Voici ce qu'il faut savoir ce mercredi :
- Seize tués dans des frappes israéliennes contre Nabatiyé, notamment son Sérail. Des frappes meurtrières ont également eu lieu dans la Békaa et au Liban-Sud.
- Un village du Liban-Sud semble avoir été totalement détruit par l'armée israélienne.
- Tôt mercredi matin, trois frappes israéliennes ont visé Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth.
- L'armée israélienne a affirmé dans un communiqué que ses forces navales ont frappé des « dizaines de cibles du Hezbollah » au Liban-sud, « en coordination avec les troupes sur le terrain ».
- La France a interdit aux entreprises israéliennes de participer à un prochain salon naval militaire.
Sur le terrain
- L'aviation israélienne a mené mercredi matin une quinzaine de frappes consécutives sur la ville de Nabatiyé, au Liban-Sud, et ses environs, selon les sources de notre correspondant Mountasser Abdallah. Une des frappes, qui a visé le Sérail municipal de la ville, a fait au moins six morts, parmi lesquels le président de la municipalité, Ahmad Kahil, et 46 blessés selon le ministère libanais de la Santé. Selon le ministère de la Santé publié en début de soirée, le bilan définitif fait état de 16 tués et 52 blessés. La mohafez de Nabatiyé, Hwaida Turk, a confirmé à notre correspondant que les personnes qui ont été tuées avec le président de la municipalité faisaient partie de la « cellule de crise » municipale. Le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati a condamné les frappes israéliennes qui ont « délibérément visé une réunion du conseil municipal ». Il a aussi dénoncé la communauté internationale, « sous les yeux de laquelle » a lieu l'offensive menée par Israël au Liban, qui « reste délibérément silencieuse », ce qui « encourage » l'Etat hébreu à poursuivre ses « crimes ». Selon le ministère de la Santé, le bilan définitif de la frappe israélienne de grande violence ce matin dans la ville de Nabatiyé fait état de 16 tués et 52 blessés. Ces raids israéliens multiples avaient, entre autres, atteint le siège de la municipalité de la ville.
- L'armée israélienne a fait exploser un village entier au Liban-Sud, selon une vidéo aérienne publiée mercredi par son porte-parole arabophone, Avichay Adraee. Dans cette vidéo, qui semble prise à partir d'un drone et est titrée « destruction d'un tunnel par la division 91 », on voit un petit village situé sur un promontoire, où en l'espace de quelques secondes plusieurs explosions sont déclenchées. Le village est ensuite englouti sous une épaisse fumée. Selon plusieurs médias libanais, al-Jazeera et le journaliste Timour Azhari, chef du bureau de Reuters à Bagdad, il s'agit de la localité de Mhaybib, située entre Meis el-Jabal et Blida, à environ deux kilomètres de la Ligne bleue, dans le caza de Marjeyoun. M. Azhari affirme avoir eu confirmation de résidents du village voisin de Meis el-Jabal qu'il s'agit bien de Mhaybib, dont les « riverains ont quitté la zone il y a longtemps ».
On trouve notamment à Mhaybib un maqâm (un sanctuaire ou lieu de prière) pour la figure biblique de Benjamin, dernier enfant du patriarche Jacob, lui-même petit fils d'Abraham selon les textes de l'Ancien Testament.
- La journée a également été marquée par une série de bombardements sanglants dans la Békaa et au Liban-Sud. Selon notre correspondant dans la Békaa, deux personnes ont été tuées et 15 autres blessées dans la frappe aérienne israélienne qui a visé Yammouné (caza de Baalbeck). Une frappe aérienne israélienne a visé un bâtiment sur l'autoroute Rayak-Baalbeck, tuant trois personnes.
Trois personnes ont été tuées et 54 blessées dans des frappes de l'aviation israélienne sur le village de Cana, au Liban-Sud, symbole de raids meurtriers israéliens depuis trois décennies, a rapporté mercredi le ministère de la Santé libanais. Selon Mohammed Ibrahim, secouriste du mouvement Amal, allié du Hezbollah désormais en guerre ouverte avec Israël, 15 bâtiments ont été « entièrement détruits » dans le quartier où « les dégâts sont énormes ».
L'armée israélienne, citée par le Haaretz, a annoncé avoir tué des dizaines de membres du Hezbollah au Liban-Sud au cours des dernières 24 heures, découvert quatre tunnels utilisés par les combattants pour s'abriter et stocker des munitions, et localisé deux sites de stockage d'armes situées dans des zones civiles.
- L'armée israélienne a affirmé dans un communiqué que ses forces navales ont frappé des « dizaines de cibles du Hezbollah » au Liban-sud, « en coordination avec les troupes sur le terrain ». Il s'agit d'une première depuis le lancement de l'opération baptisée « Flèches du nord » le 23 septembre dernier.
- Mercredi, le Hezbollah a revendiqué plusieurs attaques contre des positions israéliennes. Mardi, le Hezbollah a, par ailleurs, confirmé dans un communiqué avoir tiré une salve de roquettes lundi soir sur la banlieue de Tel-Aviv. Les médias israéliens avaient rapporté que des alarmes s’étaient déclenchées et qu’un civil de 17 ans avait été légèrement blessé par le tir.
- Trois frappes israéliennes ont également visé Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, tôt mercredi, quelques minutes après l'envoi d'un ordre d'évacuation concernant ce secteur. L'armée israélienne a indiqué, selon le Haaretz, avoir visé une structure souterraine de stockage d'armes. Cela faisait plusieurs jours que la capitale et sa banlieue avaient été épargnées par des frappes israéliennes.
- Mardi soir, l'armée israélienne a diffusé une vidéo d'un membre présumé du Hezbollah capturé et affirme en avoir saisi trois autres. Plus de détails ici
- L'ONU a réclamé une enquête sur une frappe israélienne lundi dans le village chrétien d'Aïto, dans le nord du Liban, qui a fait 22 morts, dont 12 femmes et deux enfants.
Tensions entre la France et le gouvernement de Netanyahu
La France a interdit aux entreprises israéliennes de participer à un prochain salon naval militaire, ont déclaré mercredi deux sources à Reuters. Il s'agit du dernier incident en date à mettre en lumière les relations de plus en plus tendues entre les deux alliés. Cette décision intervient alors que les relations entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se sont considérablement tendues ces dernières semaines, notamment après les incidents impliquant des Casques bleus de la Finul, ciblés à plusieurs reprises par des tirs israéliens au Liban-sud.
Les Etats-unis contre des bombardements israéliens sur Beyrouth
« Nous avons clairement fait savoir à Israël que nous nous opposons à la campagne de bombardements qu'il a lancée ces dernières semaines à Beyrouth », a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, en soulignant que ces frappes avaient baissé en intensité ces derniers jours.
Le déploiement US dans la région
« Les forces américaines resteront déployées dans la région pour servir des intérêts nationaux importants, notamment la protection des personnes et des biens américains contre les attaques de l'Iran et des milices alignées sur l'Iran, ainsi que pour continuer à soutenir la défense d'Israël, à laquelle notre engagement reste inébranlable », a déclaré mardi soir le président américain Joe Biden dans une lettre au congrès. « Dans ce contexte, j'ai ordonné le déploiement en Israël d'un système de défense antimissile balistique et de membres des forces armées américaines capables de l'opérer, afin de défendre contre toute nouvelle attaque par missile balistique tant que cette posture défensive est jugée nécessaire ».
Plus tôt, le Pentagone avait déclaré que les composants du système de missiles THAAD (spécialisé dans la lutte antiaérienne contre les missiles balistiques de courte (et moyenne portée) ont commencé à arriver en Israël le 14 octobre.
Netanyahu s'oppose à un cessez-le-feu unilatéral
Le Premier ministre israélien déclaré qu'il s'opposait à un « cessez-le-feu unilatéral qui ne change(rait) pas la situation sécuritaire au Liban (...) » lors d'un appel avec le président français Emmanuel Macron, selon un communiqué publié par son bureau.
Plus tôt, M. Macron avait déclaré, selon des participants au Conseil des ministres, que Benjamin Netanyahu ne doit pas « s'affranchir des décisions de l'ONU » avant de rappeler que c'est une résolution onusienne qui a « créé » l’État d'Israël.
Bilan
Dans un nouveau bilan, le ministère libanais de la Santé a indiqué que 2 350 personnes ont été tuées et 10 906 blessées depuis le début des affrontements entre Israël et le Hezbollah, le 8 octobre 2023.
Les frappes israéliennes lundi ont fait 41 morts, 124 blessés, répartis sur les régions suivantes :
- Sud du Liban : 11 morts et 48 blessés.
- Nabatiyé : 6 morts et 31 blessés.
- Békaa : 3 morts et 21 blessés.
- Baalbeck-Hermel : 18 blessés.
- Nord du Liban : 21 morts et 6 blessés.
Le ministre sortant de l'Environnement et président du Comité d'urgence du gouvernement Nasser Yassine a, par ailleurs estimé à 1,2 million le nombre de déplacés jusqu'à aujourd'hui au Liban. « Ce nombre pourrait augmenter si la guerre s'étend », a-t-il ajouté dans des propos rapportés par l'ANI (Agence nationale d'information, officielle), appelant à trouver des solutions avant l'hiver.
Un responsable de l’agence des Nations unies pour les réfugiés a indiqué que 25 % du territoire libanais a été évacué en raison des menaces directes de bombardements israéliens.
De son côté, un haut responsable de l’Unicef a rapporté que plus de 400 000 enfants ont été déplacés au Liban au cours des trois dernières semaines.
Les annonces de Nagib Mikati
Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a déclaré, dans un entretien avec la chaîne qatarie al-Jazeera mardi, « avoir reçu des sortes de garanties américaines concernant une réduction du niveau d’escalade israélienne sur Beyrouth et sa banlieue sud ». « Les Américains sont sérieux dans leurs pressions sur Israël en vue d’un cessez-le-feu », a-t-il assuré. « Les mesures sécuritaires strictes appliquées à l’aéroport visent à ôter à Israël tous les prétextes qu’il pourrait invoquer pour attaquer l’aéroport de Beyrouth, les ports et les passages frontaliers terrestres » (avec la Syrie), a-t-il ajouté. Plus de détails ici
Les menaces de Naïm Kassem...
« Comme l'ennemi israélien bombarde tout le Liban, nous avons le droit, en position de défense, d'attaquer partout dans l'entité ennemie israélienne, dans le centre, dans le nord et dans le sud », a lancé, dans un discours, le numéro deux du Hezbollah, Naïm Kassem. Il a également que « la solution » pour mettre fin à la guerre au Liban était « un cessez-le-feu », assurant que son mouvement ne serait « pas défait ». « Sur le terrain, nous sommes sur la ligne de front, dans les villages frontaliers. Yaroun, Kfar Kila... Le but de la résistance n'est pas d'être présent sur toute la frontière en permanence. C'est de contrer l'armée ennemie lorsqu'elle pénètre sur le territoire », a-t-il encore dit, assurant que le Hezbollah a « récupéré ses forces sur le terrain et remplacé ses cadres ». Lire l'analyse de Salah Hijazi ici
Le Hezbollah avait publié lundi une vidéo présentant certaines des armes et des capacités militaires du parti, affirmant que celles-ci sont « très bonnes ».
Sur le front diplomatique
« Notre priorité au Liban est de mettre fin à la guerre », a déclaré le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, en affirmant avoir « mené des contacts avec les politiciens libanais ». Il a également indiqué que le Qatar n'acceptera pas « le lancement d'attaques depuis la base américaine d'Al-Oudeid contre un quelconque pays de la région ou ailleurs ». Cette base est l'une des plus importantes installations militaires des États-Unis dans la région du Moyen-Orient. Concernant un éventuel cessez-le-feu à Gaza, il a précisé qu'il y a eu « des entraves dans les négociations principalement du côté israélien« .
- La Première ministre italienne Giorgia Meloni a annoncé qu'elle se rendrait au Liban vendredi, où des troupes italiennes sont engagées au sein de la mission de maintien de la paix de l'ONU (Finul), qui a essuyé des tirs de l'armée israélienne.
En qualité de quoi Kassem parle au nom des libanais? Aucun politicien ne répond à ses provocations comme s’il lui seul est responsable de notre vie et l’avenir de notre pays alors qu’il est soit disant un dignitaire qui prêche la foi et la justice pendant qu’il pousse à la haine et la mort des jeunes de sa communauté pour briller aux yeux de ses maîtres. N’a t-il donc rien appris du sort de son mentor et de tous les commandants morts pour rien qu’il veut venger alors qu’ils se sont jetés volontairement dans la gueule du loup pour prouver leur supériorité à détruire sans état d’âme leur pays?
10 h 15, le 17 octobre 2024