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Liban - crise

Qabr Chmoun : optimisme prudent... En attendant les actes concrets

Abbas Ibrahim relance ses contacts; Moukhtara et Aïn el-Tiné s’opposent au vote sur une saisie de l’affaire par la Cour de justice.

La rencontre hier à Baabda, sous la houlette de Michel Aoun. Photo Dalati et Nohra

C’est un optimisme prudent que les milieux concernés par les contacts en cours pour une solution à la crise politique suscitée par les échauffourées de Qabr Chmoun du 30 juin dernier ont tenté d’instiller hier.

Après son retour du Qatar, le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a entamé une nouvelle phase de tractations pour surmonter l’obstacle empêchant toujours le Conseil des ministres de se réunir.

Pour rappel, le gouvernement est paralysé depuis le 2 juillet, le Premier ministre Saad Hariri ayant préféré reporter sine die les séances gouvernementales à cause de l’insistance du leader du Parti démocratique libanais, Talal Arslane, de déférer les heurts du 30 juin dernier devant la Cour de justice, contrairement à la volonté du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, mais aussi de Saad Hariri, du président de la Chambre, Nabih Berry, et des Forces libanaises.

Pour M. Arslane, les heurts de Qabr Chmoun, qui avaient opposé des partisans du PSP à d’autres relevant du PDL et coûté la vie à deux fidèles du ministre d’État pour les Affaires des réfugiés, Saleh Gharib, n’était rien de moins qu’une tentative d’assassinat visant ce dernier, d’où son insistance à déférer l’affaire devant la Cour de justice.

Quoi qu’il en soit, et dans la continuité de ses efforts visant à permettre à Saad Hariri de relancer les réunions de son équipe, Abbas Ibrahim s’est entretenu hier avec le président de la République, Michel Aoun, à Baabda. Étaient présents MM. Arslane et Gharib, ainsi que les ministres de la Défense, Élias Bou Saab, et d’État pour les Affaires présidentielles, Salim Jreissati.

Selon un proche de Baabda contacté par L’Orient-Le Jour, la réunion s’est déroulée dans une atmosphère positive. De même source, on apprend que la discussion a porté sur une sortie de crise prévoyant l’examen de la saisine de la Cour de justice. Cette question devrait également être soumise au vote ministériel, pourvu que toutes les composantes gouvernementales se conforment au résultat de ce vote.

Selon notre correspondante Hoda Chédid, Michel Aoun plaide pour que l’enquête se poursuive devant le tribunal militaire, avant de déférer l’affaire devant la Cour de justice si besoin est. Une proposition à laquelle Talal Arslane serait favorable à condition d’obtenir des garanties concernant la saisine de la Cour de justice.

Commentant la réunion de Baabda, une source ministérielle proche de la présidence indique à L’OLJ qu’à la faveur de l’atmosphère positive de la rencontre, on est en droit de s’attendre à une percée prochainement.

Entre-temps, le général Ibrahim a poursuivi sa tournée et rencontré hier aussi Nabih Berry et Saad Hariri (à deux reprises). Selon des informations rapportées par certains médias locaux, une entente élargie autour de la tenue d’un Conseil des ministres avant la fête de l’Adha serait en gestation. La question de la saisine de la Cour de justice devrait être soumise au vote durant cette séance, apprend-on de source informée.

Sauf que cette solution semble se heurter aussi bien à l’opposition de Nabih Berry, allié de longue date du chef du PSP, qu’au veto joumblattiste, Moukhtara refusant tout transfert à la Cour de justice du dossier de Qabr Chmoun. C’est d’ailleurs dans ce sens que va ce tweet posté hier par Walid Joumblatt : « Les signaux qui s’accumulent dévoilent des intentions qui vont à l’encontre des règles judiciaires et des tentatives d’émettre des verdicts sans appel à l’encontre de certains partis, personnalités et activités », a écrit le leader druze, estimant que ces mêmes signaux « montrent une intention de proclamer une amnistie en faveur des collaborateurs résidant en Israël, aux dépens des sacrifices des gens qui croient en la nation, appartenant à tous les partis, et qui avaient résisté à l’occupation et étaient victimes de la torture à Khiam ».

Entre-temps, le tribunal militaire saisi du dossier poursuit l’examen de l’affaire. Le juge Claude Ghanem, adjoint du commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, a engagé des poursuites contre 21 personnes impliquées dans les échauffourées du 30 juin. Les personnes concernées ont été déférées devant le premier juge d’inspection militaire par intérim, Fadi Sawan.

« Un procès politique par excellence »

Et c’est précisément sous cet angle qu’un responsable PSP haut placé commente pour L’OLJ la nouvelle phase de contacts du patron de la SG. « Il n’est pas question de soumettre la saisine de la Cour de justice à un vote en Conseil des ministres », déclare-t-il sans détour, avant de poursuivre : « À travers le recours au tribunal militaire, ils (le camp du 8 Mars dans son ensemble) tentent de discréditer l’enquête menée par la branche des renseignements des FSI et veulent renforcer cela par un vote en Conseil des ministres. » « Il s’agit d’un procès politique par excellence », dit encore ce responsable. Une prise de position à même de refléter la difficulté de tenir une séance ministérielle.

À la faveur de cette logique, Saad Hariri semble temporiser avant de convoquer son équipe à une nouvelle réunion. Une façon pour lui de se solidariser avec son allié traditionnel, Walid Joumblatt. À en croire la chaîne MTV, le Premier ministre aurait profité de son entretien avec le ministre de l’Industrie, Waël Bou Faour (joumblattiste) hier au Sérail, pour l’informer qu’il ne tiendra pas de séance gouvernementale prochainement. En revanche, des sources du groupe « Le Liban fort » du Courant patriotique libre, citées par la même chaîne, ont fait savoir qu’une séance ministérielle aura lieu prochainement. Une position optimiste qui pourrait être interprétée comme un des résultats de l’entretien ayant suivi hier un déjeuner entre Saad Hariri et le chef du CPL, Gebran Bassil.

C’est dans le même cadre que s’inscrit la rencontre entre M. Hariri et Melhem Riachi, ancien ministre de l’Information, en sa qualité d’émissaire du chef des Forces libanaises, Samir Geagea. L’occasion pour M. Riachi de réitérer l’appui de Meerab au Premier ministre, ainsi que le refus des FL de déférer l’affaire de Qabr Chmoun devant la Cour de justice, comme l’a confié une source du parti à L’OLJ.

C’est un optimisme prudent que les milieux concernés par les contacts en cours pour une solution à la crise politique suscitée par les échauffourées de Qabr Chmoun du 30 juin dernier ont tenté d’instiller hier. Après son retour du Qatar, le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a entamé une nouvelle phase de tractations pour surmonter l’obstacle empêchant...

commentaires (3)

EN ATTENDANT LES COMPROMIS. ON EST INNOCENTE OU CONDAMNE AU LIBAN SUIVANT LA COUVERTURE POLITIQUE TRIBALE DONT ON JOUIT OU NON ! PAUVRES LES PETITS CRIMINELS !

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 58, le 01 août 2019

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Commentaires (3)

  • EN ATTENDANT LES COMPROMIS. ON EST INNOCENTE OU CONDAMNE AU LIBAN SUIVANT LA COUVERTURE POLITIQUE TRIBALE DONT ON JOUIT OU NON ! PAUVRES LES PETITS CRIMINELS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 58, le 01 août 2019

  • Dites...ces messieurs...combien de fois se sont-ils réunis, regardés, sondés et exprimés...sans aucun résultat concret pour résoudre ce conflit ? Talal Arslane et Saleh Gharib...qui en entendait parler il y a quelques années ? Pourquoi laisser prendre en otage tout un pays par leurs exigences assorties de menaces ? N'avons-nous pas: un chef de l'Etat un chef du gouvernement une justice pour régler cette affaire selon les règles d'un Etat de droit ? Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 21, le 01 août 2019

  • Pourriez vous m’expliquer ce qu’est un acte abstrait? Merci

    Georges Yared

    04 h 36, le 01 août 2019

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