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À La Une - Liban

Qabr Chmoun : le PSP accuse le camp aouniste d'avoir "monté de toutes pièces un dossier politique"

Lors d'une conférence de presse, Waël Bou Faour a fait assumer à Gebran Bassil "l'entière responsabilité" des affrontements de la Montagne et appelle le chef de l'Etat à intervenir.

Le ministre joumblattiste de l'Industire, Waël Bou Faour. Capture d'écran

Le ministre Waël Bou Faour a accusé mardi, au nom du Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt, le camp affilé au président Michel Aoun d'avoir "fabriqué de toutes pièces un dossier politique contre le PSP" dans l'affaire des affrontements de Qabr Chmoun, dans la Montagne, qui divisent la scène politique et paralysent le gouvernement, appelant le chef de l'Etat à mettre fin à cette cabale.

Lors d'une conférence de presse au siège du PSP à Beyrouth, le ministre de l'Industrie a durement critiqué le ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil, gendre du chef de l'Etat ."Nous faisons porter à Gebran Bassil l'entière responsabilité morale, politique et juridique des affrontements de la Montagne", a affirmé le ministre joumblattiste, dénonçant "le discours communautaire qui divise les Libanais en réveillant les heures sombres de la guerre civile" du leader du CPL.

"Nous accusons le camp affilié au chef de l'Etat d'avoir fabriqué un dossier politique contre le PSP", a encore déclaré M. Bou Faour, assurant que son parti allait y faire face aux plans "judiciaire, politique et populaire". Le ministre a notamment expliqué que plusieurs ministres affiliés au président Aoun "ont exercé des pressions politiques sur la justice", en citant le ministre de la justice, Albert Serhan, celui de la Défense, Elias Bou Saab, ainsi que le ministre d'Etat pour les Affaires présidentielles, Sélim Jreissati, notamment afin que les partisans du PSP arrêtés dans le cadre de ce dossier soient poursuivis pour "terrorisme".

Dénonçant également les agissements du président du Conseil supérieur de la magistrature, Jean Fahd, le ministre joumblattiste a stigmatisé la façon dont le dossier a été transféré de juge en juge. Après que le juge Fadi Sawan se soit désisté, sous la pression selon M. Bou Faour du ministre Serhan et du juge Fahd, ce dossier n'a, en effet, pas été pris en charge par le substitut du commissaire du gouvernement le plus haut placé, en l’occurrence Fadi Akiki, et a été remis au juge d'instruction militaire Marcel Bassil.

Le ministre de l'Industrie s'est ensuite adressé au président Michel Aoun : "Êtes-vous au courant de ces agissements ? Car ceux-ci entachent votre mandat". "Si oui, cela met la crédibilité de votre mandat en jeu", a ajouté le ministre. Mais dans le cas où le chef de l'Etat ne serait pas au courant des agissements de ses proches, il lui a demandé "d'arrêter ce processus de destruction des institutions".



(Lire aussi : Après les accusations de Bou Faour, le bloc aouniste affirme "se fier à la justice")


Bassil sévèrement mis en cause
Le 30 juin, des échanges de tirs ont eu lieu entre partisans de Walid Joumblatt et de son rival, le chef du Parti démocratique libre, le député druze Talal Arslane (allié au Hezbollah) alors que M. Bassil effectuait une visite dans le caza d'Aley, où il a notamment tenu des propos controversés sur la guerre druzo-chrétienne de la Montagne, dans les années 80 lors de la guerre civile. Deux partisans du parti de M. Arslane sont décédés lors de ces affrontements.

La semaine dernière, les Forces de sécurité intérieure avaient terminé leur enquête, dont elles avaient remis un rapport au chef de l'Etat, Michel Aoun, au président de la Chambre, Nabih Berry, et au Premier ministre, Saad Hariri. Cette enquête écartait la piste d'un piège tendu pour assassiner le ministre d'Etat pour les Affaires des réfugiés, Saleh Gharib (membre du parti du député Talal Arslane) par des partisans joumblattistes, comme cela est prétendu par M. Arslane et ses alliés. 

Lundi, le juge Bassil a émis des mandats d'arrêt à l'encontre de quatre partisans du PSP arrêtés suite aux incidents de la Montagne qui ont fait deux morts.

"L'enquête a montré qu'il n'y a avait pas d'embuscade armée, ni de tentative d'assassinat contre qui ce soit", a affirmé M. Bou Faour, ajoutant que "les accusations portées contre nous sont totalement contraires aux résultats de l'enquête". Il a également relevé les contradictions dans les accusations du camp aouniste, qui a affirmé tour à tour que le PSP voulait assassiner le ministre Gharib puis Gebran Bassil, qui effectuait le 30 juin une tournée dans la région.

Le ministre de l'Industrie a ensuite interpellé le chef de l'Etat : "Vous rendez-vous compte de l'ampleur des dangers sur le Liban, la paix civile et sa stabilité que fait peser le discours communautaire et fanatique de votre héritier politique ?" Des informations de presse attribuées dimanche à des "visiteurs de Baabda" indiquent que le chef de l'Etat aurait déclaré que l’ "embuscade tendue à Qabr Chmoun visait Gebran Bassil et non Saleh Gharib".

"Nous demandons à M. Bassil de retirer toutes les accusations portées contre nous, ainsi qu'au PDL, qui nous accuse d'avoir tenté d'assassiner M. Gharib, de se ranger derrière son allié car M. Gharib n'est plus le sujet", a affirmé M. Bou Faour, appelant à la tenue d'un Conseil des ministres, "sans que soit évoqué l'embuscade de la saisine de la Cour de justice", comme le réclame le PDL.

Il a enfin assuré que le PSP ne se laisserait pas entraîner "dans un conflit confessionnel", assurant que la réconciliation de la Montagne tenait bon.

Après la conférence de presse, M. Joumblatt s'est exprimé sur Twitter. "Nous continuerons à résister malgré toutes les tentatives terroristes. Nous, au PSP, continuerons à rester debout, avec nos nombreux amis face au terrorisme organisé d'une partie d'une partie du soi-disant pouvoir et qui vit dans le sombre passé, basé sur la logique des guerres d'élimination", a déclaré le leader druze, en référence au CPL et à Michel Aoun.




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Le ministre Waël Bou Faour a accusé mardi, au nom du Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt, le camp affilé au président Michel Aoun d'avoir "fabriqué de toutes pièces un dossier politique contre le PSP" dans l'affaire des affrontements de Qabr Chmoun, dans la Montagne, qui divisent la scène politique et paralysent le gouvernement, appelant le chef de l'Etat à...

commentaires (6)

Allez messieurs le Liban est en faillite cessez de discuter le sexe des anges , et gardez la paix assez de guerres .

Antoine Sabbagha

19 h 59, le 06 août 2019

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Commentaires (6)

  • Allez messieurs le Liban est en faillite cessez de discuter le sexe des anges , et gardez la paix assez de guerres .

    Antoine Sabbagha

    19 h 59, le 06 août 2019

  • ÇA CHAUFFE, SAUVE QUI PEUT. LES PREMIERS QUI MONTENT DANS L'AVION VIA LA FRANCE, C'EST AOUN ET BASSIL.

    Gebran Eid

    17 h 50, le 06 août 2019

  • Un peu plus de sérieux dans ce dossier et il faut trouver le moyen de rapprocher les deux parties. Pour le moment tout démontre le contraire.

    Sarkis Serge Tateossian

    16 h 58, le 06 août 2019

  • Un peu plus de sérieux dans ce dossier et il faut trouver le moyen de rapprocher les deux parties. Pour le moment tout démontre le contraire.

    Sarkis Serge Tateossian

    16 h 46, le 06 août 2019

  • C'est pas parce que Scarlett nous envoie le message que joumgirouette le caméléon est pour l'instant " incontournable" , que ses lieutenants, 2nd couteaux, vont se sentir le droit d'ouvrir leur grande gueule. On ne touchera pas au Phare Aoun. Basta.

    FRIK-A-FRAK

    16 h 42, le 06 août 2019

  • FRANC, JUSTE ET PRECIS, FAUT METTRE UN FREIN A LA DERIVE GENDRISSIMALE QUI RISQUE DE METTRE LE FEU AUX POUDRES DANS LE PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 54, le 06 août 2019

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