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La Sécurité de l’État commence à expulser des Syriens au Liban-Nord

Les Syriens des villages de Kfeifane, Kouba et Boustane al-Assi ont été informés qu’ils devaient évacuer leurs logements dans un délai de deux jours. 

La Sécurité de l’État commence à expulser des Syriens au Liban-Nord

Des membres de la Sécurité de l’État. Photo ANI

Les patrouilles de la Sécurité de l’État ont commencé, jeudi, à mettre en application la décision prise par le gouverneur du Liban-Nord le 17 avril, en vertu de laquelle les Syriens qui ne remplissent pas les conditions « légales » pour se déplacer, travailler ou résider au Liban seront expulsés de leurs logements, indique un communiqué de la direction générale de la Sécurité de l’État publié par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).

Cette décision aurait été prise en réponse à une augmentation des « incidents de sécurité impliquant des réfugiés syriens dans certaines régions du Nord », mais elle intervient dans un contexte de montée de violence à l’encontre des Syriens et d’appels lancés par des responsables politiques en faveur de leur rapatriement immédiat.

Des patrouilles ont commencé à faire du porte-à-porte pour vérifier les papiers des résidents. Le gouvernorat du Liban-Nord n’a pas précisé où la population syrienne déplacée est censée aller après son expulsion.

Les Syriens des villages du Nord Kfeifane, Kouba et Boustane al-Assi ont été informés qu’ils devaient évacuer leurs logements dans un délai de deux jours. « Ces mesures sont une mise en œuvre des décisions du gouvernement, du Conseil central de sécurité et des gouverneurs des différentes régions libanaises », peut-on lire dans le communiqué de la Sécurité de l’État.

Le 17 avril, le mohafez (gouverneur) du Liban-Nord, Ramzi Nohra, a émis une directive demandant à la Sécurité de l’État d’expulser les ressortissants syriens de trois propriétés situées dans le village de Boustane al-Assi dans un délai de 15 jours.

Les zones concernées par les expulsions abritent de nombreux Syriens « soupçonnés de vivre illégalement » au Liban, selon le correspondant régional de L’Orient-Le Jour, Michel Hallak.

« En cas de non-respect, les propriétés seront scellées à la cire rouge », a déclaré le gouverneur. Lorsqu’une propriété est scellée avec de la cire rouge au Liban, il devient illégal d’y accéder sans l’approbation officielle des services de sécurité de l’État.

M. Nohra a également émis une directive demandant aux municipalités de « surveiller les mouvements des réfugiés syriens et prendre les mesures immédiates nécessaires pour éliminer toutes les infractions et violations sur les propriétés publiques et privées ». Jusqu’à présent, la décision d’appliquer les avis d’expulsion n’a pas entraîné de changement significatif au Liban-Nord, rapporte notre correspondant.

Les hommes politiques libanais de tous bords appellent régulièrement au rapatriement immédiat des réfugiés syriens, qu’ils rendent responsables de la crise socio-économique au Liban. Ils affirment que les conditions en Syrie permettent un tel retour, opinion qui n’est pas partagée par les Nations unies et des groupes de défense des droits.

Environ 1,5 million de Syriens vivent au Liban, ce qui en fait le pays avec le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde. Environ 800 000 d’entre eux sont enregistrés auprès de l’ONU, mais leur nombre exact n’est pas connu, le gouvernement libanais ayant demandé au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en 2015 de ne plus les enregistrer. Mercredi, le ministre sortant de l’Intérieur Bassam Maoulaoui a annoncé que la direction générale de la Sûreté générale a reçu les données nécessaires pour déterminer le nombre de réfugiés.

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a imputé à la présence de réfugiés syriens le « taux de criminalité élevé » du Liban, qui, selon lui, augmente « en raison des crises auxquelles le pays est confronté et qui provoquent une surpopulation carcérale dépassant les capacités des autorités libanaises ». Des déclarations similaires ont été faites par des hommes politiques libanais, sans preuve à l’appui.







Les patrouilles de la Sécurité de l’État ont commencé, jeudi, à mettre en application la décision prise par le gouverneur du Liban-Nord le 17 avril, en vertu de laquelle les Syriens qui ne remplissent pas les conditions « légales » pour se déplacer, travailler ou résider au Liban seront expulsés de leurs logements, indique un communiqué de la direction générale de la Sécurité...