Le Premier ministre libanais Saad Hariri lors d'une réunion au Grand Sérail, le 3 septembre. Photo Dalati et Nohra.
Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a affirmé mardi soir lors d'un entretien à la chaîne américaine CNBC que le Hezbollah n'était "pas un problème libanais, mais un problème régional", deux jours après des échanges de tirs à la frontière avec Israël, qui ont fait craindre une flambée de violences.
Ennemi juré d'Israël, classé organisation "terroriste" par l’État hébreu et les États-Unis, le parti chiite armé est un poids lourd de la vie politique au Liban, où il est représenté au gouvernement et au Parlement. Le Hezbollah est en outre militairement impliqué aux côtés du régime de Bachar el-Assad dans le conflit qui déchire la Syrie, où ses positions et ses convois d'armes sont régulièrement pris pour cible par des raids de l’État hébreu.
"Nous ne sommes pas d'accord avec les actions du Hezbollah, a affirmé le Premier ministre. Ce n'est pas mon problème ni ma faute si le Hezbollah est devenu aussi fort". Et de poursuivre : "Mais dire que le Hezbollah dirige le gouvernement est faux. Nous dirigeons le pays, je dirige, le président dirige avec moi en tant que président, ainsi que le président du Parlement". "Le Hezbollah est un parti politique, il fait partie du gouvernement et du Parlement, mais ne dirige pas le pays. Ce qu'il contrôle, c'est l'éventualité d'une guerre qui pourrait avoir lieu pour des raisons régionales sans que le Liban ait son mot à dire", a ajouté M. Hariri.
Dimanche, le Hezbollah a annoncé avoir détruit un véhicule militaire près d'une caserne israélienne se trouvant dans la région frontalière, en riposte aux bombardements d'une position en Syrie qui avait fait deux morts parmi les combattants du parti. L'armée israélienne a répliqué en lançant des dizaines de grenades incendiaires et de missiles sur "la source des tirs" du Hezbollah, provoquant uniquement des incendies dans des secteurs boisés.
(Lire aussi : Selon l'armée israélienne, le Hezbollah aurait une usine de missiles de précision dans la Békaa)
Déficit à 7%
Abordant par ailleurs la situation économique, Saad Hariri a affirmé avoir conscience "que nous avons un problème et que nous devons le régler". "Nous avons commencé à le faire avec le budget de 2019. De nombreuses institutions financières sont en train de nous donner des recommandations. Notre stratégie est de stabiliser le problème que nous avons et d'empêcher que la situation se détériore d'avantage", a-t-il ajouté.
Il a dans ce cadre indiqué que le gouvernement voulait ramener le déficit budgétaire à 7% du PIB en 2020. En effet, le budget approuvé en mai par le gouvernement libanais, après près vingt réunions réparties sur un mois, mise sur un ratio déficit/PIB de 7,59%. "Nous sommes en train de ramener notre déficit budgétaire à 7,6% du PIB cette année. Pour l'année prochaine nous visons un déficit de 7%, voire peut-être un peu moins. Je sais que nous avons un problème, mais Je suis confiant que nous pouvons en sortir", a-t-il ajouté.
Tout en assurant que "les réformes que le Liban s'apprête à mener sont les mêmes que le Fonds monétaire international nous conseille de faire", M. Hariri a affirmé que le FMI a "des critères que nous n’avons pas, en particulier en ce qui concerne la livre libanaise, chose extrêmement délicate pour nous". "Nous sommes convaincus que maintenir la parité de la livre libanaise à 1.500 LL pour 1 dollar est le seul moyen de procéder aux réformes du gouvernement (...) C'est le seul différend que nous avons avec le FMI", a-t-il expliqué.
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Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a affirmé mardi soir lors d'un entretien à la chaîne américaine CNBC que le Hezbollah n'était "pas un problème libanais, mais un problème régional", deux jours après des échanges de tirs à la frontière avec Israël, qui ont fait craindre une flambée de violences.Ennemi juré d'Israël, classé organisation "terroriste" par l’État hébreu...
commentaires (15)
Souveraineté La souveraineté d’un état se mesure par l’indépendance de ses institutions juridiques, la force et la neutralité de ses armées , la protection de ses frontières , la probité et l’efficacité de sa police, la puissance de sa diplomatie . Il ne peux y avoir de souveraineté dans un état ou des pans entiers de territoire sont transformées en zone de non droit livrés à la merci de chefs de guerre régnant par la terreur et l’arbitraire . Au Liban cela est valable pour la banlieue sud et autres territoires régentés par le Hezb ; et, les cités palestiniennes gérés par une mosaïque de seigneurie aux multiples visages . Dans les deux cas Israël est cet épouvantail qui inspire de vaines terreurs et sert de prétexte au maintien d’un arsenal parfois supérieur à celui de l’armée libanaise. Il est notoire qu’Israël n’a aucune velléité territoriale sur le Liban et que son existence n’est plus menacée par le Hezb ou les Palestiniens ; Les seuls qui en sont Menacés sont les Libanais ; Aoun et Hariri doivent aboutir à un consensus qui pourrait rendre à l’armée le droit exclusif de disposer des armes. Toutes les nations qui se veulent souveraines on adopté ce principe d’exclusivité.
ANDRE HALLAK
22 h 25, le 05 septembre 2019