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Liban - Environnement

Jreissati : Pas de nouveau délai pour les carrières illégales

Le ministre espère « finaliser le plan directeur le plus vite possible » et précise qu’il privilégie l’exploitation dans la chaîne de l’Anti-Liban.

Fady Jreissati au cours de sa conférence de presse : « Nous passerons par une période transitoire de chaos, mais le passé ne reviendra pas. » Photo ANI

Alors qu’expirait, hier, le délai accordé par le Conseil des ministres au ministère de l’Environnement pour présenter un nouveau plan directeur des carrières, le ministre Fady Jreissati a tenu une conférence de presse pour faire le point. Le plan directeur n’est pas terminé, il a été discuté cette semaine en commission ministérielle et doit l’être à nouveau la semaine prochaine « de manière intensive », a d’emblée déclaré le ministre hier. Un retard qu’il explique « par le temps consacré à la discussion sur le budget national », assurant que « le Premier ministre prend cette affaire au sérieux et a promis une intensification des réunions ».

M. Jreissati a néanmoins d’ores et déjà assuré qu’« il n’y aura pas de nouveaux délais pour les carrières illégales, seuls les sites légaux pourront rester en activité ». « Il existe au Liban des stocks de gravats pour six mois, que personne n’exerce de chantage sur nous en haussant les prix », a-t-il mis en garde. « En tant que ministre de l’Environnement, je vous ai promis de ne signer aucun délai administratif, et la ministre de l’Intérieur Raya el-Hassan ne le fera pas non plus, par respect pour la loi, a-t-il martelé. Nous passerons sûrement par une période transitoire de chaos, car il est impossible de corriger 50 ou 60 ans passés d’un coup. Mais le passé ne reviendra pas et le Liban sortira vainqueur de ce combat. »


(Lire aussi Carrières : Geagea souligne l’urgence de mettre en place « un cadre légal clair et définitif »)


Un plan directeur a été élaboré en 2002, puis un autre en 2006, puis encore en 2009 et enfin en 2012, a-t-il rappelé. « Toutes ces tentatives n’ont pas dépassé le débat en commission ministérielle. Nous sommes face à un grand défi, à un moment où le public se demande si nous réussirons cette fois. Il faut faire preuve de patience, parce que nous essayons de produire un plan scientifique et non politique. Certains partis ont contribué à ce que les carrières illégales demeurent en activité, il faut donc qu’ils soutiennent le nouveau plan directeur, dans lequel nous privilégions l’exploitation dans la chaîne de l’Anti-Liban, où les dégâts environnementaux sont moindres », a-t-il poursuivi.

Et d’ajouter : « Notre tâche est difficile, on ne peut obtenir une note de 20/20 étant donné qu’il y a un impact sur les routes de par les transports de stocks. Cela fait trois mois que nous y travaillons, mais cette période ne suffit pas. »

Concernant le recensement qui devait être effectué (le nombre exact de carrières n’est pas connu), et pour lequel le ministère avait demandé un budget d’un milliard de livres, M. Jreissati a souligné qu’« aucune livre n’a encore été déboursée, du fait que le budget n’a pas été débloqué assez vite et que les moyens du ministère sont très limités ».

Le ministre a également abordé le sujet des grands projets – barrages, ports, agrandissement de l’aéroport – prévus dans le cadre de la conférence CEDRE, estimant qu’il « faudra s’engager à faire des exceptions (au niveau de l’exploitation des carrières, NDLR), à condition qu’elles soient bien justifiées et liées à des projets et non à des personnes ».


(Lire aussi : Coopération inédite entre l’Environnement et l’Intérieur : les carrières et les déchets à la clé)


Importation de sable
Par ailleurs, M. Jreissati a insisté sur les dégâts considérables occasionnés par les carrières de sable, comme à Aïchiyé et à Mayrouba, révélant une tendance future à ouvrir la voie à l’importation de sable de pays voisins comme la Syrie, l’Égypte et la Turquie, ou même de l’Algérie. « Le Premier ministre mène des pourparlers avec l’Égypte en vue d’une importation de ce pays qui aura une incidence sur la baisse des prix », a-t-il affirmé.

En réponse à des questions, le ministre a rendu hommage « à l’excellente collaboration avec les forces de l’ordre et les avocats généraux spécialisés dans les dossiers de l’environnement, dans le respect des prérogatives du ministère de l’Environnement ». « Le grand défi, plutôt que de générer des revenus pour l’État, est de réglementer le secteur et de ne pas céder au chantage des propriétaires de carrières illégales », a-t-il affirmé, assurant qu’« aucune pression n’a été exercée par quelque parti que ce soit ».

M. Jreissati a insisté, enfin, sur « l’importance de regagner la confiance du public » et sur « le sérieux dans le traitement de ce dossier ». « Je serai plus tranquille quand le plan directeur sera adopté, ainsi qu’une loi pour ce secteur, a-t-il ajouté. Il est interdit que ce secteur reste hors la loi dorénavant. »


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Alors qu’expirait, hier, le délai accordé par le Conseil des ministres au ministère de l’Environnement pour présenter un nouveau plan directeur des carrières, le ministre Fady Jreissati a tenu une conférence de presse pour faire le point. Le plan directeur n’est pas terminé, il a été discuté cette semaine en commission ministérielle et doit l’être à nouveau la semaine...

commentaires (2)

DANS CES JARRES DE CONFITURE TOUS Y ONT PLONGE LEURS MAINS.

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 47, le 22 juin 2019

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Commentaires (2)

  • DANS CES JARRES DE CONFITURE TOUS Y ONT PLONGE LEURS MAINS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 47, le 22 juin 2019

  • ledit ministre qui semble avoir le courage ET la volonte de mieux faire DOIT IMPERATIVEMENT demander a la justice de poursuivre TOUS ces hommes politiques, leurs hommes liges et tout ce monde qui, selon ce me ministre couvrent quelque 950 sites illegaux....... FACILE A TROUVER , LUI FAUT PLUS DE COURAGE PR CE FAIRE. QUANT A LA SUITE DES POURSUITES JUDICIAIRES, IL N'EN SERAIT PLUS RESPONSABLE.

    Gaby SIOUFI

    12 h 39, le 22 juin 2019

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