La défense antiaérienne syrienne est entrée en action dans la nuit de samedi à dimanche pour contrer des "missiles israéliens" visant les environs de Damas, a indiqué une source militaire citée par l'agence officielle Sana. Elle a assuré que la plupart avaient été abattus avant d'atteindre leurs cibles.
De son côté, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé pour empêcher "une tentative iranienne de la force al-Qods (l'unité d'élite des Gardiens de la Révolution, NDLR) de mener une attaque depuis la Syrie contre des cibles dans le nord d'Israël avec des drones tueurs". "La menace était significative", a déclaré aux journalistes un porte-parole de l'armée israélienne, Jonathan Conricus, tenant l'Iran et Damas responsables de cette attaque. Il a également noté que, si les forces iraniennes avaient lancé des roquettes et des missiles contre Israël à trois reprises en 2018, l'utilisation de drones "kamikazes" était une tactique nouvelle. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué une "action opérationnelle majeure". "L'Iran n'a aucune immunité", a-t-il poursuivi. "Nos forces opèrent dans tout secteur contre l'agression iranienne".
Le raid israélien a eu lieu à Aqraba, au sud-est de Damas, selon le porte-parole militaire israélien, et a visé "plusieurs cibles terroristes et installations militaires appartenant à la force al-Qods ainsi qu'à des milices chiites".
Deux combattants du Hezbollah et un Iranien ont été tués dans les frappes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays. Une information confirmée plus tard par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. "Il n'y avait que des jeunes libanais du Hezbollah à l'endroit qui a été bombardé" près de Damas, a-t-il dit, réfutant les déclarations israéliennes selon lesquelles la cible était la force iranienne al-Qods.
Cité par l'agence iranienne Ilna, un haut responsable iranien a lui aussi démenti que des positions de la Force Qods aient été touchées. "Ce n'est pas vrai", a déclaré Mohsen Rezaie, ancien haut responsable de la force Qods aujourd'hui secrétaire du Conseil de discernement, un organe de contrôle du système politique iranien.
(Lire aussi : Israël met en garde Damas contre la présence des milices pro-iraniennes)
Quelques heures après les frappes israéliennes en Syrie, un drone est tombé dimanche peu avant l'aube et un autre a explosé dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah. L'incident est intervenu quelques heures après les frappes israéliennes en Syrie voisine.
Israël a mené des centaines de frappes en Syrie depuis le début de la guerre dans ce pays en 2011, la plupart visant des cibles iraniennes ou du Hezbollah selon l'Etat hébreu, mais il est rare qu'il communique sur ses interventions aussi rapidement.
Le Hezbollah soutient le président syrien Bachar el-Assad, lui-même soutenu par Téhéran. Israël veut éviter que l'Iran ne s'installe militairement en Syrie de manière durable.
Il y a dix jours, la Syrie avait identifié et détruit un missile ayant survolé le Liban-Nord avant que le projectile n'atteigne son objectif dans la ville de Masyaf, située à proximité de Hama, dans la nuit de jeudi à vendredi, selon une source militaire syrienne citée par l'agence Reuters. Le 1er août, l'agence officielle syrienne Sana avait annoncé qu'un "missile israélien" avait frappé le sud de la Syrie sans faire de victimes.Par ailleurs, des responsables américains et un haut responsable du renseignement au Moyen-Orient ont confirmé vendredi au New York Times qu'Israël avait mené plusieurs frappes en Irak au cours des derniers mois, notamment contre des bases du Hachd el-Chaabi, une alliance constituée essentiellement de groupes armés favorables à l'Iran et opposés à la présence américaine en Irak.
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Le titre laisse croire qu'il est établi qu'Israël "frappe .........pour empêcher..." ce qui est invérifiable par l'OLJ. Il aurait fallu écrire "Israël prétend frapper...."
09 h 13, le 26 août 2019