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Liban - Médias

« Nida’ el-Watan », un nouveau quotidien qui se lance dans l’aventure de la presse écrite

« Je voulais un journal qui soit l’alter ego de “L’Orient-Le Jour”, en langue arabe », confie Michel Mecattaf, son fondateur.

Un homme lisant la une du premier numéro du quotidien « Nida’ el-Watan », publié hier. Joseph Eid/AFP

À l’heure où des quotidiens mettent la clé sous la porte et que d’autres peinent à atteindre un équilibre financier, un nouveau journal, Nida’ el-Watan, se lance dans l’aventure de la presse écrite. Fondé par l’homme d’affaires Michel Mecattaf, le premier numéro du quotidien a été publié hier. Pourquoi un nouveau journal, alors que la presse écrite passe par une crise ? « Parce que la presse écrite est un must au Liban, affirme à L’Orient-Le Jour M. Mecattaf. Nous faisons partie de cette élite de pays dans le Moyen-Orient qui pouvons encore écrire librement la vérité. J’avais besoin d’un alter ego de L’Orient-Le Jour en langue arabe. »

« Il ne s’agit pas vraiment d’une opération commerciale, mais d’un espace où les gens pourront s’exprimer librement, ajoute-t-il. Nous avons les pieds sur terre. C’est sûr que la publication aura un coût, mais il sera supportable. Nous allons pouvoir couvrir nos dépenses. »

Se penchant sur la ligne politique du journal, dont la rédaction en chef sera tenue par Béchara Charbel, M. Mecattaf, ancien partisan des Kataëb, confie avoir « la nostalgie du 14 Mars », celle de « Pierre Gemayel fils, décédé en martyr » et de « Samir Frangié, fondateur du 14 Mars ». Aussi Nida’ el-Watan est il-déterminé à être « le porte-étendard de la défense des idées du 14 Mars, à savoir l’indépendance, la souveraineté et la liberté du Liban », assure son fondateur. « La presse a un rôle à jouer, celui d’être le quatrième pouvoir, poursuit-il. Elle doit, dans ce cadre, demander des comptes en ce qui concerne toutes les promesses qui ont été faites et qui n’ont jamais été tenues. Au cours des deux dernières décennies, les paroles ont été gratuites et les promesses creuses. Nous vivons dans un pays qui frôle le chaos sur les plans économique, politique, environnemental, comme au niveau de la vie quotidienne, des libertés et des droits des femmes… Nous n’avons aucun moyen de le crier haut et fort, ni d’en parler. J’estime qu’il y a beaucoup de choses à écrire et à dire pour que le Liban recouvre son rôle de défenseur des droits de l’homme et des libertés, et pour qu’il puisse porter ce pays-message dont a parlé le pape Jean-Paul II. »

Pense-t-il pouvoir tenir face à la masse d’informations qui circulent sur les réseaux sociaux ? « Les journalistes, qui sont le dernier rempart de la culture, doivent avoir la chance de s’exprimer de manière scientifique et civilisée, insiste Michel Mecattaf. Nous appartenons peut-être à la dernière génération qui croit toujours à la presse écrite. Ce qui se passe avec la presse écrite au Liban est triste (ces dernières années, al-Anouar, as-Safir et al-Mustaqbal ont arrêté a minima leur version papier, voire ont carrément mis la clé sous la porte, NDLR), mais c’est le cas dans d’autres pays aussi. Le New York Times, le Telegraph, Le Figaro… tous ces grands titres essaient de se renouveler pour faire face à la crise, avec plus ou moins de bonheur. Le Liban peut se comparer à eux. Ils ne sont pas mieux que nous. Il faut se rappeler qu’il y a une cinquantaine d’années, le Liban figurait au nombre des plus grands pays du monde tant au niveau du journalisme que dans d’autres secteurs. Nous étions les premiers à avoir signé la Charte universelle des droits de l’homme. Nous étions aussi parmi les quatre premiers pays sur les marchés financiers. Il ne faut pas avoir honte de ce que nous sommes. Il est vrai que le pays a beaucoup régressé, mais il faut aussi avoir la possibilité de le crier haut et fort. » Nida’ el-Watan a aussi son site web à l’adresse www.nidaalwatan.com et aura prochainement son application.

Commentant la sortie du nouveau quotidien, le président de l’ordre des journalistes, Joseph Kossaïfi, a estimé qu’il « s’agit d’une lueur dans le paysage sombre de la presse écrite ».



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