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À La Une - Liban

Le Daily Star annonce la suspension temporaire de son édition papier

"Le site web et les réseaux sociaux resteront opérationnels", assure le quotidien.

Un Libanais feuilletant l'édition du jour du quotidien libanais anglophone Daily Star, le 8 août 2019 à Beyrouth. AFP / JOSEPH EID

Le seul quotidien anglophone au Liban, The Daily Star, a annoncé mardi "la suspension temporaire de son édition papier en raison des difficultés financières auxquelles est confrontée la presse libanaise, exacerbées par la détérioration de la situation économique du pays".

"Le site web du Daily Star et les réseaux sociaux resteront opérationnels", ajoute le quotidien qui explique que cette suspension intervient après "un quasi-arrêt des revenus publicitaires au dernier trimestre de 2019, ainsi qu'en janvier 2020". "Cela a aggravé la situation financière déjà désastreuse qui a ravagé les journaux libanais avec la montée des médias numériques et des années de baisses des dépenses publicitaires", ajoute le quotidien.

Le Daily Star "présente ses excuses aux lecteurs de son édition papier et garde l'espoir qu'il pourra surmonter cette crise jusqu'à ce qu'elle passe, après quoi nous espérons relancer notre version papier et retourner en kiosques dès que possible".

Ces derniers mois, des employés du quotidien s'étaient plaints de ne pas être payés. Un journaliste, Benjamin Redd, avait annoncé sur Twitter en décembre qu'il avait été remercié du journal alors qu'il aidait à organiser une grève, les employés n'ayant pas reçu jusqu'à six mois de salaires.

En août, le Daily Star avait publié une édition vide d'articles pour dénoncer les maux chroniques qui pèsent sur le pays. Sur dix pages, le quotidien énumérait l'"impasse" politique actuelle, la "pollution", le "chômage", la prolifération des "armes illégales" et une "dette publique" colossale.

"Fondé en 1952 (par Kamel Mroué), le Daily Star a été le premier journal de langue anglaise dans le monde arabe. Il a cessé de paraître pendant la guerre civile mais a été relancé en 1996", rappelle le quotidien. Le quotidien est en partie propriété de la famille de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, qui avait déjà annoncé en septembre dernier la suspension de sa chaîne de télévision Future TV.

Cette cessation d'activités n'est que la dernière d'une longue série de fermetures de quotidiens et de périodiques au cours des dernières années, sur fond de marasme économique.

Il y a trois jours, Magazine Le Mensuel, le titre francophone phare du groupe Abou Adal (Les Éditions orientales), a annoncé qu'il ne paraîtra pas en février. Magazine revivra, mais exclusivement en ligne, en synergie avec le titre arabe vedette du groupe, al-Ousbouh el-arabi, hebdomadaire généraliste passé lui-même en ligne en 2014, assurent des anciens de la rédaction. Le quotidien al-Moustaqbal, appartenant également à Saad Hariri, a sorti son dernier numéro papier en janvier 2019. Le prestigieux groupe de presse Dar as-Sayyad, a quant à lui fermé ses portes. En juin, c'est le prestigieux quotidien panarabe al-Hayat, fondé en 1946, qui avait fermé son bureau à Beyrouth. Il avait été précédé fin 2016 par le quotidien as-Safir, lancé en 1974 et qui avait accueilli dans ses colonnes les plus grands intellectuels arabes. D'autres quotidiens de renom, comme an-Nahar, ont procédé à des licenciements de masse ou à une suspension du paiement des salaires pour éviter le même sort.

En octobre dernier, le Nahar avait tiré la sonnette d'alarme au sujet de la situation moribonde du pays et la crise de la presse libanaise en publiant des pages blanches dans son numéro du jour. 

Face à cette crise, la ministre libanaise de l'Information, Manal Abdel Samad, a annoncé mardi qu'elle se réunirait très prochainement avec les différents responsables du secteur des médias afin d'étudier les moyens de surmonter les problèmes financiers et de mettre en place un plan pour "freiner l'effondrement accéléré d'un secteur considéré comme une des plus grandes réserves culturelles du Liban". 

Le Liban est agité depuis le 17 octobre par un mouvement de contestation inédit contre la classe politique, accusée de corruption et d'incompétence. Les contestataires mettent notamment en cause la responsabilité des dirigeants dans la crise économique secouant le pays depuis plusieurs mois et qui s'est aggravée depuis le début du mouvement.


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Le seul quotidien anglophone au Liban, The Daily Star, a annoncé mardi "la suspension temporaire de son édition papier en raison des difficultés financières auxquelles est confrontée la presse libanaise, exacerbées par la détérioration de la situation économique du pays"."Le site web du Daily Star et les réseaux sociaux resteront opérationnels", ajoute le quotidien qui...

commentaires (4)

Version par internet ou en papier, c'est la qualite qui compte. Et je dois admettre que les gens libanais ont des bons journalistes, il y a une sorte de culture de journalisme, de televisions, de media ... je pense que la bonne connaissance des langues des libanais et la grande competition (meme une sorte de ultra-liberalisme, j'avais l'impression) fait qu'on a des dizaines de chaines de televisions au Liban et un grand nombre de journaux et un secteur journalistique tres dynamique.

Stes David

13 h 33, le 04 février 2020

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Commentaires (4)

  • Version par internet ou en papier, c'est la qualite qui compte. Et je dois admettre que les gens libanais ont des bons journalistes, il y a une sorte de culture de journalisme, de televisions, de media ... je pense que la bonne connaissance des langues des libanais et la grande competition (meme une sorte de ultra-liberalisme, j'avais l'impression) fait qu'on a des dizaines de chaines de televisions au Liban et un grand nombre de journaux et un secteur journalistique tres dynamique.

    Stes David

    13 h 33, le 04 février 2020

  • Dans les pays civilisés, notamment en France, l'Etat aide la presse selon son tirage. Au Liban, pays de la lumière et du rayonnement, on aide les ministres à provisionner leurs comptes offshore et d'acquérir des propriétés foncières à travers le pays.

    Un Libanais

    11 h 09, le 04 février 2020

  • Steve Jobs, qu'as-tu fait?

    Gros Gnon

    10 h 47, le 04 février 2020

  • DOMMAGE POUR TOUS CES JOURNAUX. EN FAIT IL Y A UN BIEN PLUS GRAND PLAISIR A TENIR DANS SES MAINS UN JOURNAL ET LIRE PLUTOT QU,A LE FAIRE SUR SON CELLULAIRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 39, le 04 février 2020

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