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#MaBaddaPlastic - « L’Orient-Le Jour » en guerre contre le plastique

Éliminer le sac en plastique au Liban... par de bonnes idées

La municipalité de Deir Zahrani encourage ses habitants au tri et aux alternatives au plastique pour leurs achats de fruits et légumes.

Des sacs en tissu remplacent graduellement les sacs en plastique dans les marchés.

Parce que les marchés de fruits et légumes sont les endroits où l’on consomme le plus de sacs en plastique, pratiquement un pour chaque achat, la municipalité de Deir Zahrani, dans le caza de Nabatiyé (Sud), a décidé d’agir à partir de là. « Le problème, c’est que ces sacs en plastique prennent beaucoup de temps pour se dégrader dans la nature, et qu’ils sont nocifs, surtout quand ils sont incinérés à l’air libre », explique à L’Orient-Le Jour Hassan Zawawi, président du conseil municipal.

L’initiative de la municipalité a fait le tour des réseaux sociaux, suscitant un engouement immédiat. L’idée est simple : il s’agit de demander aux consommateurs de rapporter les sacs en plastique aux commerçants, qui se proposent de leur offrir un kilo de fruits ou de légumes pour chaque 25 sacs récupérés… pour être réutilisés. M. Zawawi est fier que la municipalité ait réussi à faire adhérer les commerçants à cette initiative, qui semble bien fonctionner auprès des citoyens.



Mais la mesure ne serait pas complète si elle ne contribuait pas à réduire de manière significative le recours au plastique. « Nous avons également distribué gratuitement des sacs en tissu dans les marchés, afin qu’ils soient mis à la disposition des acheteurs, explique M. Zawawi. Moi-même, je n’utilise plus de sacs en plastique pour mes achats, et je vois que de plus en plus de personnes font de même. »

Et ce n’est pas tout. Les sacs en papier recyclables ont fait leur apparition dans les marchés et les coopératives, et de plus en plus de commerçants les utilisent. « Je dirais qu’avec toutes ces mesures, nous avons déjà significativement réduit l’utilisation du plastique dans les marchés », affirme M. Zawawi.


(Lire aussi : Alerte au plastique, l’édito de « L’Orient-Le Jour »)


« Ce sont nos déchets, notre responsabilité »

Cette mesure prise par le conseil municipal de Deir Zahrani, plus particulièrement le comité d’environnement du conseil, en collaboration avec des ONG locales, n’est pas orpheline. « Depuis la crise des déchets (de 2015-2016), et son lot d’ordures incinérées à l’air libre avec leur impact sur la santé, nous avons décidé de ne plus laisser le village sombrer dans le chaos, quelle que soit la situation dans le pays par ailleurs, affirme le président du conseil municipal. Ce sont nos déchets et c’est à nous d’en assumer la responsabilité. Nous sommes des élus, et nous devons agir. »

Comme première étape, le conseil municipal a décidé de distribuer des bennes à ordures aux bâtiments résidentiels, afin de faire disparaître les bennes des rues. La collecte se faisait alors de manière à ne jamais laisser les ordures s’amonceler. Le prochain pas a été naturellement celui d’initier un système de tri. « Nous avons voulu que ce soit une mesure volontaire, pas obligatoire », affirme M. Zawawi. Spontanément, quelque 200 foyers se sont joints à l’effort de tri en deux sacs, l’un pour les déchets organiques (collectés par une compagnie privée payée par la fédération de municipalités), l’autre pour les recyclables (stockés par la municipalité dans l’objectif de leur revente). Dans le village de 2 700 foyers, c’est un début, mais le président de la municipalité espère convertir de 60 à 70 % des habitants d’ici à début 2019. « Nous avons choisi une approche fondée sur la conviction, pas sur la répression », insiste-t-il. Il promet que le plan de gestion des déchets ne s’arrêtera pas là.

Il y a un début à tout, et l’action de chaque individu, et de chaque autorité, locale ou pas, compte. C’est l’un des enseignements de cette histoire toute simple qui, par son ingéniosité, emballe les réseaux sociaux aujourd’hui.


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Parce que les marchés de fruits et légumes sont les endroits où l’on consomme le plus de sacs en plastique, pratiquement un pour chaque achat, la municipalité de Deir Zahrani, dans le caza de Nabatiyé (Sud), a décidé d’agir à partir de là. « Le problème, c’est que ces sacs en plastique prennent beaucoup de temps pour se dégrader dans la nature, et qu’ils sont nocifs,...

commentaires (4)

Quand on regarde attentivement le vidéo ; on voit que Kamal de Souk el Tayeb a acheté 1) du lait en brique alimentaire en carton jettable avec une couche d’aluminium et 2) aussi après on voit qu'il a acheté du pain libanais qui est emballé dans un sac en plastique. Pour 1) il vaut mieux utiliser un récipient en verre réutilisable pour aller chercher le lait et pour 2) je n'ai pas d'idée car je ne trouve pas de boulanger libanais qui vend du pain libanais sans plastique. Je ne sais pas comment on faisait dans le passé, probablement on faisait le pain juste avant de le consommer. Ma critique n'est pas pour dire que cette initiative de Souk el Tayeb est mauvaise, mais que ce n'est pas du tout facile pour éliminer les sac en plastique car même dans ce vidéo on voit que le pain est emballé dans un sac en plastique malheureusement ...

Stes David

17 h 15, le 26 octobre 2018

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Commentaires (4)

  • Quand on regarde attentivement le vidéo ; on voit que Kamal de Souk el Tayeb a acheté 1) du lait en brique alimentaire en carton jettable avec une couche d’aluminium et 2) aussi après on voit qu'il a acheté du pain libanais qui est emballé dans un sac en plastique. Pour 1) il vaut mieux utiliser un récipient en verre réutilisable pour aller chercher le lait et pour 2) je n'ai pas d'idée car je ne trouve pas de boulanger libanais qui vend du pain libanais sans plastique. Je ne sais pas comment on faisait dans le passé, probablement on faisait le pain juste avant de le consommer. Ma critique n'est pas pour dire que cette initiative de Souk el Tayeb est mauvaise, mais que ce n'est pas du tout facile pour éliminer les sac en plastique car même dans ce vidéo on voit que le pain est emballé dans un sac en plastique malheureusement ...

    Stes David

    17 h 15, le 26 octobre 2018

  • Pour certains aliments comme le yaourt ou le tahini il y a aussi des produits en vente dans un bocal en verre : pour éviter un récipient en plastique. En fait si le consommateur fait un choix (un peu plus couteux) pour la version en verre, les producents vont offrir cette version aussi. Je pense que c'est un sujet difficil car la législation de hygiène par exemple, favorise un peu la version en plastique. Par exemple je pense que c'est dur et "interdit" d'importer en Europe du "mouneh" traditionelle dans un bocal en verre du Liban car la législation probablement "interdit" cela pour des raisons de (fausse) hygiène.

    Stes David

    12 h 48, le 26 octobre 2018

  • OU PAR LES SACS EN ETOFFE FAMILIAUX ET REUTILISABLES INDEFINIMENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 30, le 26 octobre 2018

  • A REMPLACER PAR LES SACS EN PAPIER COMME IL EN EST DANS PLUSIEURS PAYS DU MONDE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 25, le 26 octobre 2018

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