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Société - Liban

La fièvre des campus américains gagne l'AUB

Ce rassemblement estudiantin dans l’une des plus importante universités du pays a été toutefois relativement timide, ne réunissant que quelques centaines de personnes.

La fièvre des campus américains gagne l'AUB

Des étudiants manifestant à l’AUB en soutien aux Palestiniens et à Gaza, à Beyrouth, le 30 avril 2024. João Sousa / « L’Orient-Le Jour »

Keffiehs, drapeaux palestiniens, appels au boycott et... slogans pro-Hamas. À l’Université américaine de Beyrouth (AUB), dans le quartier de Hamra, environ 300 étudiants ont manifesté mardi en solidarité avec la population de Gaza sous les bombes, appelant notamment les campus à mettre un terme à leur collaboration avec certaines entreprises. Cette manifestation, tout comme d’autres dans d’autres universités du pays, a été organisée alors que les étudiants de nombreux pays, et principalement aux États-Unis, se mobilisent depuis plusieurs semaines par solidarité avec la cause palestinienne et pour réclamer un cessez-fou. 

Devant l’AUB, malgré la pluie, une centaine d’étudiants se sont réunis devant l’entrée, où ont été déployés des policiers et l’armée, tandis que plusieurs dizaines d’autres manifestaient à l’intérieur du campus pour un sit-in relativement timide, alors que le Liban-Sud est bombardé quotidiennement par Israël. Les frappes israéliennes ont fait, depuis le 8 octobre, 377 victimes, dont plus de 50 civils, dans le pays.

Pour une étudiante qui a préféré rester anonyme, la participation d’un plus grand nombre d’étudiants au sit-in a pu être affectée par l’inquiétude de certains de perdre leurs bourses et donc « de ne plus pouvoir poursuivre leurs études ». La manifestation a toutefois été autorisée tacitement par l’administration de l’AUB, comme l’a indiqué un responsable de l’université sur la chaîne al-Jadeed, assurant qu’elle « ne nécessitait pas d’approbation ». « Notre université a toujours été solidaire de la Palestine », a indiqué ce responsable à nos confrères. Malgré ces assurances, certains étudiants restaient réticents à l’idée de se montrer à visage découvert. Aux États-Unis, des centaines d’étudiants ont été arrêtés ou suspendus lors de mobilisations dans leurs universités.

« Fin à l’occupation »
 « C’est une lutte entre ceux qui croient en l’humanité et les ennemis de l’humanité », lance à L’Orient Today Tarek Abou Hazem, un militant  palestinien présent sur les lieux. Quand vous êtes étudiant universitaire, « vous devriez aussi apprendre ce qu’est un génocide », scandent les manifestants autour de lui. « Une seule solution, mettre fin à l’occupation », ajoutent-ils. « Si vous n’êtes pas avec la Palestine, vous n’êtes pas avec l’humanité », affirme pour sa part un autre militant.

Yara Assad, une étudiante de l’Université Saint-Joseph, a dit être venue au sit-in devant l’AUB « parce que les revendications des étudiants libanais concernant la Palestine sont les mêmes ». Près d’elle, Arsalan Snoussi, un Franco-Algérien qui se dit « activiste communiste » et explique être enseignant en France, dit « ne pas craindre de perdre mon boulot parce que je m’exprime sur la Palestine ». « Je donnerais ma vie pour cette cause, même si je dois perdre mon travail et ma nationalité », lance-t-il. À plusieurs reprises, dans la foule, on entend des slogans faisant l’apologie de dirigeants du Hamas, notamment Yahya Sinouar et Mohammad Deif, chef des Brigades Ezzdine al-Qassam, l’aile militaire du groupe.

Dans les différentes institutions où d’autres manifestations étaient prévues, les revendications des étudiants sont principalement centrées sur le boycott des « entreprises qui se rendent complices de l’occupation israélienne ». Les élèves de l’AUB ont notamment demandé à l’université de « boycotter HP, qui fournit des technologies à l’occupation pour commettre des massacres contre le peuple palestinien ». Ils ont également appelé à l’établissement à « mettre fin aux contrats, accords ou parrainages avec toutes (les autres) entreprises figurant sur la liste du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions » (BDS).

McDo barricadé
Dans un communiqué, les étudiants ont également précisé qu’ils organisaient ces sit-in en solidarité avec le mouvement étudiant mondial. De leur côté, les étudiants de l’Université libanaise (publique) ont exigé que leur institution mette fin à ses contrats avec les entreprises technologiques Cisco, Huawei et Oracle que le mouvement BDS appelle à boycotter.

À deux pas du sit-in de la rue Bliss, le restaurant McDonald’s a d’ailleurs été barricadé : des blocs de béton ont été placés devant l’entrée et des panneaux apposés sur les vitrines. L’enseigne de fast-food fait partie, avec notamment Starbucks et CocaCola, des entreprises américaines boycottées par les critiques d’Israël au Moyen-Orient depuis le début de la guerre de Gaza, ce qui a fait baisser ses ventes dans la région au cours des derniers mois. La chaîne de fast-food a notamment été critiquée lorsque sa franchise en Israël avait annoncé offrir des repas aux militaires israéliens et a fini par annoncer, début avril, un accord pour racheter ses 225 restaurants franchisés dans le pays.

Des sit-in ont également eu lieu dans d’autres universités, comme l’Université libano-américaine à Beyrouth (LAU), dans le quartier de Koraytem, où des dizaines d’étudiants ont scandé, notamment, des slogans pro-Hezbollah, selon notre journaliste sur place Anne-Marie el-Hage. Quelques dizaines d’étudiants et de professeurs ont également organisé un « sit-in symbolique » devant une branche de l’Université libanaise à Saïda, selon notre correspondant local Mountasser Abdallah. 

Keffiehs, drapeaux palestiniens, appels au boycott et... slogans pro-Hamas. À l’Université américaine de Beyrouth (AUB), dans le quartier de Hamra, environ 300 étudiants ont manifesté mardi en solidarité avec la population de Gaza sous les bombes, appelant notamment les campus à mettre un terme à leur collaboration avec certaines entreprises. Cette manifestation, tout comme d’autres...
commentaires (4)

ENFIN ! MEME UNE POIGNEE POURRAIT REVEILLER LES CONSCIENCES ESTUDIANTINES.

LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

13 h 10, le 01 mai 2024

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • ENFIN ! MEME UNE POIGNEE POURRAIT REVEILLER LES CONSCIENCES ESTUDIANTINES.

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    13 h 10, le 01 mai 2024

  • Là personne ne viendra les maltraités, les barbus et nos mafieux qui gouvernent ce pays ne sont pas inquiétés… ils auront même toute l’aide logistique dont ils auront besoin

    Zeidan

    12 h 03, le 01 mai 2024

  • Les Syriens d'Idlib petite sœur de Gaza doivent sûrement apprécier les slogans pro-Hezbollah.. Et les Gazaouis coincés entre le marteau sioniste et l'enclume du Hamas les slogans pro-Deif et pro-Sinouar. L'internationale gauchiste woke est largement à la manœuvre derrière ces manifestations. Elle dévoie la cause palestinienne au profit de ses ennemis tant SI(onistes) que SA(favides) comme notre gauche nationale a dévoyé le mouvement du 17 octobre. Ce mouvement international connaîtra le même sort que notre 17 octobre.

    Citoyen libanais

    10 h 51, le 01 mai 2024

  • On croit rêver! Qu’ils se concentrent plutôt sur leurs études. Réussir est sans aucun doute le meilleur moyen de ‘protester’. A moins que ce soient des cancres fils et filles a papa…

    Mago1

    05 h 03, le 01 mai 2024

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