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Liban - Sécurité

La « visite » de deux drones israéliens à la banlieue sud suscite l’émoi

La violation est jugée la plus grave depuis 2006 : Beyrouth va présenter une plainte au Conseil de sécurité. L’un des engins semble être aux mains du Hezbollah.


Des membres des renseignements de l’armée inspectant le lieu où le drone s’est abattu. Anwar Amro/AFP

Un grave développement a eu lieu hier sur la scène libanaise : un drone israélien est tombé dans la nuit de samedi à dimanche, et un second a explosé peu avant de toucher le sol dans la banlieue sud de Beyrouth. Trois personnes ont été légèrement blessées. Le second drone a explosé sur un terrain vague, causant des dégâts dans un bâtiment proche, notamment des vitres cassées. Le premier a été récupéré par le Hezbollah qui affirme que l'analyse des données qu'il renferme est en cours.

Les réactions se sont multipliées toute la journée, hier, pour dénoncer cette attaque israélienne. Le ministère des Affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel il précise que « le ministre Gebran Bassil a donné ses directives à la déléguée libanaise auprès des Nations unies à New York pour présenter une plainte auprès du Conseil de sécurité contre cette grave violation de la souveraineté libanaise, tout en réaffirmant la volonté du Liban d’appliquer la résolution 1701 régulièrement contrée par les violations israéliennes quotidiennes ».

L’incident, le premier de ce type depuis la guerre de l’été 2006, intervenait quelques heures après des frappes israéliennes en Syrie qui, comme l’a confirmé plus tard en journée le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, avait visé une position de son parti et fait deux morts.

« Le 25 août 2019, à 2h30, deux drones appartenant à l’ennemi israélien ont violé l’espace aérien libanais au-dessus du secteur de Mouawad, dans le quartier Madi, situé dans la banlieue sud de Beyrouth, indique un communiqué de l’armée publié hier. Le premier est tombé et le deuxième a explosé dans les airs, ne causant que des dégâts matériels. » L’armée a précisé « avoir bouclé le secteur où étaient tombés les deux drones », et avoir « pris toutes les mesures nécessaires, tout comme la police militaire qui a pris en charge l’enquête sur l’incident ».

Un correspondant de l’AFP avait entendu une grande explosion dans la banlieue sud. À quelques dizaines de mètres seulement d’un centre médiatique du Hezbollah, il a ensuite pu voir les forces de sécurité former un cordon autour d’un périmètre pour empêcher des centaines de résidents de s’approcher. Les services de sécurité du Hezbollah étaient également présents.



(Lire aussi : Syrie, Irak, Liban : la confrontation irano-israélienne se joue désormais sur trois fronts)



Sit-in de solidarité
Toute la journée, des avions israéliens ont été entendus sillonnant le ciel libanais. À la frontière, les patrouilles se multipliaient.

Dans la matinée, le responsable des relations médias du parti chiite, Mohammad Afif, a indiqué à l’Agence nationale d’information que le premier drone était « en possession du Hezbollah qui va l’analyser ». Selon M. Afif, le second drone, « chargé d’explosifs », a détoné, causant d’« importants dommages » dans le centre des médias du Hezbollah.

Plus tard, le commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire, Peter Germanos, qui s’est rendu sur les lieux, a assuré que « l’État analysera l’appareil », en réponse à une question. Le juge a estimé que « cet incident est différent de ceux qui ont lieu habituellement, et l’enquête doit être menée par l’armée ». « Nous remarquons toutefois que l’ennemi israélien n’a pas interrompu ses activités dans l’intérieur libanais », a-t-il constaté.

En matinée, des journalistes ont effectué un sit-in devant le bâtiment du centre des médias du Hezbollah, en signe de solidarité, en présence du député d’Amal Fady Alamé. L’ordre des rédacteurs était représenté par Wassef Awada. Les allocutions ont stigmatisé l’attaque israélienne, et insisté sur le fait que le Liban n’accepterait plus de telles violations de son territoire.



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Un grave développement a eu lieu hier sur la scène libanaise : un drone israélien est tombé dans la nuit de samedi à dimanche, et un second a explosé peu avant de toucher le sol dans la banlieue sud de Beyrouth. Trois personnes ont été légèrement blessées. Le second drone a explosé sur un terrain vague, causant des dégâts dans un bâtiment proche, notamment des vitres cassées....

commentaires (9)

Comment se fait-il qu'aucune déclaration n'a été faite par la "Présidence de la République Libanaise" et son locataire actuel: Michel Aoun ? Lui en général intarissable en affirmations et déclarations ? Irène Saïd

Irene Said

13 h 49, le 26 août 2019

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Commentaires (9)

  • Comment se fait-il qu'aucune déclaration n'a été faite par la "Présidence de la République Libanaise" et son locataire actuel: Michel Aoun ? Lui en général intarissable en affirmations et déclarations ? Irène Saïd

    Irene Said

    13 h 49, le 26 août 2019

  • Le gourou au turban noir va devoir s enterrer environ 1 km plus bas dans les profondeurs.

    HABIBI FRANCAIS

    11 h 16, le 26 août 2019

  • Une fois de plus les institutions de l’état sont bafouées et les responsables n'en ont rien a redire! Cette affaire nous démontre un facteur important: Le Hezbollah est incapable de défendre le pays puisqu'il n'a pu détecter les drones qui se baladaient entre les immeubles de la banlieue Sud, son fief, ou même l’armée ne peut y mettre les pieds! De plus, il est aussi clair qu’Israël, prétendument terroriser par le parti de Dieu, n'a pas froid aux yeux et ne semble même pas frémir des menaces de Hassouna. Elle les bombarde depuis plus de 7 ans sans avoir été inquiété une seule fois. Elle fait voler son aviation et drones, s'ils lui appartiennes, et espionne en toute sécurité l'espace aérien du pays, et ne s'offusque même pas que des gosses les aient descendu avec des ... ... jets de pierre! Elle est grosse celle la mais qui oserait douter de Hassouna! Je pense que le Hezbollah commence a sentir que les règles du jeu ont changé et que son tour arrive vite... très très vite même, avec la bénédiction de ceux la même qui s'en sont servit pour mettre a feu et a sang la Syrie et en veilleuse le Liban.

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 42, le 26 août 2019

  • Ce n’est pas d’une visite qu’il s’agit même entre guillemets mais d’une incursion en territoire ennemi!

    Dounia Mansour Abdelnour

    09 h 54, le 26 août 2019

  • Espérons cette fois que l’enquête soite menée par l’armée libanaise seulement , et que le Liban officiel au nom du gouvernement portera plainte .

    Antoine Sabbagha

    09 h 09, le 26 août 2019

  • Vous vous rendez compte ? Les poltrons ont osé défier le roi dans son fief ! Fallait l'entendre vociférer hier ses habituelles menaces de vengeance pour comprendre sa rage et son humiliation... Ainsi que celle des ses courtisans... Par contre, on est surpris de n'avoir pas entendu aucune protestation de l'Iran, grand protecteur et bienfaiteur du Liban, à travers sa milice chez nous le Hezbollah !!! Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 58, le 26 août 2019

  • Si le gouvernement libanais ne contrôle pas les agissements du Hezbollah qui fait ce qu’il veut sans aucun compte à rendre à personne à part le régime iranien dont il se réclame, sur plusieurs quartiers du Sud de Beyrouth voire sur plusieurs villes notamment au Sud du pays, nous serons entraînés comme l’a laissé entendre Hassan Nasrallah hier, vers un conflit armé potentiellement catastrophique pour le Liban. À l'approche des élections législatives en Israël le mois prochain, M. Netanyahu sera intransigeant pour démontrer à son électorat sa fermeté sans faille vis à vis du parti chiite libanais.

    Tony BASSILA

    08 h 37, le 26 août 2019

  • FAUT BIEN NOUS DIRE DE QUELLE SORTE DE DRONES IL S,AGIT, DE LEUR RAYON D,ACTION ET S,ILS VIENNENT D,ISRAEL OU D,AILLEURS. ISRAEL N,AYANT PAS FAIT DE DECLARATION A CE SUJET.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 23, le 26 août 2019

  • Le drone est « en possession du Hezbollah qui va l’analyser ». Ne devrait-il pas être « en possession de l'armée libanaise qui va l’analyser »?

    Yves Prevost

    07 h 01, le 26 août 2019

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