« Le système politique étant figé, j'ai voulu investir dans un espace sain qui permette à mon fils et aux nouvelles générations de s'épanouir dans un environnement préservé. » Quand elle dit cela, Paula Yacoubian sait de quoi elle parle, puisque depuis 20 ans elle ne cesse d'interroger les politiciens de tous bords, suivant un parcours atypique qui l'a menée à travers la plupart des chaînes de télévision locales et qui l'a inscrite dans la longévité sur le petit écran où il est en général difficile de tenir longtemps. Justement, ce qui la distingue des autres, c'est qu'elle est déterminée, professionnelle et consciente des multiples pièges qui jalonnent le chemin de la notoriété, surtout lorsqu'on touche au monde fermé de la politique au Liban. Si on dit que la télévision rend fou, Paula Yacoubian, elle, essaie de garder les pieds sur terre, en diversifiant ses activités et en mettant sa notoriété au service de causes qu'elle considère justes, comme l'écologie, l'aide aux enfants des martyrs de l'armée et l'association pour les autistes. Elle estime normal de faire profiter les autres de sa célébrité, sachant que rien n'est donné, mais au contraire tout est conquis après des combats durs dans un univers souvent cruel. Elle veut, en fait, que son fils Paul (dix ans) ne grandisse pas dans un pays où l'horizon est bouché.
Paula avait donc 17 ans lorsqu'elle a fait ses premiers pas à l'ICN en 1994. Elle y a présenté son premier bulletin d'information, avant de passer à la LBC, puis à la MTV et à la ART. Parce qu'elle a très vite pris conscience de l'importance de l'image dans le monde d'aujourd'hui, elle s'est envolée pour New York où elle a suivi des cours de « media coaching ». Elle y a même fait un rapide séjour à la chaîne « al-Horra » qu'elle a quittée à la suite « d'un incident technique » au cours d'une émission avec Sleiman Frangié alors qu'elle était chez lui à Bnechii avec des questions soigneusement préparées. C'était en 2006. Elle avait entre-temps épousé Mouaffak Harb le 04/04/04 à Tunis et c'est avec lui qu'elle a fondé la société « Media Training Consultancy », qui est aujourd'hui florissante dans plusieurs pays du monde arabe. Paula dit d'ailleurs avec humour : « Je peux transformer le plus mauvais des communicants. Mais il faut d'abord qu'il soit lui-même convaincu de la nécessité d'améliorer son image. » On a beau insister, elle ne révélera pas les noms de ses clients. Elle se considère tenue au secret professionnel, comme les médecins ou les avocats.
C'est donc en professionnelle qu'elle commente les prestations des hommes politiques, notamment ceux qu'elle reçoit dans son talk-show hebdomadaire à la Future TV. Mais aujourd'hui, ce qui la branche véritablement, c'est son action pour l'environnement. Elle veut promouvoir la gestion des déchets au Liban. Mieux que le recyclage, elle milite pour le « up cycling », qui permet de trouver un usage à tous les déchets, au lieu de dépenser de l'énergie pour les recycler. « L'idée, dit-elle, c'est de convaincre les gens de ne rien jeter car tout peut être utilisé. » Elle montre avec fierté des photos d'un vieux vélo transformé en objet de décoration et se fixe pour objectif de convaincre des personnalités d'acheter de tels objets. Elle a eu aussi l'idée d'utiliser les pneus fabriqués dans une matière très résistante pour en faire des sacs, certes chers mais respectueux de l'environnement et dont les bénéfices sont reversés à des associations caritatives. Elle a bénéficié de l'offre de Solidere pour ouvrir une boutique au centre-ville qui expose ses créations. Elle sait que c'est un grand défi. Mais rien n'effraie Paula qui a d'autres tours dans son sac écolo, notamment une offre alléchante d'une importante organisation internationale ...
Lire aussi
Nayla Fahed, engagée pour les enfants qui ne peuvent pas aller à l'école
Celle-là c'est une bonne arménienne éhhh libanaise, pas comme ces autres arméniens Per(s)cés bääSSyriens !
12 h 04, le 06 janvier 2015