large ».
Par ailleurs, dans le cadre de l'effort de guerre, un responsable à Washington a confirmé que l'armée américaine allait déployer des avions d'attaque au sol A-10 et des chasseurs F-15 sur une base aérienne de la Turquie, voisine de la Syrie et membre de la coalition.

« Pourquoi y es-tu allé ? Pourquoi ? »
Sur le terrain, le bilan des attaques menées hier en Syrie contre des bastions rebelles à l'est de Damas et dans le nord du pays est passé à 91 morts, dont 17 enfants, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Cinquante-neuf personnes, dont cinq enfants, ont été tuées par des roquettes et par l'aviation du régime à Douma, à l'est de Damas. Plus de 12 roquettes ont visé dans la matinée un marché à Douma, fief rebelle situé dans la Ghouta orientale, à l'est de Damas, puis des avions du régime ont bombardé la cité en fin de journée, a déclaré Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire. La Coalition nationale syrienne, la principale composante de l'opposition politique en exil, a affirmé que « selon nos sources », il s'agissait d'avions russes.
Une vidéo publiée par le Comité de coordination de Douma, un groupe de militants locaux, montre des personnes gisant dans des flaques de sang au milieu d'étals défoncés. Selon un photographe de l'AFP sur place, les tirs se sont produits tôt le matin alors que des habitants se rendaient au marché. Des dépouilles étaient empilées les unes sur les autres. « Depuis que ton père a été tué dans le dernier massacre, ta mère te répétait sans cesse d'arrêter de travailler au marché », dit un homme en pleurant devant le corps sans vie d'un jeune garçon. « Pourquoi y es-tu allé ? Pourquoi ? » poursuit-il.
Parallèlement, à Alep, dix personnes ont été tuées dans le quartier de Ferdaous, deux enfants à Salaheddine et 20 – dont dix enfants – à al-Maghayer, a affirmé l'OSDH, d'après qui des dizaines de personnes sont blessées ou portées disparues.
Enfin, l'armée russe a annoncé hier avoir détruit 1 623 « cibles terroristes » en Syrie depuis le début de son intervention militaire il y a un mois, dont 51 camps d'entraînement et 131 dépôts de munitions, a annoncé le chef de l'opération militaire en Syrie, le général Andreï Kartapolov. Parmi les autres cibles touchées par l'aviation russe, le général Kartapolov évoque 786 camps militaires, 371 points fortifiés, 249 postes de commandement et 35 ateliers de fabrication de voitures piégées.
(Source : AFP)

Les États-Unis vont déployer sur le terrain en Syrie moins d'une cinquantaine de membres des forces spéciales, une décision sans précédent et un revirement du président Barack Obama dans le cadre de l'effort de guerre internationale contre le groupe État islamique (EI) dans ce pays.En quatre ans et demi d'un conflit qui a fait plus de 250 000 morts, c'est la première fois que...

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