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Enlèvement des archevêques d'Alep : notre enquête inédite

Onze ans ont passé depuis l’enlèvement de deux archevêques à Alep, qui avait ébranlé les Églises orientales et la communauté chrétienne syrienne. C’était en avril 2013. L’enquête sur leur disparition n’a toujours pas avancé d’un millimètre. De nombreux intermédiaires ont pourtant tenté de dénouer le mystère avec l’aide de la moitié des services de renseignements de la région. Personne ne sait s’ils sont morts ou bien vivants. Personne ne sait non plus qui est à l’origine de leur enlèvement. Pourquoi eux ? Pourquoi faire disparaître deux grands personnages des Églises orientales sans revendiquer son acte ni réclamer une rançon ? Pourquoi le faire à ce moment-là, alors que l’issue de la guerre syrienne, qui a démarré deux ans plus tôt, demeure des plus incertaines ? Le sujet provoque jusqu’à aujourd’hui chez certains interlocuteurs proches du dossier, des hoquets, des aphonies soudaines et parfois même quelques avertissements. « C’est un sujet si sensible qu’il vaut mieux ne pas s’y frotter », prévient-on. « Il en va de la vie des gens… et de la vôtre ». Pour la première fois depuis leur disparition, L’Orient-Le Jour a réussi à reconstituer une grande partie du puzzle, sans toutefois prétendre apporter une réponse définitive. Pour mener cette enquête inédite, nous avons interviewé plus d’une vingtaine de personnes, des proches des évêques disparus, des sources religieuses, politiques, diplomatiques, sécuritaires et des intellectuels.

Publié le 24 avril 2024 à 00h00, mis à jour à 00h00