Le leader druze libanais Walid Joumblatt a appelé jeudi soir les légataires du mandat du président Michel Aoun à "voir les choses autrement", annonçant la création d'un groupe de contact entre le Parti socialiste progressiste et le Courant patriotique libre entre lesquels les tensions se sont exacerbées ces derniers jours.
"Nous demandons au régime de voir les choses autrement, particulièrement en raison de la situation économique dangereuse", a déclaré M. Joumblatt sur la chaîne locale LBCI, ajoutant que "tous les indicateurs montrent que nous nous dirigeons vers le pire" sur ce plan. Depuis plusieurs semaines, plusieurs responsables politiques ont exprimé leur crainte concernant la situation économique et financière.
Interrogé par ailleurs sur les relations entre le Liban et la Syrie, le leader druze a affirmé qu'il revenait au Premier ministre désigné Saad Hariri de trancher ce dossier. "Nous savons très bien qu'il y a une coordination sur la lutte contre le terrorisme et la question de plus d'un million de déplacés syriens ayant fui la guerre dans leur pays et installés sur le territoire libanais. Plus tôt dans la journée, M. Joumblatt avait assuré qu'il interdisait toute visite de ses ministres en Syrie.
Walid Joumblatt est depuis 2005 hostile au régime du président syrien Bachar el-Assad. Talal Arslane, autre leader druze en désaccord avec Walid Joumblatt, s'est récemment rendu en Syrie pour une visite de quelques jours durant laquelle il a affirmé que le régime du président syrien était une garantie pour la communauté druze. Plusieurs responsables du camp du 8 Mars appellent en outre à rétablir les relations avec le régime de Bachar el-Assad, alors que le Liban officiel s'est engagé à respecter le principe de distanciation par rapport aux conflits régionaux, notamment la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011. Quatre ministres libanais s'étaient récemment rendus en Syrie en marge de la 60e Foire internationale de Damas.
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Groupe de contact
Sur un autre plan, M. Joumblatt a annoncé qu'un groupe de contact entre le PSP et le CPL, présidé par le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, allait prochainement voir le jour, "afin de régler tous les problèmes".
Le 7 septembre, le ministre sortant de l’Éducation, Marwan Hamadé (PSP), avait démis de son poste de directrice du département des examens officiels une haute fonctionnaire proche des aounistes. Ces derniers avaient, en guise de représailles, limogé deux responsables proches du PSP : le président de la réserve naturelle du Chouf, Nizar Hani, et un fonctionnaire d'Électricité du Liban Raja el-Ali, dépendants respectivement des ministères de l'Environnement et de l’Énergie, contrôlés par des ministres aounistes. Lundi, le leader druze et le chef du CPL Gebran Bassil ont appelé les responsables de leurs partis ainsi que leurs partisans au calme sur les réseaux sociaux et dans les médias.
Ces tensions illustrent les difficultés de M. Hariri à former un gouvernement, une mission dont il a été chargé au lendemain des élections législatives du 6 mai. Il bute sur de nombreux obstacles, liés notamment aux revendications concernant le nombre de portefeuilles ministériels à attribuer aux différentes forces politiques.
Jeudi, le patriarche maronite Mgr Béchara Raï s'est à nouveau prononcé en faveur de la formation d'un gouvernement "neutre" et "d'état d'urgence".
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POUR VOIR LES CHOSES AUTREMENT IL FAUT QU,ILS MARCHENT SUR LEURS MAINS... LA TETE EN BAS... ET LES PIEDS EN L,AIR ! D,AILLEURS PEUT-ETRE C,EST CE QU,ILS FONT POUR VOIR LES CHOSES ET S,EXPRIMER TOUJOURS BEL MA2LOUB...
14 h 12, le 21 septembre 2018