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Idées - Liban

Hariri, Macron et d'autres dirigeants s'engagent à promouvoir la liberté d'expression

"L’objectif est que nos Etats, dans les mois qui viennent, se dotent de leur propre feuille de route pour promouvoir l’exercice de la liberté d’opinion et d’expression (...)", affirme le Premier ministre libanais désigné, dans une tribune cosignée par six autres présidents et chefs de gouvernement.

Le Premie ministre libanais, Saad Hariri (g), reçu par le président français, Emmanuel Macron, le 18 novembre 2017 au palais de l'Elysée. Photo d'archives REUTERS/Benoit Tessier

Le Premier ministre libanais désigné, Saad Hariri, a cosigné mercredi, notamment avec le président français, Emmanuel Macron, une tribune dans laquelle sept chefs d'Etat et de gouvernement s'engagent à promouvoir la liberté d'expression dans leurs pays. Il s'agit d'une initiative de l'association Reporters sans frontières. Le texte est publié par les plus grands quotidiens internationaux, dont les principaux quotidiens des sept pays signataires, dont L'Orient-Le Jour.   

"La liberté d’opinion et d’expression, qui est constitutive de la démocratie, fait face aujourd’hui à de grands périls", mettent en garde ces dirigeants internationaux.


(Lire aussi : Sans liberté d’expression, le Liban perd « sa raison d’être »)


Voici le texte intégral de la tribune :

La liberté d’opinion et d’expression, qui est constitutive de la démocratie, fait face aujourd’hui à de grands périls. Ce droit fondamental repose sur la possibilité d’accéder à des informations libres, plurielles et fiables.

Or les médias, qui vérifient les faits et s’obligent à confronter les points de vues, se trouvent fragilisés par la transformation numérique. La désinformation massive en ligne se propage, cherchant à orienter les débats, voire à intervenir dans les élections pour en fausser le résultat. Un peu partout, des intérêts particuliers continuent à asservir l’information et, dans de nombreux pays, le contrôle politique de la presse et les menaces contre les journalistes connaissent une terrible recrudescence.

Il est urgent, dans ce contexte, que nos démocraties se mobilisent. Elles ne doivent pas céder à la résignation. Il est urgent de protéger notre accès à une information indépendante, pluraliste, basée sur des faits, condition indispensable pour que les individus se forgent librement une opinion et participent valablement au débat démocratique.

C’est la raison pour laquelle nous saluons le travail de la Commission internationale indépendante sur l’information et la démocratie qui a présenté, ce 11 novembre 2018 au Forum de Paris sur la Paix, le résultat de ses travaux.

Cette commission, créée à l’initiative de Reporters Sans Frontière, nous appelle à considérer l’espace mondial de la communication et de l’information comme un bien commun de l'humanité, dans lequel doivent être promus la liberté, le pluralisme et l’intégrité des informations. Elle propose que les acteurs en position de structurer cet espace global, en particulier les plateformes numériques, aient des responsabilités en matière de neutralité politique et idéologique, de pluralisme, de transparence. Elle appelle également, ce qui est très novateur, à la reconnaissance que les individus ont un droit, non seulement à une information indépendante et plurielle, mais aussi à une information fiable.

Ces propositions sont stimulantes, innovantes. Sur cette base, nous avons décidé d’engager un processus politique. L’objectif est que nos Etats, dans les mois qui viennent, se dotent de leur propre feuille de route pour promouvoir l’exercice de la liberté d’opinion et d’expression dans le contexte technologique et politique du XXIe siècle. Il est aussi important qu’un maximum d’Etats se rallient à cette initiative. Soixante-dix ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, nous réitérerons ainsi notre engagement en faveur des droits les plus essentiels de nos populations.


(Lire aussi : Farès Souhaid à « L’OLJ » : Le silence des autorités politiques face aux atteintes aux libertés est alarmant)


La liste des signataires :

Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, Carlos Alvarado, Président de la République du Costa Rica, Emmanuel Macron, Président de la République française, Saad Hariri, Premier ministre du Liban, Erna Solberg, Première ministre de Norvège, Macky Sall, président du Sénégal, Béji Caïd Essebsi, Président de la République tunisienne.


Ces derniers mois, les convocations par les autorités de journalistes et d'activistes se sont multipliées au Liban pour des écrits sur les réseaux sociaux critiquant certains responsables politiques ou tournant en dérision des symboles religieux. Le 24 juillet, des centaines de personnes s'étaient rassemblées place Samir Kassir, dans le centre-ville de Beyrouth, sous une seule bannière : "Contre la répression et le recul de la liberté d’expression au Liban".

Le Liban figure à la centième place sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) et mis en ligne en avril, perdant une place par rapport à 2017. En 2016, le Liban occupait la 98e place.


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commentaires (3)

Et vous y croyez vous? Que ces gouvernements démantèlent les instruments de censure et permettent une véritable liberté de la presse. Il ne me semble pas que cela soit le cas chez nous.

TrucMuche

18 h 32, le 15 novembre 2018

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Commentaires (3)

  • Et vous y croyez vous? Que ces gouvernements démantèlent les instruments de censure et permettent une véritable liberté de la presse. Il ne me semble pas que cela soit le cas chez nous.

    TrucMuche

    18 h 32, le 15 novembre 2018

  • LA LIBERTE D,EXPRESSION RESPONSABLE EST L,APANAGE DE LA DEMOCRATIE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 45, le 14 novembre 2018

  • Une initiative réjouissante qui engagera notre pays vers plus de liberté et du respect de la democratie. Toutes contributions aussi modestes soit-elles qui nous engagent sur la voie de la liberté sont les bienvenues.

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 56, le 14 novembre 2018

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