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À La Une - Dans la presse

Soleimani prévoyait d'intensifier les attaques contre les forces US en Irak, selon Reuters

La stratégie du puissant général iranien visait à provoquer une réponse militaire des Etats-Unis qui aurait permis de faire monter la colère des Irakiens envers Washington, selon des sources citées par l'agence.

Une photo du général iranien Kassem Soleimani et du numéro deux du Hachd el-Chaabi, Abou Mehdi al-Mouhandis, brandie par des Irakiens lors d'une procession funéraire ç Kerbala, le 4 janvier 2020. Photo AFP / Mohammed SAWAF

Lors d'une réunion mi-octobre à Bagdad, le puissant général iranien Kassem Soleimani, qui a été tué dans la nuit de jeudi à vendredi dans une frappe US, a ordonné aux principales milices pro-iraniennes d'Irak d'intensifier leurs attaques contre des cibles américaines au moyen d'armes sophistiquées fournies par Téhéran, rapporte l'agence de presse Reuters, citant plusieurs sources miliciennes et sécuritaires. 

Selon ces sources, qui incluent deux commandants des milices irakiennes, cette réunion, qui a eu lieu dans une villa des bords du Tigre faisant face à l'ambassade américaine, a rassemblé le commandant de la force al-Qods et les chefs de différentes milices, dont l'un des principaux alliés de l'Iran à Bagdad, Abou Mehdi al-Mouhandis. Al-Mouhandis, qui était le numéro deux de la coalition des paramilitaires pro-Iran du Hachd al-Chaabi, a également été tué dans le raid américain qui a tué Kassem Soleimani. 

Cette réunion "stratégique" a eu lieu, selon Reuters, alors que des manifestations de masse et spontanées avaient lieu quotidiennement contre l'influence iranienne en Irak. Les projets d'attaques de Soleimani visaient dès lors à provoquer une réponse militaire des Etats-Unis qui aurait permis de faire monter la colère des Irakiens envers Washington, selon des sources au courant de cette réunion, des politiciens irakiens chiites et des proches du Premier ministre Adel Abdel Mahdi. 

Ce sont ces efforts du commandant iranien pour attiser les tensions contre les intérêts américains en Irak qui ont fini par provoquer la décision du président américain, Donald Trump, de lancer l'attaque sur le convoi de Kassem Soleimani et Abou Mehdi al-Mouhandis, à l'aéroport de Bagdad.



(Lire aussi : Assassinat de Soleimani : quelles conséquences au Liban ?)



Transfert d'armes et nouvelle milice
Deux semaines avant cette réunion, le commandant Soleimani avait ordonné aux gardiens de la révolution de transférer en Irak des armes sophistiquées, notamment des roquettes Katiousha et des missiles sol-air portatifs capables d'abattre des hélicoptères, selon Reuters. Lorsqu'il a rencontré les chefs des différentes milices, il leur a demandé de créer un nouveau groupe de paramilitaires, qui serait inconnu des Etats-Unis et qui pourrait utiliser cet armement pour lancer des attaques contre des bases militaires abritant des soldats américains. "Un tel groupe serait difficile à détecter par les Américains", a affirmé le chef de la force al-Qods, selon l'une des sources miliciennes citées par l'agence de presse. M. Soleimani a ensuite confié aux brigades du Hezbollah en Irak (Kata'ib Hezbollah), le groupe fondé par al-Mouhandis, la gestion de ce nouveau plan d'attaques. 

Avant le début des attaques, les services de renseignement américains avaient "des raisons de croire que Soleimani était impliqué dans les dernières étapes de la planification de frappes contre les Américains dans plusieurs pays, y compris en Irak, en Syrie et au Liban", selon des responsables américains anonymes interrogés par Reuters. Selon le conseiller de la Maison Blanche pour la sécurité nationale, Robert O'Brien, Kassem Soleimani a été visé alors qu'il revenait de Damas "où il planifiait des attaques contre des soldats, des pilotes, des Marines et des diplomates" US. 



(Lire aussi : Les invités du soir, l'éditorial de Issa GORAIEB)



Des drones pour identifier les cibles
Si le général Soleimani a choisi les Kata'ib Hezbollah pour la coordination de ces attaques, c'est parce que cette force paramilitaire avait la capacité d'utiliser des drones pouvant repérer les cibles qui seraient visées par les roquettes, ont confié plusieurs commandants miliciens à Reuters. Selon eux, Téhéran avait d'ailleurs fourni à ses alliés irakiens un drone, de fabrication iranienne, qui ne pouvait pas être repéré par les systèmes de radar. Grâce à ces technologies, les Kata'ib Hezbollah ont pu établir une base de données de vues aériennes des différents déploiements de soldats américains, selon deux responsables des autorités sécuritaires iraniennes, chargées de la surveillance des mouvements des différents groupes paramilitaires. 

Ni les gardiens de la révolution ni la diplomatie iranienne n'ont répondu aux sollicitations de Reuters pour obtenir des commentaires sur ces informations.

Ces dernières semaines, plusieurs attaques attribuées par les Etats-Unis à des factions pro-Iran avaient visé des bases où sont présents des Américains en Irak. La semaine dernière, 36 roquettes ont ainsi frappé une de ces bases dans le centre du pays, tuant un sous-traitant américain et blessant des soldats américains. En représailles, les États-Unis avaient mené dimanche dernier une série de frappes contre les Kata’ib Hezbollah, tuant au moins 25 combattants. En réaction, les partisans des milices pro-iraniennes ont pris d’assaut l’ambassade américaine à Bagdad mardi et mercredi. Le chef du Pentagone, Mark Esper, avait dit jeudi que les États-Unis s’attendaient à de nouvelles attaques de la part des paramilitaires alliés de l'Iran. "Si les États-Unis ont vent de nouvelles attaques en préparation, nous prendrons aussi des mesures préventives pour protéger les forces américaines, pour protéger des vies américaines", avait-il ajouté, quelques jours avant le lancement de la frappe ayant tué Kassem Soleimani et Abou Mehdi al-Mouhandis. 



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Lors d'une réunion mi-octobre à Bagdad, le puissant général iranien Kassem Soleimani, qui a été tué dans la nuit de jeudi à vendredi dans une frappe US, a ordonné aux principales milices pro-iraniennes d'Irak d'intensifier leurs attaques contre des cibles américaines au moyen d'armes sophistiquées fournies par Téhéran, rapporte l'agence de presse Reuters, citant plusieurs sources...

commentaires (3)

La partie,dangereuse, de poker menteur continue, trump en menaçant l'Iran de frapper cinquante deux sites iraniens dont des sites culturels s'expose à un crime de guerre, suivant la convention de Genève... le problème c'est qu'en face la partie iranienne est déterminée...l'on s'achemine vers une catastrophe si de la part des "belligérants" aucune concession n'est faite, qui va céder ? les paris sont ouverts..

C…

09 h 07, le 05 janvier 2020

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Commentaires (3)

  • La partie,dangereuse, de poker menteur continue, trump en menaçant l'Iran de frapper cinquante deux sites iraniens dont des sites culturels s'expose à un crime de guerre, suivant la convention de Genève... le problème c'est qu'en face la partie iranienne est déterminée...l'on s'achemine vers une catastrophe si de la part des "belligérants" aucune concession n'est faite, qui va céder ? les paris sont ouverts..

    C…

    09 h 07, le 05 janvier 2020

  • CET ARTICLE EST UN PANEGYRIQUE SUR LES CAPACITES TECHNOLOGIQUES DE L,IRAN QUE LES AMERICAINS IGNORAIENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 27, le 05 janvier 2020

  • En général Reuters est bien renseignée et ne dit pas n'importe quoi. L'exécution de Soleimani semble donc avoir été parfaitement justifiée.

    Yves Prevost

    07 h 48, le 05 janvier 2020

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