Le chef des Kataëb Samy Gemayel a annoncé dimanche que ses députés n'accorderont pas la confiance au nouveau gouvernement de Hassane Diab, qu'il accuse d'être dans la ligne de la précédente équipe ministérielle qui avait démissionné sous la pression de la rue.
"Mardi, nous nous tiendrons aux côtés des gens. Nous ne pouvons accorder la confiance à un cabinet qui n'est que la continuation du gouvernement précédent", a déclaré M. Gemayel, entouré des députés de son parti, Nadim Gemayel et Élias Hankache.
Mardi et mercredi, les députés libanais débattront de la teneur de la déclaration ministérielle approuvée jeudi dernier par le cabinet afin d'obtenir la confiance de la Chambre. Les manifestants prévoient de se rassembler près du Parlement dès 7h mardi, afin de tenter de barrer la route aux députés. Des affrontements sont à craindre, et les forces de l'ordre devraient se déployer en masse et barricader les entrées du centre-ville.
"Le pouvoir a amené le pays à l'isolement international. Nous sommes devenus sans amis, sans personne à nos côtés. Le pouvoir se protège derrière un mur, derrière les forces de sécurité et l'armée, pour imposer aux Libanais une continuation de l'ancienne approche gouvernementale", a poursuivi Samy Gemayel.
"Le peuple a décidé de se révolter, et malheureusement le pouvoir ne veut pas écouter. Ce pouvoir a décidé de se renouveler. Nous sommes face à un gouvernement qui a adopté la même approche économique, un gouvernement soumis aux calculs du passé", a-t-il ajouté.
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"Ce divorce, cette séparation, entre les gens et le pouvoir sera visible mardi. Ils ont construit un mur, ils ont préparé tout ce qu'il fallait pour réprimer les gens, ils ont procédé à des arrestations, à des convocations, a encore lancé le chef des Kataëb. Le but de la séance de mardi, c'est la normalisation, c'est dire au peuple : quoique vous fassiez nous continuerons de la même manière et vous ne pouvez rien y faire".
"Au vu de cela, nous ne pouvons que nous tenir aux côtés des gens, de l'autre côté du mur. Ils n'ont qu'un seul choix : rendre la décision aux gens, rendre les institutions, abattre ce mur, organiser des élections législatives pour que le Parlement représente la volonté du peuple, et non tout le contraire de la volonté du peuple".
"Vous pouvez tenir des réunions du Conseil supérieur de la défense, faire peur aux gens, dresser des murs... Vous pouvez faire ce que vous voulez, mais une chose est sûre : vous ne pourrez pas briser la volonté du peuple libanais" , a conclu Samy Gemayel.
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commentaires (4)
Il faut juste se souvenir que la famille Gemayel a eu 2 grands martyrs pour La Défense du Liban et en particulier des Chrétiens.
Lecteur excédé par la censure
09 h 10, le 10 février 2020