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Économie - Une femme, un métier ...

Zeina, 29 ans, responsable dans une agence de voyages : « Qui a encore envie de se payer un voyage aux Maldives ? »

« L’année 2013 était catastrophique pour nous », confie Zeina, responsable dans une agence de voyages.

« L’année 2013 s’est avérée jusqu’à présent catastrophique pour nous », confie Zeina, 29 ans, d’un ton résigné. La jeune femme, qui occupe un poste de responsabilité dans une agence de voyages, avoue avoir été confrontée cette année à une série noire « qui n’en finissait plus ».
« La crise syrienne et ses débordements au Liban ont clairement contribué à dégrader une situation qui n’était déjà pas brillante pour le secteur touristique, indique-t-elle. Les crises politico-sécuritaires, les manifestations, les attentats, la situation à Tripoli, la tragédie de la banlieue sud ont paralysé nos affaires pendant un mois. Qui, parmi nos clients, a encore envie de se payer un voyage à 5 000 dollars aux Maldives ? Les gens sont inquiets pour leur avenir et dépensent beaucoup moins. »


Zeina a, de fait, constaté en 2013 une tendance très nettement à la baisse en ce qui concerne les demandes de sa clientèle. « La plupart des forfaits que nous avons vendus cette année ? De toute évidence, les classiques abordables : Chypre, la Turquie, la Grèce. Nous avons même constaté que les nouveaux mariés ont tendance à freiner les dépenses pour le sacro-saint voyage de noces... »


Heureusement, l’agence au sein de laquelle Zeina travaille a la chance d’avoir une clientèle diversifiée ; les vacanciers en composent, bien sûr, la base, mais les professionnels en déplacement sont un appoint utile. Zeina précise en outre que parmi les clients de l’agence figurent aussi « les conférenciers, que nous prenons en charge
intégralement sur le plan du voyage et du logement, si toutefois ces derniers parviennent à venir » au Liban. « Un événement prévoyant la présence de quelque 200 participants a ainsi été récemment annulé à cause de la situation. Vous imaginez le manque à gagner pour nous... », soupire-t-elle. « Cela étant, indique-t-elle, nous gérons environ chaque mois les déplacements d’une vingtaine de professionnels ; cela contribue positivement. »


En parallèle, outre l’impact significatif de la situation locale et régionale, les voyagistes libanais sont confrontés à de nombreux autres obstacles, souligne Zeina. « En premier lieu, la concurrence féroce que se livrent les agences, dont le nombre s’élève à 600 à 800 », précise-t-elle. De fait, plusieurs astuces ont graduellement été
adoptées pour séduire le client, « généralement fidèle à son agence et difficile à capter », dont principalement l’écrasement des marges pour offrir des tarifs plus attractifs.


Autre rival de taille, « Internet, qui nous concurrence énormément ». De fait, un nombre croissant de consommateurs préfèrent aujourd’hui acheter leur billet en ligne plutôt que d’avoir recours aux services d’une agence... D’où la focalisation croissante sur les « packages tout compris ».
Mais, face à ces obstacles, Zeina demeure optimiste : « Aussitôt que la situation se stabilisera, la demande repartira. C’est un fait. »

 

 

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