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Liban - Gouvernement

Gouvernement : Le PSP campe sur ses positions en attendant des « propositions sérieuses »

D’intenses contacts pourraient être menés après le retour de Michel Aoun de New York pour accélérer la mise sur pied du cabinet.

Teymour Joumblatt et Ghazi Aridi, hier, en compagnie de Nabih Berry à Aïn el-Tiné. Photo ANI

Près de cinq mois de tractations et de négociations pour rien. C’est ainsi que l’on pourrait résumer l’état actuel du processus de formation du cabinet. Les négociations en vue de la mise sur pied de l’équipe ministérielle Hariri feront à nouveau du surplace dès demain. Et pour cause : le président de la République Michel Aoun prend l’avion pour New York où il doit participer à la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies.

D’ailleurs, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah n’a pas mâché ses mots à ce sujet : « Selon mes informations, le gouvernement ne se formera pas prochainement », avait ouvertement déclaré le numéro un du parti chiite dans un discours prononcé mercredi soir pour commémorer la Achoura. Des propos qui ont poussé des sources politiques citées par l’agence locale al-Markaziya à indiquer que « pour tenir ce genre de propos, Hassan Nasrallah disposerait de suffisamment de données de la part du camp proche de Baabda, estimant que le dignitaire chiite pourrait s’activer prochainement pour faciliter la mise sur pied du cabinet Hariri ».

En attendant cette hypothétique initiative du Hezbollah, les protagonistes concernés par les principaux obstacles empêchant encore Saad Hariri de mener à bien sa mission semblent camper sur leurs positions respectives. C’est surtout le cas du Parti socialiste progressiste (PSP) et des Forces libanaises (FL). On en veut pour preuve les propos de Teymour Joumblatt, chef du Rassemblement démocratique, à Aïn el-Tiné. S’exprimant à l’issue d’un entretien avec le chef du législatif Nabih Berry, en présence de Ghazi Aridi, ancien député de Beyrouth, M. Joumblatt s’est adressé aux journalistes en ces termes : « Il n’y a rien de nouveau en ce qui concerne le gouvernement. Nous vous tiendrons au courant en cas de développements. » Le député du Chouf aurait ainsi laissé entendre que son parti ne serait pas en mesure de modifier ses demandes gouvernementales. Une façon pour lui de démentir les informations qui ont circulé récemment dans les médias selon lesquelles le parti de Walid Joumblatt serait prêt à réviser ses demandes à la baisse.

Une source au sein du PSP (dont le chef, Walid Joumblatt, a affirmé jeudi sur Twitter qu’il refusait que ses ministres se rendent en Syrie dans le cadre d’une normalisation avec le régime Assad) indique d’ailleurs à L’Orient-Le Jour que le parti campe toujours sur ses positions en attendant des « propositions sérieuses » concernant la répartition des quotes-parts respectives. Le parti réclame trois portefeuilles (dans le cadre d’une formule de trente) : un ministère dit «consistant », un autre de service et un troisième dit « d’État » comme le veut la règle, ajoute-t-on de même source. Et d’expliquer : « Comme nous (le PSP) sommes considérés citoyens de seconde catégorie, nous réclamons ces portefeuilles. » Dans les mêmes milieux, on déplore non sans une pointe d’ironie le fait que « seul le politburo a accès à certains ministères jugés importants tels que l’Intérieur, la Défense, les Travaux publics, pour ne citer que ceux-là ».



(Lire aussi : Joumblatt appelle les légataires du mandat Aoun à "voir les choses autrement")


Le nœud chrétien

De même, les FL semblent opter de nouveau pour l’escalade, après avoir fait « toutes les concessions possibles ». S’exprimant lors d’une cérémonie partisane, Imad Wakim, député de Beyrouth, a assuré que son parti « a le droit d’entrer à tous les ministères par la grande porte parce qu’il s’agit d’une formation qui a obtenu 15 députés (aux législatives). Elle a donc droit à cinq portefeuilles, dont un régalien ».

En dépit de cette escalade FL, des sources informées citées par notre correspondante à Baabda Hoda Chedid se veulent optimistes. Selon elles, d’intenses contacts seront menés dès le retour de Michel Aoun afin de former le gouvernement. Dans ces mêmes milieux, on croit même savoir que le nœud chrétien (né du différend entre les FL et le Courant patriotique libre autour de leur représentation au sein du cabinet) pourrait être défait si le chef de l’État abandonnait le vice-présidence du Conseil au profit de Meerab.

Entre-temps, Nabih Berry réussira à dynamiser le Parlement en dépit de la léthargie gouvernementale. La Chambre devra tenir lundi une séance plénière placée sous le signe de la législation de nécessité. L’occasion pour les députés d’approuver quelques textes liés aux réformes économiques exigées par la communauté internationale dans le cadre de la conférence dite CEDRE tenue à Paris le 6 avril dernier. Et c’est à partir de ce dernier point que les milieux du courant du Futur assurent à L’OLJ la présence du bloc haririen à la réunion parlementaire de lundi. Le Futur s’accorde avec M. Berry sur la nécessité de voter quelques lois pour pouvoir bénéficier des aides approuvées lors de la conférence, dit-on, assurant par ailleurs que Saad Hariri pourrait modifier la mouture gouvernementale qu’il avait présentée à Michel Aoun le 3 septembre courant, si les amendements en question faisaient l’objet d’un accord entre le chef de l’État et le Premier ministre désigné.


(Lire aussi : Face à la léthargie gouvernementale, Berry passe à l’action)


Face à ce tableau, les milieux qui s’opposent à la ligne politique actuelle continuent de stigmatiser le retard mis à former le cabinet Hariri. Ainsi, le Parti national libéral a déploré hier lors de sa réunion hebdomadaire le fait que les tractations font du surplace à l’heure où les crises économiques et politiques s’amplifient. Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, le parti a appelé ceux qui se disent soucieux de l’intérêt général « à se montrer modestes et à faire des concessions pour sortir le processus gouvernemental de l’immobilisme actuel ».

De même, le Rassemblement pour la République de l’ancien président Michel Sleiman s’est indigné, dans un communiqué publié hier à l’issue de sa réunion hebdomadaire, du fait que « les forces politiques qui prendront part au gouvernement se soucient peu du danger que provoque la léthargie actuelle, notamment en ce qui concerne l’adoption de quelques usages non constitutionnels, bien que nécessaires et urgents », mettant en garde contre « les retombées économiques et politiques des efforts visant à noyer le pays dans les conflits des axes, et à abandonner la politique de neutralité ».




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Près de cinq mois de tractations et de négociations pour rien. C’est ainsi que l’on pourrait résumer l’état actuel du processus de formation du cabinet. Les négociations en vue de la mise sur pied de l’équipe ministérielle Hariri feront à nouveau du surplace dès demain. Et pour cause : le président de la République Michel Aoun prend l’avion pour New York où il doit...

commentaires (4)

Il attendra encore longtemps ça magouille, ça magouille Ces politiques ne savent pas faire autre chose n'ayez crainte, HN veille à tout ça souvenez vous les deux années d'attente pour élire un Président, selon ses désirs et ceux de Teheran

FAKHOURI

13 h 04, le 23 septembre 2018

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Commentaires (4)

  • Il attendra encore longtemps ça magouille, ça magouille Ces politiques ne savent pas faire autre chose n'ayez crainte, HN veille à tout ça souvenez vous les deux années d'attente pour élire un Président, selon ses désirs et ceux de Teheran

    FAKHOURI

    13 h 04, le 23 septembre 2018

  • Combien le PSP a-t-il touché pour camper sur ses positions...ou que lui a-t-on promis ? Le jour où son pays n'existera plus, pourra-t-il aller camper chez ceux qui se servent de lui pour leurs propres intérêts, et certainement pas pour ceux du Liban ? Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 53, le 22 septembre 2018

  • ca y est, c pr tres tres bientot le cabinet ensorceleur, sauveur & salutaire. des que Trump aura ete Impeached, Vali Fakih retraite dans sa maison de campagne, Bexit exit definitif, Bachar promu sultan , recep 1er promu empereur,le statut vocation de Idleb definitivement touristique , et le pres. de retour au bercail.

    Gaby SIOUFI

    13 h 45, le 22 septembre 2018

  • RETARDER LA FORMATION DU GOUVERNEMENT POUR IMPOSER GENDRISSIMEMENT ARSLAN QUI NE REPRESENTE QUE LUI-MEME AFIN DE GARANTIR UN TIERS DE BLOCAGE EST UN CRIME CONTRE L,ECONOMIE ET LA SURVIE DU PAYS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 31, le 22 septembre 2018

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