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Liban - Interview

Joumblatt à « L’OLJ » : Pour le moment, je ne quitte pas le gouvernement

Le leader druze plaide pour la tenue d’élections législatives anticipées.

Saad Hariri et Walid Joumblatt. Photo d’archives/Dalati et Nohra

Alors que Walid Joumblatt multipliait les signes de mécontentement quant aux choix du gouvernement – notamment en matière de réformes économiques – et se montrait impatient de claquer la porte du cabinet, il semble que certains calculs politiques empêchent encore le leader du Parti socialiste progressiste de prendre cette décision.

« Pour le moment, je ne quitte pas le gouvernement », déclare M. Joumblatt sans détour à L’Orient-Le Jour. Une façon pour lui de démentir des informations ayant circulé dans les médias et selon lesquelles il aurait fait part de sa volonté de ne plus participer à un « gouvernement où siège (le chef du Courant patriotique libre) Gebran Bassil ».

« Je ne claque pas la porte du cabinet. Et je continuerai à mener la bataille des réformes à l’intérieur du gouvernement », affirme encore M. Joumblatt. Il réagissait ainsi aux interrogations suscitées par le retrait de ses deux ministres Waël Bou Faour (Industrie) et Akram Chehayeb (Éducation) de la séance du Conseil des ministres tenue hier à Baabda. L’occasion pour l’équipe de Saad Hariri d’examiner et d’adopter une série de réformes économiques, dans une tentative de calmer les Libanais qui manifestent depuis jeudi dernier. MM. Chehayeb et Bou Faour avaient quitté la séance gouvernementale en signe de protestation contre la non-adoption de certaines réformes proposées par leur formation.

Tout comme les manifestants, Walid Joumblatt n’est pas satisfait des mesures approuvées par le gouvernement. « Les réformes adoptées ne sont pas radicales », regrette le leader druze, soulignant que « le seul moyen de répondre aux demandes populaires, c’est d’opter pour des législatives anticipées conformément à une loi électorale non confessionnelle ».


(Lire aussi : Ne pas se tromper de diagnostic, l'édito de Michel TOUMA)



« Le despotisme » du CPL

Un peu plus tôt, Waël Bou Faour avait tenu une conférence de presse au siège du PSP à Beyrouth pour expliquer les raisons derrière son retrait et celui de M. Chehayeb de la séance du Conseil des ministres. « Ce qui s’est passé aujourd’hui en Conseil des ministres, c’est la confrontation entre deux logiques de réforme », avait-il déclaré, précisant que les ministres du PSP « ont quitté la séance du Conseil des ministres, mais pas le gouvernement ». « Nous sommes sortis car certaines de nos remarques n’ont pas été prises en considération », a souligné le ministre de l’Industrie, avant d’expliquer qu’il s’agit principalement de la suppression du Conseil du Sud, du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), et la Caisse des déplacés. Selon M. Bou Faour, le gouvernement s’est contenté de réduire (drastiquement) le budget de ces instances. « Et cela ne nous satisfait pas », a-t-il déploré.

Évoquant le dossier du secteur de l’électricité, M. Bou Faour a critiqué le CPL sans mâcher ses mots : « Certains (protagonistes) en Conseil des ministres, notamment un parti politique précis, continue de se comporter conformément à une mentalité axée sur le despotisme et le contrôle des décisions du gouvernement. Le CPL a imposé un veto contre certains candidats au conseil d’administration d’EDL », a-t-il lancé, ajoutant que « le même parti s’est opposé à la désignation du comité de régulation du secteur », finalement adopté hier en Conseil des ministres.


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Alors que Walid Joumblatt multipliait les signes de mécontentement quant aux choix du gouvernement – notamment en matière de réformes économiques – et se montrait impatient de claquer la porte du cabinet, il semble que certains calculs politiques empêchent encore le leader du Parti socialiste progressiste de prendre cette décision. « Pour le moment, je ne quitte pas le...

commentaires (9)

Quel mépris de parler à la première personne du singulier alors qu'il y a 2 ministres respectables, adultes, majeurs, et qui ne sont pas sous tutelle, qui représentent sa formation.

Shou fi

21 h 34, le 22 octobre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • Quel mépris de parler à la première personne du singulier alors qu'il y a 2 ministres respectables, adultes, majeurs, et qui ne sont pas sous tutelle, qui représentent sa formation.

    Shou fi

    21 h 34, le 22 octobre 2019

  • Merci de lire: "Quant au patriotisme ça a un autre sens pour lui..."

    Tina Chamoun

    15 h 25, le 22 octobre 2019

  • C'est sûr qu'il n'a pas le sens de l'orientation vu qu'il se perd souvent en chemin avant de changer carrément de direction. Lol. Quant au patriotisme ça a un au sens pr lui...

    Tina Chamoun

    14 h 47, le 22 octobre 2019

  • erratum: merci de lire En quelques jours, il a changé plusieurs fois d’avis sur la démission de son groupe du gouvernement. Avec lui on doit s’attendre à tout, même à la situation la plus ubuesque. cette phrase a été tronquée par un problème technique .

    Le Point du Jour.

    13 h 39, le 22 octobre 2019

  • Des gamins, si vous ne voulez pas de notre projet de loi nous quittons le conseil des ministres, et hop ils quittent en étant fières de leur bévue. Ils se sont bien gardés de démissionner du gouvernement la place est trop bonne, ils ne sont pas fous ! Le Caméléon s’adapte à toutes les situations en changeant de couleur et ses sbires n’hésitent à l’imiter. En quelques jours il a changé plusieurs fois d’avis sur la démission de son groupe du gouvernement. Avec lui on doit s’attendre à tout, même à la situation la plus ubuesque. Et avec tout ça il n’a même pas honte de se représenter devant les caméras affichant son plus beau sourire narquois et provocateur. A la sortie il reprendra une place meilleure et pourra faire encore plus d’affaires sur le dos des Libanais. KULOUNA LEL WATAN … Sauf lui, il a toujours travaillé pour ses intérêts.

    Le Point du Jour.

    13 h 03, le 22 octobre 2019

  • Il a mis un pied dans le plat droit, et l'autre dans le gauche. Ainsi, si le gouvernement a le dernier mot, il dira je vous ai soutenu, dans le cas contraire il se targuera de s’être opposé au sein du gouvernement mais... Comme d'hab, il cherche a s'en sortir d'une manière ou d'une autre même si c'est au dépend du pays. Autrefois il traitait Chamoun et Gemayel de fossile, lui, que représente-t-il aujourd'hui autre qu'un fossile? Eux au moins peuvent se targuer d'avoir défendu l’état et ses institutions, a leur époque, alors que lui tout ce qu'il réclamait c'est la chute de l'état. Résultat aujourd'hui le chaos et je suis sur qu'il regrette amèrement ne pas les n'avoir écouté... Il est temps qu'il se retire et laisse faire les jeunes. Ils ont d'autres aspirations que les siennes. Ils en sont au whatsapp etc... et lui tourne toujours a la manivelle!

    Pierre Hadjigeorgiou

    11 h 10, le 22 octobre 2019

  • Ah si cette girouette pouvait quitter plus que le simple gouvernement, plus que le liban, plus que le monde...... politique ,hum , en fait ! Savez vous que le liban a 3 concurrents en ce moment, Barcelone , le Chili et le Pérou.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 39, le 22 octobre 2019

  • LA OU EN SONT ARRIVES LES CHOSES LE CAMELEONISME N,A PLUS DE PLACE. IL FAUT CHOISIR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 56, le 22 octobre 2019

  • Est-ce qu'il a le sens de l'humour ou celui de l'auto-dérision ??

    Tina Chamoun

    08 h 43, le 22 octobre 2019

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