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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Syrie, Irak, Liban : la confrontation irano-israélienne se joue désormais sur trois fronts

L’armée israélienne a dit dans la nuit de samedi à dimanche avoir mené un raid au sud-est de Damas contre des installations militaires d’une force iranienne pour empêcher une tentative d’attaque de drone iranien en Israël.

L’Iron dome, le système de défense israélien, déployé dans le nord d’Israël. Jalaa Marey/AFP

18h, hier après-midi. Deux scènes d’apparence contradictoires se déroulent simultanément. Deux scènes pouvant avoir un impact non négligeable sur l’issue du bras de fer américano-iranien qui donne le la depuis plusieurs mois dans toute la région.

D’un côté, à Biarritz, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, débarque au sommet du G7 pour s’entretenir avec son homologue français Jean-Yves Le Drian ouvrant la possibilité d’une détente américano-iranienne sous médiation française. De l’autre côté, à el-Aïn (Békaa), les partisans du Hezbollah écoutent un discours du secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, qui intervient quelques heures après la chute de deux drones israéliens dans la banlieue sud de Beyrouth. Ce que le chef du parti chiite présente comme une « attaque au drone israélien » et « comme la première violation des règles d’engagements depuis la guerre de 2006 » fait craindre une nouvelle escalade irano-israélienne sur le front libano-syro-irakien. Au moment même où il s’exprimait, des drones non identifiés ont frappé deux véhicules appartenant à des milices chiites soutenues par l’Iran opérant à la frontière syro-irakienne.

Cela n’a rien d’une coïncidence : ce qui s’est passé ce week-end sur la scène libanaise semble intimement lié au dernier développement en Syrie et surtout en Irak. Israël a récemment étendu son champ d’action contre l’Iran et ses supplétifs en ne se contentant plus de cibler leurs positions en Syrie, mais en frappant aussi à plusieurs reprises en Irak. Cette évolution de la stratégie israélienne serait liée à un transfert d’armements orchestré par les Iraniens de la Syrie vers l’Irak et le Liban. Côté israélien, le message est clair : « Nous pouvons vous frapper partout. » La présence américaine en Irak et la relative stabilité du front libano-israélien depuis 2006 a pu être perçu, côté iranien, comme un gage de sécurité, alors que les Israéliens ont effectué des milliers de frappes contre leurs positions en Syrie ces dernières années.

Hassan Nasrallah a insisté dans son discours sur le lien entre ce qui se passait en Irak et sur l’attaque de drone au Liban. Si l’Irak n’a, pour l’instant, pas répondu aux attaques israéliennes sur son sol, le chef du parti chiite a affirmé qu’il n’en serait pas de même au Liban. Le chef du parti chiite a menacé Israël de représailles, comme pour souligner que l’État hébreu ne peut pas changer les règles du jeu sans en subir les conséquences.


(Lire aussi : Israël met en garde Damas contre la présence des milices pro-iraniennes)


Poker menteur et guerre de drones
La confrontation entre Téhéran et Tel-Aviv prend une ampleur de plus en plus régionale, alors que les Iraniens ont la possibilité de menacer Israël depuis plusieurs fronts via leurs obligés. « La stratégie israélienne visant à dissuader l’Iran évolue clairement depuis le mois dernier. Enhardi par la Maison-Blanche, Israël étend son théâtre de confrontation à l’Irak et potentiellement au détroit d’Ormuz, en plus de la Syrie et du Liban », confirme Joe Macaron, analyste au Centre arabe de Washington.

Les dernières 48 heures de joutes entre les deux protagonistes pourraient être résumées ainsi : poker menteur et guerre de drones. Alors que les Israéliens s’expriment très rarement sur leurs frappes en Syrie, l’armée israélienne a dit dans la nuit de samedi à dimanche avoir mené un raid au sud-est de Damas contre des installations militaires d’une force iranienne pour empêcher une tentative d’attaque de drone iranien en Israël. Deux combattants du Hezbollah, un Iranien et deux étrangers non identifiés ont été tués dans le raid israélien selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’Iran a démenti que ses positions aient été touchées. Les photos des deux combattants du Hezbollah tués ont toutefois rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Hassan Nasrallah a pour sa part reconnu que des positions de son parti avaient été visées dans la nuit en Syrie, mais a réfuté les déclarations israéliennes selon lesquelles la cible était la force iranienne al-Qods, l’unité d’élite des gardiens de la révolution.


(Repère : Les principaux raids israéliens en Syrie)


Signe que la distinction entre le front syrien et le front libanais, jusque-là respectée par les deux partis, devient plus fragile, le secrétaire du Hezbollah a menacé hier de répondre à des frappes israéliennes sur le Hezbollah en Syrie depuis le Liban.

« L’affirmation israélienne selon laquelle des drones iraniens en Syrie prévoyaient de frapper le nord d’Israël semble exagérée pour justifier ses frappes en Syrie, mais elle montre que le gouvernement Netanyahu est inquiet à propos d’un éventuel plan de représailles iranien et considère toute action iranienne comme une menace directe », note Joe Macaron. « Il s’agit, aux yeux d’Israël, d’une opération purement défensive, puisqu’en général l’armée communique toujours lorsqu’elle déjoue une attaque », précise Michael Horowitz, spécialiste du Moyen-Orient à LeBeck International, un think tank basé à Bahreïn.

En prévision de possibles tirs de roquettes à la suite de représailles, les forces de défense israéliennes ont déployé hier soir des systèmes de défense antiaériens dans le nord d’Israël. A quelques milliers de kilomètres de là, Mohammad Javad Zarif quittait Biarritz après avoir rencontré Emmanuel Macron, tandis que la présidence française se félicitait de « discussions positives ».



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18h, hier après-midi. Deux scènes d’apparence contradictoires se déroulent simultanément. Deux scènes pouvant avoir un impact non négligeable sur l’issue du bras de fer américano-iranien qui donne le la depuis plusieurs mois dans toute la région. D’un côté, à Biarritz, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, débarque au sommet du G7 pour...

commentaires (4)

Au liban,on devrait tous fermer nos gueles et surtout ceux qui l'ouvrent trop!! Vous voulez faire la guerre ?? Allez la faire ailleurs qu'au Liban. Car nous on veut vivre en paix, garder nos familles et proches vivants, nos maisons debouts et tout simplement notre pays sain et sauf.. Vous voulez faire la geurre contre Israel, aller sur le front en Israel et envahisser-le, mais ne la faite pas dans nos villages et dans nos Maisons!!

Assoun F

18 h 47, le 26 août 2019

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Commentaires (4)

  • Au liban,on devrait tous fermer nos gueles et surtout ceux qui l'ouvrent trop!! Vous voulez faire la guerre ?? Allez la faire ailleurs qu'au Liban. Car nous on veut vivre en paix, garder nos familles et proches vivants, nos maisons debouts et tout simplement notre pays sain et sauf.. Vous voulez faire la geurre contre Israel, aller sur le front en Israel et envahisser-le, mais ne la faite pas dans nos villages et dans nos Maisons!!

    Assoun F

    18 h 47, le 26 août 2019

  • En quoi le Liban est-il concerné par les confrontatitions Israël-Irak-Iran-Syrie ? A Dieu ne plaise, si notre pays est entrainé dans ces confrontations qui ne nous concernent pas directement par la faute du Hezbollah, qui va pouvoir le défendre ? Le Hezbollah ? ceux qui frétillent d'impatience dans leurs fauteuils ? Et qui dans quelques années organiseront leurs fameuses commémorations-anniversaire de...la destruction de leur pays...transformée en victoire divine ? Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 13, le 26 août 2019

  • L,ESCALADE A COMMENCE. LA REGION ENTRE DANS DE NOUVELLES DONNES ET RISQUE DE S,ALLUMER. ISRAEL NE PEUT PAS CONTINUER A FRAPPER UN PEU PARTOUT SANS S,ATTIRER DES REPRESAILLES. ET S,IL Y A REPRESAILLES C,EST LA GUERRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 45, le 26 août 2019

  • On oublie pas un 4ème front, le Yémen. On discutera de tout ça quand la vengeance des résistants se fera voir sur CES POLTRONS DE POLTRONISSIMES QUI N'OSERONT PLUS BOUGER . PATIENCE.

    FRIK-A-FRAK

    01 h 09, le 26 août 2019

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