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Économie - Réformes

« La CEDRE tient toujours », assure Pierre Duquesne à Beyrouth

« On dit ce qu’on fait, on fait ce qu’on dit », a néanmoins rappelé le diplomate français chargé du suivi de la CEDRE en marge de ses rencontres, hier.


Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, et le diplomate français chargé du suivi des résolutions de la CEDRE, Pierre Duquesne. Photo Dalati et Nohra

Arrivé à Beyrouth lundi soir pour une visite de quelques jours, le diplomate français chargé par le président Emmanuel Macron du suivi des résolutions de la conférence de Paris d’avril 2018 (la CEDRE), Pierre Duquesne, a entamé hier une série de réunions avec des responsables libanais dans le cadre de sa mission.

Une tournée qui a démarré par un entretien à huis clos de plus d’une heure avec le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, dans les locaux du ministère à Beyrouth à l’issue duquel le diplomate a livré ses premières impressions lors d’un point presse. « J’ai eu un excellent entretien avec le ministère de Finances qui a porté sur l’ensemble (des sujets liés à CEDRE) et plus particulièrement ceux qui sont de sa compétence » a notamment déclaré le diplomate, évoquant tour à tour le vote et l’exécution du budget pour 2019, le 19 juillet dernier, ou les préparatifs du projet de loi de finances pour 2020.

Répondant aux questions des journalistes, M. Duquesne a notamment écarté toute remise en cause du processus engagé lors de la CEDRE face aux retards successifs accumulés par les dirigeants libanais dans la mise en œuvre de leur engagement à lancer d’importantes réformes pour assainir les finances publiques, restructurer l’économie ou encore remettre le secteur de l’électricité sur pied. « La CEDRE tient toujours, il n’y a pas de clause de fin, de caducité », a notamment assuré le diplomate. S’il a averti que de nouveaux retards pourraient « contribuer à réduire la confiance », il a néanmoins affirmé que les donateurs restaient engagés aux côtés du Liban, malgré l’impatience de certains d’entre eux. « Notre rôle est d’essayer de mettre tout le monde en harmonie », a-t-il ajouté.




Réunion avec Bteich

Le diplomate s’est ensuite rendu chez le ministre de l’Économie et du Commerce, Mansour Bteich, où il a affiché le même optimisme, tout en réitérant ses appels adressés aux dirigeants libanais à respecter leurs engagements. « On dit ce qu’on fait, on fait ce qu’on dit », a-t-il notamment lancé, en marge de ce rendez-vous. L’exécution du budget 2019 conformément à son contenu, l’adoption d’une loi de finances pour 2020 dans les délais prévus par la Constitution et dans le prolongement des efforts déjà entrepris pour réduire le déficit budgétaire, ou encore la mise en œuvre de certaines réformes plus spécifiques (marchés publics, douanes, évasion fiscale, etc), font partie des chantiers suivis de près par le groupe international de soutien au Liban.

Les donateurs présents lors de la CEDRE ont réservé plus de 11 milliards de dollars de prêts et dons devant être en principe injectés dans des projets d’infrastructures inclus dans le programme d’investissement (Capital Investment Plan, CIP) préparé par le gouvernement. Ces fonds ne seront débloqués que si les dirigeants lancent les réformes sur lesquelles ils se sont engagés.

La visite de Pierre Duquesne – la première depuis mars dernier – survient dans un contexte particulier en ce qui concerne la situation économique et financière du pays dont la croissance bat de l’aile et qui a été sanctionné cette année par deux des trois principales agences américaines de notation financière. Il y a une dizaine de jours, Fitch a en effet dégradé la note souveraine du Liban d’un cran (« CCC », sans perspective), imitant Moody’s qui avait pris les devants en janvier (« Caa1 », perspective « stable »), tandis que Standard & Poor’s (« B » avec perspective « négative ») a accordé un sursis de six mois aux dirigeants libanais.

Confrontés à une situation dont ils sont en partie responsables, et aggravée par les tensions sécuritaires survenues cet été, les principaux représentants du spectre politique libanais se sont réunis lundi à la demande du président Michel Aoun à Baabda, afin d’afficher leur unité face à la crise et réaffirmer leur détermination à lancer les réformes promises lors de la CEDRE. Lors de son intervention au ministère des Finances, M. Duquesne a indiqué que sa venue au Liban, annoncée depuis plusieurs semaines, n’avait aucun lien avec cette réunion, à laquelle il n’a pas participé et à laquelle il « ne devait pas » participer.

S’il n’a pas communiqué le programme détaillé de sa visite, le diplomate a néanmoins précisé lors de son passage au ministère des Finances qu’il devrait se rendre assez rapidement chez la ministre de l’Énergie et de l’Eau, Nada Boustani, afin d’aborder le dossier de l’électricité, entre autres rendez-vous prévus avant son départ en fin de semaine.

Vendredi dernier, le directeur régional de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient, Saroj Kumar Jha, avait déjà réitéré son soutien et sa confiance au Liban lors d’une réunion à Baabda avec le président Aoun. L’organisation de Bretton Woods est le plus gros contributeur financier de la CEDRE avec une enveloppe de 4 milliards de dollars de prêts concessionnels sur cinq ans. La France a, elle, débloqué 400 millions d’euros de prêts concessionnels et 150 millions d’euros de dons.



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commentaires (3)

Yalla aboulez le pèze sans trop parler . Sans aucune jmileh svp .

FRIK-A-FRAK

16 h 42, le 04 septembre 2019

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Commentaires (3)

  • Yalla aboulez le pèze sans trop parler . Sans aucune jmileh svp .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 42, le 04 septembre 2019

  • UN AN ET DEMI S,EST ECOULE DEPUIS MAI 2018. LA CEDRE TIENT TOUJOURS. PROFITONS-EN AVANT QU,ILS NE CHANGENT LEUR DECISION. ABRUTIS INCOMPETENTS POUR UNE FOIS SECOUEZ VOS TETES AU LIEU DE SECOUER VOS FESSES COLLEES SUR LES BANCS DE SIMSOM...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 23, le 04 septembre 2019

  • Nos dirigeants ne se concentrent que sur le budget de l'état, grâce à CEDRE, alors que le secteur privé, qui est le vrai moteur d'une économie libérale, est malade. La taille de l'économie (GDP) a cinq composantes: La consommation (+) les investissements (+) les dépenses de l'état (+) l'exportation (-) l'importation. La consommation régresse car le pouvoir d'achat des Libanais diminue tous les ans et le chômage augmente. Les investissements productifs sont en chute libre car les investisseurs préfèrent mettre leur argent en banque à des taux anormaux. Et bien sûr, les entrepreneurs ne peuvent pas s'endetter à des taux super élevés.. Le ministre de l'économie, qui est la personne la plus concernée par le redressement de l'économie, est un grand absent. Que fait-il pour faire redémarrer le secteur privé? "No offense" mais il n'a pas le profil idéal pour cette position. Certains ministères seront mieux gérer par des technocrates.

    Zovighian Michel

    05 h 18, le 04 septembre 2019

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