Des médias israéliens ont fait état dimanche de la possible émission de mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre des hauts responsables israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Ceux-ci seraient attendus dès cette semaine selon la chaîne israélienne Channel 12 News, alors que le Jewish News Syndicate rapporte de son côté que des efforts diplomatiques sont mis en œuvre pour contrecarrer cette hypothétique démarche de la CPI. D'autres journalistes, dont l'influent Amit Seagal, affirment que ces tentatives auraient déjà « échoué », précisant que ses sources à La Haye considéraient qu'une telle démarche du procureur en chef serait impossible sans avoir « au moins obtenu un feu vert des Américains ».
Le quotidien Jerusalem Post a repris cette formulation en rapportant qu'en raison de la préoccupation croissante concernant l'intervention internationale, Benjamin Netanyahu a publié sur le réseau X vendredi que, «sous (sa) direction, Israël n'acceptera jamais aucune tentative de la CPI de saper son droit inhérent à se défendre ».
« La menace de saisir les soldats et les responsables de la seule démocratie du Moyen-Orient et du seul État juif au monde est scandaleuse. Nous n'y céderons pas », a-t-il ajouté.
Le précédent de Poutine
En tant qu'institution judiciaire, la CPI ne dispose pas de sa propre force de police ou de son propre organe d'application. Elle compte donc sur la coopération de la communauté internationale pour transférer les personnes arrêtées au centre de détention de la CPI à La Haye, geler les avoirs des suspects et faire respecter les peines, explique le site web de la CPI.
Ces derniers jours, les médias israéliens ont fait état d'efforts déployés par le gouvernement israélien pour empêcher d'éventuelles arrestations. Une menace prise en compte par les responsables de l'État hébreu après le mandat d'arrêt émis par la CPI à l'encontre du président russe Vladimir Poutine, le 17 mars dernier.
Selon le professeur Eliav Lieblich, expert en droit international à l'Université de Tel-Aviv cité par Haaretz, ce mandat d'arrêt contre Poutine « accroît le risque pour le leadership israélien ». « Sur le plan juridique, la cour a clairement indiqué qu'elle ne pense pas que les chefs d'État non membres bénéficient d'une immunité personnelle devant la CPI. »
La chaîne israélienne Channel 13 a rapporté quant à elle que le 24 avril dernier, le Conseil de sécurité nationale israélien avait tenu une séance secrète pour discuter de la possibilité de ces mandats d'arrêt, et avait décidé de lancer une campagne de pression diplomatique et de « mettre en œuvre les outils internationaux d'Israël», selon un rapport du Middle East Monitor.
« Sur la base des informations et des indicateurs disponibles pour les hauts responsables en Israël, il existe une possibilité que la Cour pénale internationale à La Haye émette des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Halevi », indique le rapport de la chaîne 13.
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19 h 38, le 29 avril 2024