Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Ukraine

Des centaines de personnes évacuées, Moscou revendique la prise de six villages


Des pompiers déployés sur le site d'un tir de missile russe à Kharkiv, en Ukraine, le 10 mai 2024. REUTERS/Vyacheslav Madiyevskyy

La Russie a revendiqué samedi la prise de six villages dans l'est de l'Ukraine, où des centaines de personnes ont été évacuées de secteurs proches de la frontière russe.

Les forces russes, repoussées il y a près de deux ans de cette zone du nord-est ukrainien, y ont réalisé dernièrement une série de petites avancées face à l'armée ukrainienne, à court de recrues et d'armements.

Dernière progression en date, le ministère russe de la Défense a déclaré que ses troupes avaient « libéré » les villages ukrainiens de Borisivka, Ogirtseve, Pletenivka, Pylna et Strilecha dans la région de Kharkiv, près de la frontière avec la Russie, ainsi que le village de Keramik dans la région de Donetsk, plus au sud.

Les autorités ukrainiennes ont indiqué que les forces du pays résistaient mais que la région de Kharkiv était la proie de violents combats près de la frontière. « Les combats pour les villages (...) se poursuivent dans la zone de la frontière », a déclaré à la télévision publique le porte-parole militaire Nazar Volochine.

Côté ukrainien, « 1.775 personnes ont été évacuées », a indiqué le gouverneur de la région, Oleg Synegoubov, ajoutant que la Russie avait procédé à des tirs d'artillerie et de mortier sur 30 localités de la zone ces dernières 24 heures. Il a assuré qu'il n'y avait « pas de menace d'une opération terrestre » russe vers la ville de Kharkiv, la deuxième plus grande du pays.

A la sortie de Kharkiv, des évacués, dont beaucoup de personnes âgées, arrivaient en voitures et camionnettes, chargées d'autant d'affaires que possible, à un point d'évacuation. Les personnes évacuées sont enregistrées et reçoivent de la nourriture, tandis qu'une assistance médicale est fournie dans des tentes de fortune.

Lioubov Nikolaïeva, 61 ans, a raconté à l'AFP avoir fui son village frontalier de Lyptsi avec sa mère de 81 ans. « Il est impossible de vivre là-bas », a-t-elle indiqué, ajoutant que sa famille était restée « jusqu'au dernier moment ». « Le feu ennemi est constant, des bombes aériennes guidées et des obus de mortier sifflant au-dessus de nos têtes. C'est devenu très effrayant », selon elle.

« Reprendre l'initiative » 

La région de Kharkiv était essentiellement sous contrôle ukrainien depuis septembre 2022. « Nous devons interrompre les opérations offensives russes et reprendre l'initiative », a lancé samedi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en appelant une fois de plus ses alliés à accélérer les livraisons d'armes. « Chaque système de défense antiaérienne, chaque système antimissile est littéralement ce qui sauve des vies », a dit M. Zelensky. Il avait fait état vendredi soir de « combats intenses » sur toute la ligne de front.

Une source militaire ukrainienne de haut rang a déclaré que les forces russes tentaient de « créer une zone tampon » dans la région de Kharkiv et celle voisine de Soumy afin d'empêcher les attaques contre le territoire russe.

Les forces ukrainiennes ont multiplié les frappes à l'intérieur de la Russie et dans les zones d'Ukraine occupées par les Russes, en particulier contre les infrastructures énergétiques. Samedi, les autorités installées par Moscou dans la région de Lougansk, occupée par la Russie dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé la mort de trois personnes dans une attaque ukrainienne, menée avec des missiles de fabrication américaine, sur un dépôt pétrolier.

Le gouverneur, Leonid Pasechnik, a déclaré que la frappe avait « enveloppé le dépôt de pétrole dans les flammes et endommagé les maisons environnantes ». « Le bilan s'élève à trois morts et huit autres personnes sont hospitalisées », a-t-il dit sur les réseaux sociaux.

Trois personnes ont par ailleurs péri samedi dans une frappe ukrainienne sur un restaurant à Donetsk, ville occupée par Moscou dans la région ukrainienne éponyme, selon les autorités d'occupation.

En Russie, les médias ont fait état de deux personnes tuées par des frappes ukrainiennes dans les régions de Belgorod et de Koursk. Les autorités ukrainiennes ont, elles, indiqué que six civils avaient été tués vendredi par des bombardements russes dans les régions de Donets, Kharkiv et Kherson.

« Pas une grosse offensive » 

Depuis des semaines, des responsables ukrainiens avertissaient que Moscou pourrait tenter d'attaquer les régions du nord-est, en poussant son avantage, alors que l'Ukraine est confrontée à des retards dans l'aide occidentale et à un manque de combattants. L'armée ukrainienne a déclaré que « des unités de réserve ont été déployées pour renforcer la défense dans cette zone du front ». Selon l'expert militaire Olivier Kempf, de la Fondation pour la recherche stratégique, « ce que l'on voit depuis 24 heures est quelque chose de limité », avec « une petite préparation d'artillerie et pas une grosse concentration de troupes derrière ». « Ce n'est pas une grosse offensive (russe), ça n'en a pas l'air, 24 heures après le déclenchement des opérations », a-t-il jugé auprès de l'AFP.

Après le déclenchement de l'attaque, Washington a annoncé vendredi une nouvelle aide militaire de 400 millions de dollars pour « porter assistance à l'Ukraine », alors que l'offensive russe va « s'intensifier », selon la Maison Blanche.  

La Russie a revendiqué samedi la prise de six villages dans l'est de l'Ukraine, où des centaines de personnes ont été évacuées de secteurs proches de la frontière russe. Les forces russes, repoussées il y a près de deux ans de cette zone du nord-est ukrainien, y ont réalisé dernièrement une série de petites avancées face à l'armée ukrainienne, à court de...