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Économie - Entretien

Billingslea : Le Hezbollah continue à avoir accès au secteur bancaire libanais

Le secrétaire adjoint américain au Trésor pour le Financement du terrorisme, Marshall Billingslea, et le gouverneur de la Banque du Liban ont répondu séparément aux questions de « L’Orient-Le Jour » concernant les dernières sanctions américaines contre le Hezbollah.

Le secrétaire adjoint américain au Trésor pour le Financement du terrorisme, Marshall Billingslea, avec l’ambassadrice américaine à Beyrouth, Elizabeth Richard, à Baabda, en janvier 2018. Photo Dalati & Nohra

Pouvez-vous expliquer les changements les plus importants introduits par la loi « Hezbollah International Financing Prevention Amendments Act of 2018 » (Hifpaa 2018) signée par le président américain, Donald Trump, le 25 octobre dernier et qui renforce les sanctions contre le Hezbollah ?

Je voudrais commencer par vous annoncer que nous avons pris des mesures aujourd’hui contre quatre hauts responsables du Hezbollah en Irak.

En ce qui concerne la loi Hifpaa 2018, elle augmente considérablement la surveillance des institutions financières internationales en imposant des conditions en matière de « due diligence » (vérifications nécessaires menées par une partie avant d’effectuer une transaction avec une autre partie, NDLR) dans les juridictions qui soutiennent ou permettent au Hezbollah de mener des opérations.

Si nous apprenons que le Hezbollah peut opérer sans entrave dans une juridiction en particulier – disons une ville, une région ou un pays –, cette loi place la barre très haut en termes de processus de contrôle d’une institution financière qui souhaite effectuer des transactions dans ce lieu.

Toutes les précautions doivent être prises car le Hezbollah a réussi à faire des percées importantes dans le système financier international ces dernières années.


(Lire aussi l'interview avec Riad Salamé : Il faut s’attendre à plus de contrôle)


Est-ce que cela veut dire que le secteur bancaire libanais pourrait être concerné ?

La loi mentionne des juridictions en dehors du Liban, mais elle pourrait concerner le Liban si nous sommes en mesure d’identifier des juridictions où il existe des relations entre banques correspondantes ou alors là où les banques libanaises fournissent des services en dehors du Liban. Nous n’avons pas encore rendu publiques les juridictions concernées comme la loi a été promulguée très récemment.

Pensez-vous que l’économie libanaise dans son ensemble pourrait être touchée ?

Les États-Unis comprennent l’importance du secteur bancaire libanais pour le pays. Nous prenons soin de collaborer étroitement avec le gouverneur (de la Banque du Liban, BDL) Riad Salamé et le secteur bancaire. Cette collaboration étroite avec la BDL représente l’une des mesures de protection les plus importantes pour le secteur bancaire libanais. Si l’on se base sur la capacité de la BDL à agir à partir des informations que nous lui fournissons, et au vu de la volonté des responsables des grandes banques à accomplir les vérifications nécessaires, je suis confiant que nous pouvons collaborer pour résoudre toute question problématique qui pourrait survenir. Mais il faut aussi reconnaître que le Hezbollah continue à avoir accès au secteur bancaire libanais et cela doit prendre fin.

Vous voulez dire que certaines banques collaborent avec le Hezbollah ?

Je ne veux pas entrer dans les détails, mais nous continuons à recevoir des preuves que le Hezbollah peut ouvrir des comptes en banque de temps en temps. Il est primordial que les banques libanaises ferment ces comptes quand ils sont découverts.

Pensez-vous que le Hezbollah bloque la formation du gouvernement libanais à cause des sanctions ?

En ce qui concerne les détails de la formation du gouvernement, je pense que le département d’État est plus à même de répondre à cette question. Mais il est regrettable que le Hezbollah puisse exercer ce type d’influence politique. Nous sommes déterminés à empêcher cela. C’est une organisation terroriste qui a du sang de nombreux Libanais et d’Américains sur les mains.

Est-ce que les institutions publiques libanaises pourraient être ciblées par des sanctions si le Hezbollah venait à obtenir un ministère tel que le ministère de la Santé ?

Nous ciblerons des responsables du Hezbollah en prenant des mesures (de rétorsion) financières. Nous encourageons vivement le gouvernement libanais à ne pas allouer de ministère d’importance à des responsables du Hezbollah. Je ne veux pas donner plus de détails mais il est essentiel que le Hezbollah ne puisse pas utiliser des ministères libanais comme source de financement.

Est-ce que l’aide américaine à l’armée libanaise pourrait être concernée (Les États-Unis sont le premier soutien de l’armée libanaise en termes de fourniture de matériel et d’assistance technique avec plus de 1,5 milliard de dollars ces dix dernières années, NDLR) ?

Je ne veux pas spéculer sur un tel sujet. Notre relation avec l’armée libanaise, que nous considérons comme étant un pilier fondamental (du Liban), est excellente. Il est important que le Hezbollah n’ait pas accès à l’armée et n’empiète pas sur (ses activités).

Pouvez-vous expliquer les changements les plus importants introduits par la loi « Hezbollah International Financing Prevention Amendments Act of 2018 » (Hifpaa 2018) signée par le président américain, Donald Trump, le 25 octobre dernier et qui renforce les sanctions contre le Hezbollah ? Je voudrais commencer par vous annoncer que nous avons pris des mesures aujourd’hui contre...

commentaires (5)

Nous sommes dans des des mauvais draps avec le Hezbollah

Eleni Caridopoulou

14 h 13, le 15 novembre 2018

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Commentaires (5)

  • Nous sommes dans des des mauvais draps avec le Hezbollah

    Eleni Caridopoulou

    14 h 13, le 15 novembre 2018

  • ca a le mérite d'être clair. pas de gouvernement de sitôt

    Lebinlon

    11 h 12, le 14 novembre 2018

  • Merci à qui ?

    L’azuréen

    09 h 06, le 14 novembre 2018

  • LES MILICES SONT LE MALHEUR DU LIBAN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 27, le 14 novembre 2018

  • Bon courage en tout cas ! Ce qui paraît le plus c'est que toutes ces institutions et mesures sont engluées de telle sorte qu'elles n'ont aucune efficacité à part nous faire ch.er. dans notre quotidien à nous simples citoyens .

    FRIK-A-FRAK

    08 h 19, le 14 novembre 2018

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