Des combattants du Hezbollah. Photo d'illustration. MAHMOUD ZAYYAT / AFP
Le ministre américain de la Justice Jeff Sessions a désigné mardi cinq organisations, dont le Hezbollah, comme étant des organisations transnationales criminelles contre lesquelles les Etats-Unis vont mener des enquêtes approfondies et engager des poursuites, rapporte l'agence Reuters.
"Une équipe spéciale de procureurs expérimentés dans le domaine de la lutte contre le trafic de drogue, le terrorisme, le crime organisé et le blanchiment d'argent va enquêter sur des individus et réseaux soutenant le Hezbollah", a ajouté Jeff Sessions.
Les quatre autres groupes cités sont notamment liés au trafic de drogue en Amérique latine.
Cette annonce intervient deux jours après le vote par le Sénat américain, grâce au soutien des élus aussi bien républicains que démocrates, de deux lois renforçant les sanctions contre le Hezbollah. L'un de ces textes est un amendement d'un texte voté en 2015 qui resserre un peu plus encore l'étau financier autour du parti chiite ; l'autre concerne les "boucliers humains".
Le 4 octobre dernier, le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (Office of Foreign Assets Control – OFAC) du Département américain du Trésor avait en outre sanctionné un Libanais et ses sept sociétés basées au Liban pour soutien au Hezbollah, le parti chiite libanais considéré par les Etats-Unis comme un groupe terroriste.
A la mi-août, un ancien chef du Mossad, Tamir Pardo, avait affirmé dans une rare interview publiée par le quotidien israélien "The Jerusalem Post", qu'il n'était plus possible de vaincre militairement le Hezbollah mais qu'il faut imposer des sanctions au Liban, comme les États-Unis le font avec l’Iran. "Il serait dix fois plus facile de limiter la menace que représente le Hezbollah en appliquant des sanctions, que cela ne l'est avec l'Iran. Et si le président Trump (imposait de telles sanctions) maintenant, l'impact serait plus important qu'il ne l'est actuellement sur la question du nucléaire iranien", avait affirmé cet ancien haut gradé du renseignement israélien, qui était en poste de 2011 à 2016.
Lors de discours prononcés en septembre dernier, à l'occasion des célébrations religieuses de l'Achoura, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait à plusieurs reprises critiqué les Etats-Unis et dénoncé les pressions que subissait le parti chiite. "Le Hezbollah fait l'objet de pressions. C'est plutôt une menace psychologique qu'une véritable menace. Ceux qui conspirent contre notre région, comme Israël, les Etats-Unis et leurs alliés, ne reconnaîtront pas notre victoire. Ils ont échoué dans la guerre militaire contre nous, alors ils essaient de nous frapper de l'intérieur", avait-il dénoncé.
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L,ETAU NE SE RESERRE PAS UNIQUEMENT SUR LE HEZBOLLAH... MAIS SUR LE LIBAN !
21 h 42, le 15 octobre 2018