La direction générale de l'aviation civile libanaise a démenti samedi des informations qui avaient été véhiculées la veille par la chaîne de télévision américaine pro-Trump Fox News et selon lesquelles un avion d'une compagnie aérienne iranienne chargé de missiles de précision équipés de GPS à destination du Hezbollah avait transité par l'Aéroport international de Beyrouth.
Dans un article et un reportage filmé intitulés "l'Iran a envoyé au Hezbollah des armes sophitiquées afin de transformer des fusées en missiles de précision, selon de nouvelles données aériennes", la chaîne américaine affirmait que des sources des renseignements américain et occidentaux estimaient que l'Iran avait intensifié ses envois d'armes sophistiquées au Hezbollah. "Les livraisons contiennent désormais des composants de systèmes de localisation par GPS afin de transformer des fusées précédemment non-guidées en missiles téléguidés de précision, ce qui augmente les menaces vis-à-vis d'Israël", ajoutait Fox News.
La chaîne, citant des informations reprises sur un site de suivi en ligne des avions, indiquait qu'une de ces "livraisons" en provenance d'Iran était arrivée au Liban dans le courant de la semaine, faisant état d'un avion de la compagnie Fars Air Qeshm, parti de Téhéran, qui serait arrivé mardi à Beyrouth, après une escale à Damas. Selon les mêmes informations, ce même appareil serait reparti le lendemain à destination de la capitale du Qatar, avant de se remettre en route pour Téhéran.
Citant ensuite des sources du renseignement européen, Fox News soulignait que cet avion-cargo "transportait des composants d'armes, y compris des appareils GPS afin de construire des armes téléguidées dans les usines iraniennes présentes sur le territoire libanais".
(Lire aussi : Le Hezbollah désigné par les Etats-Unis comme organisation transnationale criminelle)
Transport de bétail
D'après l'aviation civile libanaise, l'avion concerné par les informations de Fox News, un Boeing 747 de la flotte de la Fars Qeshm Airlines, était totalement en règle lors de son atterrissage à Beyrouth, où il est arrivé de Damas le 16 octobre, sans aucun chargement à bord. Il est reparti le lendemain vers Doha avec, à son bord, 74 tonnes de bétail. Dans un communiqué, l'aviation civile précise que ce chargement avait été préalablement approuvé par les autorités qataries.
"La direction générale de l'aviation civile dément de façon catégorique les rumeurs diffusées par Fox News et appelle les médias à faire preuve de précision avant de diffuser des informations concernant l'AIB", ajoute le communiqué.
Déjà début septembre, Fox News avait affirmé qu'un cargo de la même compagnie iranienne avait livré des armes au Hezbollah via l'AIB, après avoir suivi des routes "inhabituelles". Ces allégations avaient été réfutées par l'aviation civile et un expert avait affirmé que les itinéraires alors suivis par l'avion iranien étaient tout à fait standards.
Lors d'un discours devant l'Assemblée générale de l'ONU fin septembre, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait présenté une carte du sud de Beyrouth, montrant trois "sites secrets" présumés, où le parti chiite transformerait des missiles de précision, sur ordre de l'Iran. Ces sites seraient, selon les renseignements israéliens, situés à côté de l'aéroport de Beyrouth, à proximité du port de Ouzaï et sous la Cité sportive, trois endroits situés dans ou à la lisière de la banlieue-sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah. Le secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah, avait peu après répondu aux déclarations de M. Netanyahu, affirmant qu'il ne voulait ni confirmer ni infirmer ces allégations pour ne pas "donner d'informations à l'ennemi".
Mardi, le ministre américain de la Justice Jeff Sessions avait désigné cinq organisations, dont le Hezbollah, comme étant des organisations transnationales criminelles contre lesquelles les Etats-Unis vont mener des enquêtes approfondies et engager des poursuites, rapportait l'agence Reuters. Cette annonce intervenait deux jours après le vote par le Sénat américain, grâce au soutien des élus aussi bien républicains que démocrates, de deux lois renforçant les sanctions contre le Hezbollah. L'un de ces textes est un amendement d'un texte voté en 2015 qui resserre un peu plus encore l'étau financier autour du parti chiite ; l'autre concerne les "boucliers humains".
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commentaires (7)
Personnellement , à moi ça me réconforte, à l'idée que la résistance reçoit des armes qui bouclent la gueule aux usurpateurs . Qu'ils attaquent donc ! d'habitude il ne demande la permission de personne , ni fox dratt ni bo-tox salade . Le jour où on braquera les feux sur les livraisons d'armes qu'ils reçoivent dans leurs aéroports militaires , on pourra parler des NÔTRES. CIRCULEZ .....
FRIK-A-FRAK
11 h 23, le 21 octobre 2018