Fondée en 2003 peu avant l’invasion américaine dans le pays, la milice Kata’ib Hezbollah est issue de l’organisation Badr (milice créée dans les années 80 lors de la guerre opposant l’Iran-Irak) et dépend directement, comme sa sœur aînée, de la République islamique.
À l’instar de son frère libanais, le Kata’ib Hezbollah (KH) se revendique de l’idéologie du « velayat el-Faqih » et répond, selon les analystes, aux demandes du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. Bien que datant de 2003, il s’est surtout fait connaître à partir de 2007, lorsqu’il a commencé à attaquer des membres de la coalition militaire dirigée par les États-Unis lors de l’invasion de l’Irak. Il est idéologiquement très proche du Hezbollah libanais qui, selon le département d’État américain, lui a fourni armes et formation. Il semble, cela dit, avoir moins de marge de manœuvre que le Hezbollah libanais par rapport à son parrain iranien. KH a pour objectif de « déjouer le projet américain dans la région, vaincre les occupants et les expulser d’Irak brisés et humiliés (…), mener le jihad contre l’occupation jusqu’à ce que le dernier Américain soit expulsé d’Irak », peut-lire sur le site du Counter-Terrorism Project, qui site le site web du groupe.
« Le plus puissant »
Parmi la variété de milices chiites opérant en Irak, KH est considérée comme l’une des plus « discrètes ». Peu de renseignements concernant sa structure ont été rendus publics, sauf en ce qui concerne son leader. Il s’agit d’Abou Mahdi al-Mouhandis (« l’ingénieur »), de son vrai nom Jamal Jafaar al-Ibrahim, 65 ans, militaire irako-iranien et ancien conseiller de la « Force al-Qods » (Unité d’élite des gardiens de la révolution), actuellement dirigée par le général Qassem Soleimani. Le chef du Hezbollah irakien ne cache pas son allégeance directe envers Qassem Soleimani, se présentant lui-même comme « son soldat ». Abou Mahdi al-Mouhandis est désigné comme terroriste puis sanctionné par les États-Unis en 2009.
Les Brigades du Hezbollah, armées, entraînées et financées par l’Iran (surtout par les gardiens de la révolution et la force al-Qods) opèrent pour partie au sein du Hachd el-Chaabi (Unités populaires de mobilisation) – coalition de groupes paramilitaires en Irak intégrée au sein des forces irakiennes de sécurité dans la lutte contre l’État islamique. Une autre partie de KH agit indépendamment, notamment en Syrie, où elles servent de supplétifs aux forces du régime de Bachar el-Assad, et ont notamment participé aux reprises d’Alep en 2015 et de Deir ez-Zor en 2018. Elles ont par ailleurs combattu contre l’EI en Irak, intervenant par exemple activement lors de la bataille de Mossoul en 2016.
La milice serait aujourd’hui composée « de 7 500 combattants en Irak et 2 500 en Syrie », selon un rapport du Combatting Terrorsim Center datant d’août 2019, écrit par Michael Knights, spécialiste des conflits militaires en Irak. L’expert présente le groupe comme le plus puissant et le plus radical des milices pro-iraniennes en Irak. Selon les analystes, les membres de KH opèrent essentiellement dans l’est de l’Irak (à la frontière avec la Syrie), près de la région d’al-Qaïm, mais aussi dans le sud de Bagdad. Deux pays reconnaissent KH comme une organisation terroriste : les États-Unis et les Émirats arabes unis.
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commentaires (4)
Alors voilà une nouveauté le Katà'ib et le Hezbollah sont des frères c'est Daesh chiite et vous voulez que le Hezbollah rend ses armes a l'armée Libanaise ne me faites pas rire
Eleni Caridopoulou
00 h 52, le 31 décembre 2019