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Société - Presse écrite

« Magazine Le Mensuel » a mis fin à son édition papier

« Ne préparez pas un autre numéro, aurait affirmé un responsable de la rédaction, cité par des collègues qui ont tenu à garder l’anonymat. Nous n’avons plus de quoi tenir ni de quoi faire face aux pertes. »

« L’Hebdo Magazine » avait succédé à « Magazine », titre phare des Éditons orientales, fondé en 1956 par Georges Abou Adal.

Magazine Le Mensuel, le titre francophone phare du groupe Abou Adal (Les Éditions orientales), ne paraîtra pas en février, et sa rédaction est en phase de négociation avec l’administration. Sans le moindre communiqué explicatif, le titre s’est effacé de la scène médiatique, après avoir fait paraître son dernier numéro daté décembre 2019 – janvier 2020. « Ne préparez pas un autre numéro, aurait affirmé l’un des vétérans de la rédaction, cité par des collègues qui ont tenu à garder l’anonymat. Nous n’avons plus de quoi tenir ni de quoi faire face aux pertes. » Sollicité pour un commentaire, le PDG du groupe, Charles Abou Adal, est resté injoignable hier.

Cela dit, Magazine revivra, mais exclusivement en ligne, en synergie avec le titre arabe vedette du groupe, al-Ousbouh el-arabi, hebdomadaire généraliste passé lui-même en ligne en 2014, assurent des anciens de la rédaction. Toutefois, le nouveau site est encore en phase de préparation, et la date de son lancement n’a pas encore été annoncée. Ce site succédera à sa version précédente dans laquelle Magazine Le Mensuel était disponible en ligne dans son intégralité, après parution.


(Pour mémoire : Payés au compte-gouttes depuis des mois, des journalistes du « Daily Star » en grève)



Le mensuel qui a cessé de paraître avait succédé à l’hebdomadaire L’Hebdo Magazine, héritier de Magazine, le titre vedette du groupe fondé en 1956 par Georges Abou Adal et qui avait connu ses heures de gloire dans les années 60 et 70 du siècle dernier. L’hebdomadaire avait changé de périodicité en 2016 pour devenir un mensuel à dominante économique, mais cette conversion n’avait pas réussi à freiner la descente financière aux abîmes, due à la quasi-disparition des recettes publicitaires.

Outre al-Ousbouh el-arabi, le groupe des Éditions orientales publie Déco-Magazine, un trimestriel consacré à la décoration. Par contre, Femme Magazine, du même groupe, a cessé de paraître en décembre 2018. Dans un communiqué, la direction avait expliqué que le magazine a « opté pour une politique de survie » pendant plusieurs années et qu’il n’est plus aujourd’hui en mesure de la poursuivre. « Avec la baisse drastique des recettes publicitaires et les crises sans fin dans lesquelles se débat le pays, nous avons décidé de suspendre la parution du titre. »

Selon les chiffres de l’institut Ipsos, les recettes publicitaires dans la presse magazine au Liban ont baissé d’environ 32,4 % en 2018 par rapport à l’année précédente, où elles étaient déjà en baisse de 22 %. On ne dispose pas encore des chiffres de 2019, mais ils ne sont pas moins éloquents que ceux des années précédentes.

Toute la presse écrite au Liban souffre de la baisse de la publicité. Depuis 2016, cinq journaux ont mis la clé sous la porte (al-Anouar, al-Balad, al-Hayat, al-Ittihad al-loubnani, as-Safir). Dernièrement, al-Moustaqbal n’a plus de version papier et se concentre sur le web.


(Lire aussi : Quel rôle et quelle liberté pour la presse à l’heure des réseaux sociaux...)



Des propositions restées lettre morte

L’ancien ministre de l’Information, Melhem Riachi, s’était efforcé de venir en aide aux médias en péril et avait présenté des projets de lois en ce sens, qui sont restés lettre morte. Il avait proposé notamment d’exempter les journaux des taxes financières, municipales, douanières et de la TVA, et proposé que l’État se substitue aux employeurs pour payer les cotisations de la CNSS.

Considérée comme « le miroir du monde arabe » grâce à son dynamisme à un moment où, dans la plupart des pays arabes, il n’y avait pas de presse vraiment libre, la presse écrite libanaise a été frappée de plein fouet par la crise ces dernières années. Plusieurs facteurs l’ont provoquée, mais d’abord le développement des médias audiovisuels et le grand boom technologique qui a permis aux réseaux sociaux de prendre le relais sur le plan de l’information. Selon les analystes, de nombreux médias traditionnels n’ont pas vraiment vu venir la crise et ils n’ont pas su s’y adapter et se réinventer un rôle.


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Magazine Le Mensuel, le titre francophone phare du groupe Abou Adal (Les Éditions orientales), ne paraîtra pas en février, et sa rédaction est en phase de négociation avec l’administration. Sans le moindre communiqué explicatif, le titre s’est effacé de la scène médiatique, après avoir fait paraître son dernier numéro daté décembre 2019 – janvier 2020. « Ne préparez pas...

commentaires (2)

UN APRES UN ILS DISPARAISSENT. C,EST REGRETTABLE.

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 53, le 01 février 2020

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Commentaires (2)

  • UN APRES UN ILS DISPARAISSENT. C,EST REGRETTABLE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 53, le 01 février 2020

  • Sans recettes publicitaires aucune revue peut survivre . Dommage pour Magazine .

    Antoine Sabbagha

    14 h 07, le 01 février 2020

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