Des partisans du Hezbollah suivant un discours télévisé du leader du parti Hassan Nasrallah, le 20 septembre 2018 à Beyrouth. Archives REUTERS/Aziz Taher.
Le Libanais Kassem Chams, ciblé jeudi par des sanctions du Trésor américain, a affirmé vendredi qu'il n'entretenait aucun lien financier avec le Hezbollah, soutenu par l'Iran et considéré comme une organisation "terroriste" par Washington, démentant également blanchir de l'argent.
"Ni moi, ni mon entreprise n'avons de lien financier ou bancaire avec le parti, les organisations ou des membres du Hezbollah. C'est quelque chose qui peut être facilement prouvé", peut-on lire dans un communiqué publié par M. Chams et rapporté par la chaîne LBC. Sur les accusations de blanchiment d'argent de "barons de la drogue", M. Chams a déclaré que tous ses mouvements financiers, qui peuvent être tracés, montrent que ces accusations sont fausses.
Le Trésor américain a ajouté à ses listes noires M. Chams, ainsi que deux entités : l'"organisation de blanchiment d'argent" de ce dernier, et Chams Exchange, une société de services financiers dont le siège est à Chtaura, dans le caza de Zahlé (Békaa). Ce "réseau international" est accusé de blanchir l'argent de la drogue à travers le monde, soit "des dizaines de millions de dollars chaque mois", et de "faciliter les mouvements d'argent au profit du Hezbollah", selon un communiqué du Trésor. Il est également actif en Australie, au Brésil, en Colombie, en Espagne, aux Etats-Unis, en France, en Italie, aux Pays-Bas et au Venezuela.
Ces sanctions font partie de "la campagne sans précédent de l'administration pour empêcher le Hezbollah et ses affiliés terroristes mondiaux de tirer profit de la violence, de la corruption et du trafic de drogue", avait expliqué la sous-secrétaire au Trésor Sigal Mandelker.
Ses services ont souligné que Chams Exchange bénéficie d'une licence de la Banque centrale du Liban "malgré les soupçons anciens des autorités américaines". Le Trésor s'est dit "déterminé à travailler avec la Banque du Liban pour barrer l'accès au système financier libanais aux trafiquants de drogue, blanchisseurs d'argent et groupes terroristes comme le Hezbollah".
L'administration de Donald Trump a fait de l'Iran chiite, accusé de déstabiliser le Moyen-Orient, sa principale bête noire, et a multiplié les sanctions pour lui couper ses revenus, ainsi qu'à ses alliés régionaux comme le Hezbollah.
"Pas de sanctions contre des responsables libanais"
Jeudi tard dans la nuit, le député libanais Ibrahim Kanaan, en déplacement aux États-Unis à la tête d'une délégation parlementaire, a dans ce contexte affirmé qu'aucune nouvelle sanction contre des responsables libanais n'était à l'étude. Le quotidien émirati The National avait publié ce week-end des informations selon lesquelles l’administration américaine aurait l'intention d’inclure dans ses nouvelles sanctions des personnalités proches du président du Parlement Nabih Berry et des membres du mouvement Amal qu’il préside. "Pas de nouvelles sanctions contre des responsables libanais et la stabilité du Liban est une priorité", a déclaré M. Kanaan à l'issue d'un entretien de la délégation parlementaire, qui comprend également le député Yassine Jaber (Amal), avec le secrétaire adjoint américain au Trésor pour le Financement du terrorisme, Marshall Billingslea, à Washington.
Lundi, l'ambassadeur du Liban à Washington, Gaby Issa, avait déjà affirmé que les informations du quotidien émirati étaient "fausses".
En novembre dernier, le département d’Etat US avait offert une récompense pouvant aller jusqu'à 5 millions de dollars pour toute personne fournissant des informations sur des cadres du Hezbollah, accusés de terrorisme et recherchés par les services de renseignements des Etats-Unis. Les États-Unis ont également placé Jawad Nasrallah, fils de Hassan Nasrallah, sur leur liste noire des "terroristes mondiaux".
Fin octobre, le président américain, Donald Trump, avait signé un texte renforçant les sanctions contre le Hezbollah. Il s'agit de la loi "Hezbollah International Financing Prevention Amendments Act (HIFPAA) of 2018", une version amendée (S.1595) d'une loi précédente, présentée en 2015 par les sénateurs Marco Rubio (républicain) et Jeanne Shaheen (démocrate) et qui avait été votée par le Sénat le 5 octobre 2017. La S.1595 impose notamment des sanctions à toute personne, entité ou Etat étrangers aidant directement ou indirectement le parti pro-iranien. Elle avait été adoptée par le Sénat le 13 octobre, grâce au soutien des élus aussi bien républicains que démocrates.
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des fois faut arreter de dire du n'importe quoi juste pour balancer …. LA STARTEGIE EST MAUVAISE FAUT LA REMETTRE EN QUESTION UN POINT UN TRAIT
00 h 12, le 13 avril 2019