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Politique - Conflit Hamas-Israël

Geagea : Le Hezbollah doit se retirer à l'intérieur du Liban et céder la place à l'armée

Réagissant aux propos du chef des FL, le mufti Kabalan se demande si « la rencontre de Meerab s'est tenue dans l’intérêt du Liban ou celui de Tel-Aviv ».

Geagea : Le Hezbollah doit se retirer à l'intérieur du Liban et céder la place à l'armée

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Photo Ani

Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a affirmé samedi que le Hezbollah, engagé dans des combats meurtriers à la frontière libano-israélienne depuis le début de la guerre à Gaza en octobre dernier, doit se retirer à l'intérieur du pays et céder la place à l'armée libanaise. Des propos qui ont été rapidement critiqués par le mufti Jaafarite Ahmad Kabalan, proche du Hezbollah et du mouvement Amal.

« Le Hezbollah est incapable de défendre le Liban. La solution est que l'armée libanaise se déploie seule en chaque point où se trouve le parti chiite, qui doit se retirer à l'intérieur du pays dans un premier temps », a déclaré M. Geagea lors du lancement d'une « rencontre nationale » au siège de son parti à Meerab, intitulée « La 1701, pour défendre le Liban ».

La déclaration finale de la rencontre, à laquelle plusieurs partis et parlementaires ont été conviés, a été lue par le député de l'opposition Waddah Sadek. Elle « appelle le gouvernement à appliquer la résolution 1701 et à ordonner immédiatement le déploiement de l'armée libanaise au sud du Litani et le long de la frontière » libano-israélienne.

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La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée lors de la guerre de juillet 2006 entre l'État hébreu et le Hezbollah, donne explicitement le pouvoir à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) et à l'armée libanaise d'opérer et de maintenir la paix le long de ce qui est appelé Ligne bleue, qui délimite la frontière avec Israël. Elle prévoit également que le Hezbollah soit tenu à l'écart de la frontière en échange du respect par Israël de la souveraineté libanaise. 

« La détention des armes en dehors des institutions de l'Etat, notamment l'armée, est une menace pour la souveraineté libanaise, quel qu'en soit le détenteur et quelles qu'en soient les causes », a encore déclaré Waddah Sadek. « L'armée libanaise bénéficie de la confiance de tous les Libanais. C'est à l'armée qu'il revient de protéger les frontière et la souveraineté du Liban face à n'importe quelle agression étrangère, surtout de la part d'Israël », a-t-il ajouté.

 « Jeter un peuple dans la guerre »

Dans son discours, Samir Geagea a également estimé que « ce que le Hezbollah fait au Sud n'a pas servi la Palestine et lui a même causé du tort ». « Toutes les opérations militaires menées au Liban-Sud n'ont pas aidé Gaza. Au contraire, nous avons eu des pertes humaines et de nombreux villages ont été entièrement ou partiellement détruits », a ajouté le leader chrétien. Avant d'ironiser : « J'aurais souhaité que l'Iran et le Hezbollah occupent Tel-Aviv, mais cela est impossible ».

Le leader chrétien a également rappelé que « les opérations militaires au Liban-Sud ont été lancées sur décision du Hezbollah seul et le gouvernement n'a pris aucune décision à ce sujet ». « Aucun parti n'a le droit de jeter un peuple dans la guerre », a-t-il à nouveau martelé. « Nous soutenons la cause palestinienne, mais nous sommes contre ceux qui en tirent profit », a-t-il encore dit, tout en appelant le gouvernement sortant et le Parlement à « assumer leurs responsabilités » concernant la situation au Liban-Sud.

« Notre rencontre sert à mettre en place une feuille de route pour tenter d'éviter une guerre au Liban, et insister sur la nécessité de mettre en application la résolution 1701 », a souligné M. Geagea samedi. « Le peuple libanais, et les habitants du sud en particulier, auxquels le Hezbollah fait croire qu'il peut atteindre Jérusalem en deux minutes, paient le prix de la présence d'un bras armé de l'Iran au Liban », a-t-il ajouté.

Kabalan monte au créneau

Le mufti Ahmad Kabalan n’a pas tardé à réagir aux propos du chef des Forces libanaises et à la rencontre de Meerab, qu’il a qualifiée de « trahison ». L’application de « la résolution 1701 doit commencer par la condamnation de Tel-Aviv et non pas en serrant l’étau autour de Beyrouth et du gardien de la souveraineté nationale. L'armée est un partenaire (de la résistance du Hezbollah) et elle est présente partout au Liban », a déclaré le cheikh Kabalan, dans un communiqué repris par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Il a par ailleurs accusé « ceux qui insistent pour que la 1701 soit d’abord appliquée à Beyrouth de se retrouver à mi-chemin, et sans le savoir, avec Tel-Aviv ». « Tout rassemblement ou prise de position qui porte atteinte à la force du Liban et sa résistance retrouve Israël à mi-chemin, même si ce n’est pas l’objectif », a-t-il encore dit. Et le mufti Kabalan de se demander : « La rencontre de Meerab s'est-elle tenue dans l’intérêt du Liban ou celui de Tel-Aviv ? ».

Le mufti jaafarite a estimé que le communiqué de Meerab « est très dangereux parce qu’il dépasse les lignes rouges des intérêts nationaux (…) et s’attaque à la souveraineté, la paix civile et au pacte national ». « Le Liban libéré (de l’occupation israélienne) est attaché aux armes de la résistance et à ses sacrifices, et non à celui qui a participé à l’occupation (du Liban) », dans une allusion aux accusations du parti chiite qui reproche à Samir Geagea d’avoir collaboré avec Israël pendant la guerre civile libanaise (1975-1990).

Présidentielle et réfugiés syriens 

Le chef des FL a par ailleurs abordé deux autres questions : la présidentielle, la magistrature suprême étant vacante depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022, et celle des frontières poreuses avec la Syrie.

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« L'axe de la moumanaa (pro-iranien) a paralysé la présidentielle. Il n'y a plus d'État au Liban, mais un État dans l'État qui monopolise les décisions sur la stratégie de la défense et légalise les points de passage illégaux sur la frontière Est (avec la Syrie) », a critiqué M. Geagea. « Nous faisons face à un mini-État qui monopolise les décisions militaires au Liban. Il y a environ 25 points de passage illégaux (le long de la frontière avec la Syrie) et c'est à travers ces points de passage que la dépouille de Pascal Sleiman est passée (en Syrie) », a-t-il ajouté. Pascal Sleiman, cadre des Forces libanaises dans la région de Jbeil, a été tué et emmené en Syrie le 7 avril dernier par un gang syrien de voleurs de voitures, selon l’armée libanaise. Sa dépouille a ensuite été remise à sa famille au Liban.

Le texte final de la rencontre de Meerab demande «  le renforcement du contrôle de la frontière avec la Syrie et l'application de l'accord du retour des réfugiés syriens dans leur pays ».

Les propos de M. Geagea interviennent alors que les tensions entre Syriens et Libanais ont récemment augmenté et au moment où les autorités insistent sur le rapatriement des migrants. Vendredi, le Premier ministre sortant Nagib Mikati a dénoncé « une volonté d'entraver le retour volontaire en Syrie » de certains « déplacés », « au prétexte qu'il n'y aurait pas de zones sûres » dans leur pays.

Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a affirmé samedi que le Hezbollah, engagé dans des combats meurtriers à la frontière libano-israélienne depuis le début de la guerre à Gaza en octobre dernier, doit se retirer à l'intérieur du pays et céder la place à l'armée libanaise. Des propos qui ont été rapidement critiqués par le mufti Jaafarite Ahmad Kabalan,...

commentaires (10)

Non Monsieur Geagea, le HB doit déposer ses armes et se retirer ou il veut mais sans les armes offertes par l’Iran pour détruire notre pays. Le fait de le replacer à l’intérieur de nos terres ne réduirait en aucune façon son état de nuire. Ça n’est pas le parti qui est dangereux, ce sont les armes qu’ils possèdent et qui ne sont là que pour nous asservir et non pas pour détruire Israël. C’est un slogan fallacieux qui a fait ses preuves. Donc pas de partis armés sur notre territoire et encore moins des affidés d’un autre pays pour nous anéantir.

Sissi zayyat

11 h 25, le 29 avril 2024

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Commentaires (10)

  • Non Monsieur Geagea, le HB doit déposer ses armes et se retirer ou il veut mais sans les armes offertes par l’Iran pour détruire notre pays. Le fait de le replacer à l’intérieur de nos terres ne réduirait en aucune façon son état de nuire. Ça n’est pas le parti qui est dangereux, ce sont les armes qu’ils possèdent et qui ne sont là que pour nous asservir et non pas pour détruire Israël. C’est un slogan fallacieux qui a fait ses preuves. Donc pas de partis armés sur notre territoire et encore moins des affidés d’un autre pays pour nous anéantir.

    Sissi zayyat

    11 h 25, le 29 avril 2024

  • Ce barbu jaafarite iranien doit apprendre à respecter l’avis bienveillant des libanais qui ne veulent aucunement de cette mascarade qui se tient au sud. Qu’a cela ne tienne s’il a envie de se battre mais dans ce cas, qu’il dégage en Iran ou ailleurs pour poursuivre son rêve utopique bien qu’à notre avis, une maison de santé est plus propice pour le calmer une fois pour toute.

    Wow

    14 h 30, le 28 avril 2024

  • Mettre le doigt où ça fait mal, pointer l’ineptie des barbus et les voilà qui vous accusent de traîtrise. Ce n’est même plus un gouffre qui nous sépare de la gangrène du parti jaune, c’est bien plus, mais ils sont aveugles et sourds menteurs, manipulateurs et mafieux.

    Zeidan

    08 h 51, le 28 avril 2024

  • Il est édifiant de constater qu'à chaque intervention où l'on proteste contre cette guerre, l'on nous ressort un discours si  formaté et répétitif que même les absurdités deviennent des vérités aux oreilles du public hezbollah .. Si l'on est contre cette guerre c'est que l'on pactise avec l'ennemi !!! Ce discours est rodé au point que le dernier quidam du hezbollah est capable d'anonner cette suite monotone et répétitive de paroles chargée d'imprécations à l'encontre des opposants. Cette formule de traîtrise qui revient de façon constante est devenue leur marque de fabrique.

    C…

    08 h 09, le 28 avril 2024

  •  "Le mufti Kabalan se demande si la rencontre de Meerab s'est tenue dans l’intérêt du Liban ou celui de Tel-Aviv". Demander l’arrêt des bombardements israéliens sur la population du Sud (lesquels ne sont que la conséquence des tirs du Hezbollah) n’est pas dans l’intérêt du Liban, peut-être?

    Yves Prevost

    06 h 50, le 28 avril 2024

  • Un bon pas vers la consolidation de l’opposition contre le moumanna Bon courage et bon soutien

    William SEMAAN

    04 h 54, le 28 avril 2024

  • La vérité blesse mr. le mufti Kabalan

    Eleni Caridopoulou

    19 h 28, le 27 avril 2024

  • La personne qui ne m’a pas publiée est ouwatjé ou pro geagea . . Point barre

    Hitti arlette

    18 h 26, le 27 avril 2024

  • BÀ chaque fois que Geagea ou les FL parlent et METTENT LE DOIGT SUR LA PLAIE. Ce mufti ou parfois un autre s’enflamme et accuse le contestataire de tous les maux et de traîtrise (ici il accuse de traîtrise involontaire… quelle condescendance). On dirait que les paroles de GEAGEA leur font peur. En fait, ils ont peur que leur base chiite notamment du SUD, leur échappe de tout contrôle et soit influencée par les RÉALITÉS dites par GEAGEA c’est fou cette panique et riposte verbale dès lors que la vérité est clamée. Puis ce cheikh parle de LIGNES ROUGES?? Ah bon?? QUI A DÉLIMITÉ CES LIGNES ??

    LE FRANCOPHONE

    18 h 10, le 27 avril 2024

  • c’est dans l’intérêt du liban en tant que pays qui cherche à vivre en paix. Les libanais cherchent à pacifier le Liban . Évidemment, vous ne comprenez que le langage de la haine et de la mort. Si israel cherche à protéger ses frontières. Si le liban cherche à vivre en paix. Désolé pour vous. Vous cherchez la guerre en soit disant solidarité alors que le Liban paie le prix de vos décisions IMPOSÉES. PERSONNE ne vous a sonné et voilà que le 8 octobre vous lancez vos fusées sans l’avis des libanais et de son gouvernement… accusez autant que vous voulez. Vous serez tjrs les rejetés des libanais.

    LE FRANCOPHONE

    17 h 58, le 27 avril 2024

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