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À La Une - Liban

Bassil : Nous ne permettrons pas un conflit druzo-chrétien

"Aujourd'hui, nous sommes victimes d'un 7 Août politique, dix-huit ans après le 7 août 2001 qui était survenu après la réconciliation de la Montagne", affirme le chef du CPL.

Le ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a affirmé mercredi qu'il ne permettra pas qu'il y ait un affrontement entre druzes et chrétiens, plus d'un mois après l'incident meurtrier de Qabr Chmoun dans la Montagne druzo-chrétienne, alors que cette affaire paralyse le gouvernement depuis son déclenchement.

"Notre réaction (à l'affaire de Qabr Chmoun) consiste à ne pas tomber dans le piège qui nous a été tendu. Nous ne permettrons pas un conflit druzo-chrétien. Les faits sont clairs, et aucune instance judiciaire, qu'il s'agisse de la Cour de justice, du Tribunal militaire ou de la Cour pénale, ne pourra s'en dérober", a martelé Gebran Bassil, lors d'un discours à l'occasion de l'inauguration du nouveau siège principal du CPL à Dbayé.

"Nous avons mis de côté le préjudice personnel que nous avons subi dès les premiers instants. Mais la liberté de circuler et de s'exprimer n'est pas négociable. Comme nous n'avons demandé la permission à personne pour avoir des députés et des ministres qui nous représentent dans la Montagne, nous ne demanderons la permission à personne pour entrer dans nos maisons, dans l'administration et dans les centres économiques situés dans cette Montagne", a ajouté le chef du CPL.

Le président de la République, Michel Aoun, a de nouveau mercredi pris la défense du chef de la diplomatie, son gendre Gebran Bassil, dans l'affaire des affrontements de Qabr Chmoun. Le président du Parlement, Nabih Berry, a pour sa part affirmé avoir mis en veilleuse sa médiation politique dans ce dossier.


(Lire aussi : Qabr Chmoun : Aoun continue à défendre Bassil, Berry met en veilleuse sa médiation)


Le 30 juin, des échanges de tirs ont eu lieu entre partisans du leader druze Walid Joumblatt et de son rival, le chef du Parti démocratique libre, le député druze Talal Arslane (allié au Hezbollah) au moment du passage du convoi du ministre d’État pour les Affaires des réfugiés, Saleh Gharib (membre du PDL). Au même moment, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil effectuait une visite dans le caza de Aley, où il avait notamment tenu des propos controversés sur la guerre druzo-chrétienne de la Montagne, dans les années 80. Deux partisans du parti de M. Arslane ont été tués lors de ces affrontements. Le gouvernement de Saad Hariri ne s'est plus réuni depuis cet incident, le Premier ministre craignant les divisions au sein du cabinet. La semaine dernière, les Forces de sécurité intérieure avaient terminé leur enquête, dont elles avaient remis un rapport au chef de l’État, au président de la Chambre et au Premier ministre. Cette enquête écartait la piste d'un piège tendu pour assassiner le ministre Saleh Gharib par des partisans joumblattistes, comme cela est prétendu par M. Arslane et ses alliés.

Lors d’une conférence de presse tenue mardi, le ministre de l'Industrie et membre du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt, Waël Bou Faour, a accusé le camp du Courant patriotique libre, fondé par le président Aoun, d'avoir "monté de toutes pièces un dossier politique" contre M. Joumblatt. Le ministre a également appelé le chef de l’État à mettre fin à cette cabale. Le CPL avait alors répondu au PSP en l'accusant de "déformer la réalité". La formation aouniste avait également affirmé se fier à la justice".


(Lire aussi : Retour sur les rafles du 7 août 2001)


"Un 7 Août politique"

"Aujourd'hui, nous sommes victimes d'un 7 Août politique, dix-huit ans après le 7 août 2001 qui était survenu après la réconciliation de la Montagne. Ils ont cru bénéficier d'une couverture spirituelle chrétienne pour s'attaquer à nous et nous lancent de fausses accusations tous les jours", a lancé Gebran Bassil, en s'adressant à ses détracteurs, sans toutefois les nommer.

La répression d’août 2001 était une première riposte à la réconciliation druzo-chrétienne de la Montagne, noyau d’une résistance transcommunautaire face à la tutelle syrienne. Le 7 août 2001, au lendemain de la tournée du patriarche maronite Nasrallah Sfeir au Chouf, qui scellera la réconciliation avec le leader de Moukhtara Walid Joumblatt, plus de 150 militants aounistes et des Forces libanaises sont arrêtés par des unités de l’armée, notamment des services renseignement.



L'accord de Meerab

Par ailleurs, Gebran Bassil a abordé la question de l'accord de Meerab, scellé en 2016 entre sa formation et celle des Forces libanaises de Samir Geagea, qui a pavé la voie à l'élection de Michel Aoun à la présidence de la République, alors que les relations entre les FL et le CPL sont au plus bas depuis cette date.
"Je me suis engagé et je m'engage à nouveau à ne pas porter atteinte à la réconciliation chrétienne. J'ai enduré l'injustice et les mensonges, en croyant protéger cette réconciliation, mais ce n'était pas le cas. Je dis cela aujourd'hui car je crois qu'on peut encore sauver l'accord de Meerab, même si cet accord n'est pas corollaire de la réconciliation chrétienne, une réconciliation immuable, malgré toutes les dissensions internes", a promis Gebran Bassil.

"L'accord de Meerab portait sur une contre-partie politique, en l'échange du soutien de la candidature de Michel Aoun à la présidence. Le cœur de cet accord prévoit également que nous soyons (le CPL et les FL) ensemble lors de l'élection présidentielle et que nous nous entendions lors des élections et des nominations. Mais au lieu de nous répartir les fardeaux, ils ont commencé à entraver les solutions", a ensuite accusé le chef du CPL.

Jeudi dernier, Samir Geagea avait lancé une charge virulente contre Gebran Bassil, l'accusant d'"attiser le feu des dissensions confessionnelles". Le chef des FL s'en était également pris au mandat du président Aoun, alors que jusque-là il évitait de le faire.

"J'ai informé tous les médiateurs que je n'ai aucun problème à revenir à l'accord (de Meerab), à condition que la campagne de mensonges qui nous vise cesse. Je dis au public : la politique du silence en face de l'injustice est terminée. J'accorde une dernière chance pour revenir à l'esprit de l'accord afin de l'appliquer. S'ils s'engagent à cesser leurs mensonges, dès demain nous nous réengageons à respecter l'accord", a conclu Gebran Bassil.


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Le ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a affirmé mercredi qu'il ne permettra pas qu'il y ait un affrontement entre druzes et chrétiens, plus d'un mois après l'incident meurtrier de Qabr Chmoun dans la Montagne druzo-chrétienne, alors que cette affaire paralyse le gouvernement depuis son déclenchement."Notre réaction (à...

commentaires (14)

Quand il dit que la liberté de circuler et de s'exprimer n'est pas négociable, j'ai une pensée pour Mashrou layla, je ne sais pas pourquoi.

Marionet

12 h 56, le 08 août 2019

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Commentaires (14)

  • Quand il dit que la liberté de circuler et de s'exprimer n'est pas négociable, j'ai une pensée pour Mashrou layla, je ne sais pas pourquoi.

    Marionet

    12 h 56, le 08 août 2019

  • Ce serait dommage que le PR choisisse GB comme candidat pour le prochain mandat mais c'est aussi lamentable que ses opposants se déchaînent au point de mettre le pays en danger. J'espère que le PR en prendra conscience et optera pour un candidat moins clivant.

    Marionet

    12 h 42, le 08 août 2019

  • J'ai du mal à le suivre un Ministre des affaires étrangères c'est quelqu'un de modéré qui en général cherche le compromis mais surtout pas un pousse au crime

    yves kerlidou

    12 h 04, le 08 août 2019

  • Dix-huit fois "nous" et neuf fois "je" pour rabâcher des sujets qui n'ont rien à voir avec l'affaire de Qabr Chmoun. S'exprime-t-il en tant que ministre des Affaires étrangères, de chef du CPL ou de gendre du Président ?

    Un Libanais

    11 h 38, le 08 août 2019

  • LES ORDRES SONT LES ORDRES. LE COMPORTEMENT LOUCHE DE BASSIL PROUVE QU'IL AVAIT REÇU LES ORDRES À FOUTRE LE BORDEL DANS LE PAYS POUR PERMETTRE À HEZBOLLAH DE METTRE LA MAIN DÉFINITIVEMENT SUR TOUT LE PAYS. INCROYABLE MAIS VRAI, À MON AVIS, C'EST LE PLAN.

    Gebran Eid

    10 h 45, le 08 août 2019

  • C'est toujours la même technique (une spécialité de Kannan). Le CPL reprend les accusations qui lui sont adressées et les retransmet. L''incident meurtrier de Qabr Chmoun a eu lieu le 30 Juin entre Druzes. C'e n'était pas le 7 Aout et il n'y avait pas de Chrétiens. Bassil veut créer un parallèle avec le 7 Aout 2001 qui n'existe pas et c'est là ou se trouve le problème. En Juin et Juillet, Bassil a fait le tour de toutes les régions pour faire revivre des tensions communautaires qui appartiennent au passé. C'est un jeu très dangereux.

    Zovighian Michel

    07 h 25, le 08 août 2019

  • "Nous ne permettrons pas un conflit druzo-chrétien"! Mais qu;est-il donc allé faire là-bas, sinon justement y semer la zizanie en réveillant les vieux démons?

    Yves Prevost

    07 h 07, le 08 août 2019

  • SUITE AU PRECEDENT MESSAGE VOUS ACCEPTEZ OU VOUS , OUI VOUS , RUINEREZ CE PAYS ET DONNEREZ A L'HISTOIRE QUE LA PRESIDENCE DU GENERAL A ETE LA PLUS MAUVAISE DE TOUTES LES PRESIDENCES QUE LE PAYS A CONNU CAR DEMOLI DE L'INTERIEUR PAR UN JEUNE QUI RAPPELLONS LE N'A PAS ETE ELU PRESIDENT DU CPL MAIS NOMME PAR SON BEAU PERE ET QUI NE COMPREND RIEN A LA REALITE POLITIQUE DU LIBAN ET SON SEUL BUT EST DE DEVENIR CALIFE DANS 3 ANS MEME D'UN PAYS REDUIT EN CENDRES POUR MIEUX MONTRER QUE LE CPL EST SI INTEGRE QU'IL N A PAS L'ARGENT NECESSAIRE POUR CONSTRUIRE SON CENTRE DONC IL DEMANDE A CHACUN UNE DONATION ET LE DONATEUR AURA SON NOM INSCRIT SUR UN MUR A PARTIR DE N'IMPORTE QUEL SOMME puis-je juste rappeler que dans les pays civilises c'est le nom des morts qu'on inscrit sur un mur , les donateurs a partir d'un certain montant ont une plaque en leur nom

    LA VERITE

    01 h 03, le 08 août 2019

  • hahah mais un peu de quand meme … peut etre ce discours est dedier au libanais vivant au liban et qui ne sont jamais sortie de leur carcan … voyons donc quand on part se pavaner et ramener le passer dans un endroit precis a un moment bien determiner qu'est ce que cela veut dire !?! quand d'ailleurs on arrete pas de ramener le passer a toute occasion qu'est ce que cela veut dire? quand on signe un document en bonne et du forme et qu'on en enfreint les clauses qu'est ce que cela veut diee !?! comme je disais au debut … UN PEU DE QUAND MEME

    Bery tus

    00 h 18, le 08 août 2019

  • MALHEUREUSEMENT LES BULLES DE GAZ GENDRISSIMALES VONT DANS CETTE DIRECTION.

    LA LIBRE EXPRESSION

    23 h 52, le 07 août 2019

  • Certains petits chefaillons auto-proclamés de ce pays croient s’acheter un leadership en jouant les pompiers pyromanes, diviseurs et non rassembleurs, inspirés sans doute par les Trump, Bolsonaro, Johnson et cie ... Sauf que Beyrouth n’est pas New-York, Rio ou Londres, et ne doit pas oublier que l’abîme n’est jamais loin ...

    AntoineK

    23 h 48, le 07 août 2019

  • C'est la mode des barbes au liban? Tous s'y mettent? Y a plus de rasoirs sur le marché ? :)

    LE FRANCOPHONE

    22 h 29, le 07 août 2019

  • ...des zéros.

    Christine KHALIL

    22 h 25, le 07 août 2019

  • Il a l'étoffe.

    FRIK-A-FRAK

    22 h 07, le 07 août 2019

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