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À La Une - Liban

Après les accusations de Bou Faour, le bloc aouniste affirme "se fier à la justice"

Le PDL accuse le PSP de "déformer la réalité".


Le bloc aouniste réuni le 6 août 2019. Photo Georges Feghali/Tayyar.org

Le bloc aouniste a affirmé mardi à l'issue de sa réunion hebdomadaire "se fier à la justice" après une conférence de presse du ministre Waël Bou Faour qui a accusé le camp affilié au président Michel Aoun d'avoir "fabriqué de toutes pièces un dossier politique contre le Parti socialiste progressiste" dans l'affaire des affrontements de Qabr Chmoun, dans la Montagne druzo-chrétienne, qui divise la scène politique et paralyse le gouvernement.

"Nous nous fions à la justice parce que nous respectons les institutions. Ceux qui ont connu l'oppression, l'exil et la prison pendant la tutelle connaissent le sens de la liberté et nous ne pouvons agir contrairement à nos convictions", a déclaré le député Ibrahim Kanaan, à l'issue de la réunion hebdomadaire du bloc du "Liban Fort".

Le 30 juin, des échanges de tirs ont eu lieu entre membres du PSP (de Walid Joumblatt) et du Parti démocratique libanais (PDL de Talal Arslane), alors que le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil (allié du PDL), effectuait une visite dans le caza d'Aley, où il a notamment tenu des propos controversés sur la guerre druzo-chrétienne de la Montagne, dans les années 80, lors de la guerre civile. Deux partisans du parti de M. Arslane sont décédés lors de ces affrontements.

La semaine dernière, les Forces de sécurité intérieure avaient terminé leur enquête, dont elles avaient remis un rapport au chef de l'Etat, Michel Aoun, au président de la Chambre, Nabih Berry, et au Premier ministre, Saad Hariri. Cette enquête écartait la piste d'un piège tendu pour assassiner le ministre d’État pour les Affaires des réfugiés, Saleh Gharib (PDL) par des partisans joumblattistes, comme cela est prétendu par M. Arslane et ses alliés. 

"Les conférences de presse et les polémiques ne changeront pas les réalités dont dispose la justice et le bloc est attaché à la justice et à la démocratie, a cependant ajouté M. Kanaan. Il s'agit d'une question de principe que nous rappelons à la veille de la commémoration du 7 août 2001". Le 7 août 2001, le régime policier libano-syrien avait mené des rafles contre les forces chrétiennes, notamment le Courant patriotique libre et les Forces libanaises. Le 9 août, des centaines de jeunes avaient manifesté devant le Palais de justice pour réclamer la libération des cadres de l'opposition. Plusieurs d'entre eux avaient été battus et embarqués dans les véhicules de l'armée.

"La voie vers la justice passe par le pouvoir judiciaire et nous refusons toute ingérence dans l'action de celui-ci, a encore dit M. Kanaan. Nous appelons le pouvoir judiciaire à ne pas s'attarder sur les polémiques politiques et qu'il rende justice".


(Lire aussi : Joumblatt reste incontournable !, le décryptage de Scarlett HADDAD)



"Déformer la réalité"
Avant la conférence de presse du député Kanaan, le Parti démocratique libanais (PDL de Talal Arslane) a accusé le PSP de Walid Joumblatt de déformer la réalité.

"Ce que nous avons entendu aujourd'hui de la part d'un ministre prouve que nous sommes face à un camp qui (...) reproche à ses adversaires ses propres défauts et accuse autrui de ses propres actes (...), un camp qui provoque, tue, fait du chantage, et se présente comme victime", peut-on lire dans un communiqué publié par le bureau de presse du PDL. 

"Nous ne sommes pas concernés par tout ce qui a été dit, qui a pour objectif de déformer la réalité et de vider l'enquête de son contenu, et qui est une piètre tentative d'exercer une pression sur les juges et de diviser l'opinion publique. Nous ne ferons pas de compromis aux dépens du sang de nos martyrs et blessés", ajoute le PDL en annonçant qu'il tiendra une conférence de presse dans les prochains jours pour "mettre les points sur les i".

Le bloc du Futur a lui de son côté mis en garde contre les "dangers de l'escalade observée récemment" et appelé les "leaders concernés à prendre conscience de l'importance de la situation et de donner une chance sérieuse aux efforts déployés par le président de la Chambre, Nabih Berry, pour la réconciliation (entre MM. Joumblatt et Arslane)".

Par ailleurs, lors de sa conférence presse, Ibrahim Kanaan a indiqué que son bloc présentera une proposition de loi pour amender l'alinéa de l'article 80 du budget notamment en ce qui concerne l'ingérence dans les prérogatives de la présidence de la République et du gouvernement.  Le président de la République avait dans un premier temps refusé de signer le budget de 2019 tel qu'adopté par le Parlement, en raison de l’alinéa controversé de l’article 80 de la loi des Finances et qui édicte que les lauréats (en grande majorité musulmans) du concours aux postes de 2e et 3e de la fonction publique, qui n’ont pas encore été intégrés dans les rangs des fonctionnaires, soient exemptés de la loi figurant dans le même article et imposant un gel des recrutements dans l’administration.



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Le bloc aouniste a affirmé mardi à l'issue de sa réunion hebdomadaire "se fier à la justice" après une conférence de presse du ministre Waël Bou Faour qui a accusé le camp affilié au président Michel Aoun d'avoir "fabriqué de toutes pièces un dossier politique contre le Parti socialiste progressiste" dans l'affaire des affrontements de Qabr Chmoun, dans la Montagne druzo-chrétienne,...

commentaires (5)

Quelle mascarade. Le bourreau victime. ce n'est ni une nation ni un Etat c'est un amalgame dégoûtant de tribus et de gangs. De quelle république et de quelle démocratie parlons nous. la démocratie du nombre et du consensus ou les électeurs ne sont que des marionnettes et des moutons se "panurgeant" vers l'abattoir de masse. Tandis que les "citoyens" prennent la mer faute de trouver l'espace d'une opposition

EDDE PAUL

07 h 18, le 08 août 2019

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Commentaires (5)

  • Quelle mascarade. Le bourreau victime. ce n'est ni une nation ni un Etat c'est un amalgame dégoûtant de tribus et de gangs. De quelle république et de quelle démocratie parlons nous. la démocratie du nombre et du consensus ou les électeurs ne sont que des marionnettes et des moutons se "panurgeant" vers l'abattoir de masse. Tandis que les "citoyens" prennent la mer faute de trouver l'espace d'une opposition

    EDDE PAUL

    07 h 18, le 08 août 2019

  • ET C'EST REPRTI DE PLUS BELLE.

    Gebran Eid

    21 h 20, le 06 août 2019

  • Comment faire pour en finir avec ce caméléon girouette, nuisible intrinsèque à la bonne évolution du liban ?

    FRIK-A-FRAK

    20 h 02, le 06 août 2019

  • Le temps passe inutilement et chaque chef de tribu veut fair sa propre loi . Triste .

    Antoine Sabbagha

    19 h 53, le 06 août 2019

  • LA JUNGLE CHEZ TOUS ET PARTOUT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 31, le 06 août 2019

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