Victoire de Dima Jamali à la partielle de Tripoli : ce qu'en dit la presse libanaise

La large victoire dimanche de la candidate du courant du Futur, Dima Jamali, lors de la législative partielle de Tripoli, marquée par une faible participation, n'a pas fait les gros titres de la presse libanaise ce lundi. Selon le ministère de l'Intérieur, Dima Jamali l'a remporté avec 19.387 voix - soit 57,08% des suffrages exprimés - lors de ce scrutin qui a mobilisé 12,55% des inscrits sur les listes électorales.

"Dima Jamali revient au Parlement", titre le quotidien de référence an-Nahar dans son édition du jour qui n'évoque l'élection qu'en bas de Une. Le journal note que le scrutin "n'a pas volé la vedette malgré la mobilisation des chaînes de télévision" en raison notamment de la fête des Rameaux, de la victoire "courue d'avance" de Mme Jamali, qui a bénéficié du soutien du courant du Futur, de l'ancien Premier ministre Nagib Mikati et des anciens ministres Mohammad Safadi et Achraf Rifi, ainsi que du "mécontentement des Tripolitains face à leur situation financière".

"Les élections de Tripoli mettent à nu les politiciens", titre de son côté le quotidien al-Joumhouria, qui ne mentionne même pas l'élection en première page. "La faible participation historique à ce scrutin vient confirmer ce que l'on savait déjà, à savoir que les gens sont à un endroit et le pouvoir à un autre. La question est de savoir si les serviteurs de l'Etat vont tirer des enseignements de ce repli protestataire ou, encore une fois, éviter de tirer la sonnette d'alarme", note le journal qui relève quatre raisons à la désaffection des électeurs : "le manque de confiance des citoyens envers la classe politique et ses promesses", "la préoccupation économique des gens et l'incapacité des discours politiques à mobiliser", "l'absence de compétition" et les "réticences envers la candidature de Dima Jamali". "Tripoli : tout le monde a perdu", estime le journaliste Nabil Haïtham dans son article.

Pour le quotidien al-Akhbar, proche du Hezbollah, "le courant du Futur perd à Tripoli et gagne le siège de Dima Jamali". L'article de Léa Azzi sur le sujet a pour titre cinglant "Le Futur accumule les défaites dans le Nord, 'tous' font 12%". "Hariri aurait pu laisser Tripoli tranquille, s'il s'agissait uniquement de permettre à Dima Jamali de l'emporter. Mais s'il s'agissait de montrer qu'il était le premier représentant des sunnites, alors il a dû être extrêmement déçu malgré le rassemblement de tous les cadres de la ville autour de lui", estime la journaliste.

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