Trois personnes ont été tuées et 54 blessées dans des frappes de l'aviation israélienne sur le village de Cana dans le sud du Liban, symbole de raids meurtriers israéliens depuis trois décennies, a rapporté mercredi le ministère de la Santé libanais.
Selon Mohammed Ibrahim, secouriste du mouvement Amal, allié du Hezbollah désormais en guerre ouverte avec Israël, 15 bâtiments ont été « entièrement détruits » dans le quartier où « les dégâts sont énormes ». « Les opérations de secours se poursuivent » dans les bâtiments touchés par la succession de frappes dans la soirée de mardi, a précisé à l'AFP Hassan Dabouq, responsable municipal pour la région de Tyr.
L'aviation israélienne a visé « la place du village » et « les morts sont des déplacés » ayant trouvé refuge à Cana pour fuir les bombardements israéliens sur leur village du sud du Liban frontalier d'Israël, a-t-il ajouté.
Sur place, des images de l'AFPTV montrent des ambulances qui continuent de transporter des victimes au milieu d'immeubles écroulés et de fumées d'incendie que les secours peinent toujours à éteindre. Une seule pelleteuse dégage des débris d'où sortent des photos de famille et une chaussure d'enfant.
Dimanche, l'armée israélienne a appelé les habitants à évacuer Cana. Mercredi, un de ses porte-parole a confirmé un raid aérien « dans la nuit ».
En 2006, lors d'une précédente guerre entre Israël et le Hezbollah, des dizaines de personnes, dont des enfants, ont été tuées dans un bombardement israélien à Cana. Dix ans plus tôt, au cours d'une opération armée israélienne au Liban dirigée contre le Hezbollah, plusieurs obus israéliens ont frappé un baraquement du contingent fidjien des Casques bleus. Cent cinq civils qui s'y étaient réfugiés ont été tués. Un rapport de l'ONU a ensuite conclu que le bombardement de Cana par Israël avait probablement été délibéré.
Depuis que le Hezbollah et Israël sont entrés en guerre ouverte il y a près d'un mois, au moins 1.356 personnes ont été tuées au Liban dans les bombardements israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels, et plus d'un million ont été forcées de quitter leurs maisons.
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