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Liban - Gouvernement

Gouvernement : Tout dépendra, encore, d’une éventuelle rencontre Aoun-Hariri...

Alors que des rumeurs courent sur la nomination d’un ministre druze indépendant, le PSP campe sur sa position.

Six des dix députés sunnites non haririens réunis hier chez Abdel-Rahim Mrad. Photo ANI

Lors de sa conversation à bâtons rompus avec les journalistes avant la réunion de son bloc parlementaire à la Maison du Centre mercredi, le Premier ministre désigné, Saad Hariri s’est montré optimiste sur la formation du gouvernement, en faisant état de « progrès sur certains points », sans pour autant les révéler, tout en confiant qu’il poursuivrait ses contacts avec le président de la République Michel Aoun, rentré de Strasbourg dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un éventuel dénouement dépendra donc de l’entretien attendu entre MM. Aoun et Hariri, dont la date n’a toujours pas été précisée. La discussion est appelée à porter naturellement sur les amendements qui devraient être apportés à la mouture gouvernementale présentée par M. Hariri le 3 septembre dernier à Baabda, a indiqué à L’Orient-Le Jour une source politique bien informée. Aussi bien dans les milieux proches de Baabda que ceux du courant du Futur, on se garde bien de donner des détails sur la mouture qui pourrait faire l’objet de discussions. Dans les milieux du bloc parlementaire de cette formation, on se contente d’expliquer à L’OLJ que « le chef du gouvernement désigné table sur son entretien avec le président de la République et poursuit ses efforts avec patience ».


(Lire aussi : Aoun : « Quand une mouture équilibrée sera présentée, le gouvernement sera formé »)


Le PSP s’en prend à Aoun
Interrogée par L’OLJ, Roula Tabch Jaroudi, députée de Beyrouth (Futur) fait valoir que Saad Hariri « reste optimiste », mais reconnaît que le processus gouvernemental continue de buter sur les nœuds habituels. Il s’agit, surtout, du nœud chrétien né de la querelle opposant le Courant patriotique libre (CPL) aux Forces libanaises (FL) autour de leurs quotes-parts gouvernementales respectives. Il y a aussi l’obstacle druze, né de l’insistance du CPL à intégrer le chef du Parti démocrate libanais, Talal Arslane, à la future équipe ministérielle, contrairement à la volonté du chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt. Ce dernier est toujours attaché à ce qu’il appelle son « droit » de nommer les trois ministres druzes dans un cabinet de trente.

La querelle entre CPL et PSP, qui n’a pas tardé à se transposer au sein de l’administration à travers le limogeage et le contre-limogeage de fonctionnaires proches des deux parties, a pris hier un nouveau tournant dangereux. Après avoir longtemps orienté ses attaques et ses critiques vers le CPL et son chef Gebran Bassil, le parti de Walid Joumblatt s’est livré hier, par le biais de l’ancien ministre Waël Bou Faour, à une violente attaque contre la personne du président de la République. Pour rappel, et en riposte à une décision prise par le ministre sortant de l’Éducation, Marwan Hamadé (joumblattiste) de démettre de ses fonctions la directrice du département des examens officiels, Hilda Khoury (proche du CPL), les ministres sortants de l’Énergie et de l’Environnement César Abi Khalil et Tarek el-Khatib (tous deux appartenant au CPL), ont pris des mesures similaires à l’encontre de deux fonctionnaires, Raja el-Ali, qui travaille à l’Électricité du Liban (EDL), et Nizar Hani, du ministère de l’Environnement. Des mesures qui avaient poussé Walid Joumblatt à s’en prendre violemment au pouvoir en place. Il a même qualifié les proches du pouvoir, via Twitter, d’« onagres » ( « Oulouj » en arabe). Un terme méprisant passé à la postérité grâce au célèbre ministre irakien de l’Information, Mohammad Saïd el-Sahhaf, qui l’employait pour qualifier les Américains lors de l’invasion de 2003.

Quelques jours après le tweet assassin du leader de Moukhtara, qui avait accusé le pouvoir actuel d’« adopter une politique d’épuration et de vengeance » à l’égard de ses partisans et sympathisants, le discours du PSP a connu un changement significatif. Dans les milieux proches de Moukhtara, on explique cette levée de boucliers par le fait que le PSP a voulu donner une chance au mandat Aoun à ses débuts, mais qu’il a fini par constater, avec le temps, que le sexennat n’a pas l’intention d’opérer des réformes et que la distinction établie entre Michel Aoun et le CPL est infondée.

Pour ce qui est des tractations gouvernementales, on indique, dans les milieux précités, que la proposition de désigner Sleiman Sayegh (fils d’une haute autorité druze, dont le nom avait été avancé par le chef du parti Tawhid, Wi’am Wahhab, dans un entretien, hier, au site web de la MTV) à l’un de ces sièges n’a pas été évoquée avec le parti de M. Joumblatt.


(Lire aussi : Mikati à « L’OLJ » : « Il est temps de sortir du cercle vicieux des crises en série »)


CPL-FL
Quant au nœud chrétien, les deux formations continuent de camper sur leurs positions respectives. C’est ce que l’on peut déduire des propos tenus hier par Georges Adwan, vice-président des FL dans une déclaration à la MTV. « Les FL ne peuvent plus se permettre de faire de nouvelles concessions quant à leur représentation au sein du cabinet », a-t-il souligné, estimant que la formule présentée par Saad Hariri est « réaliste dans la mesure où elle reflète les poids parlementaires ».

Selon les fuites dans la presse, la mouture du gouvernement Hariri répond favorablement aux demandes de Meerab, dans la mesure où elle accorde aux FL quatre portefeuilles dits « consistants », sachant qu’au début des négociations gouvernementales, elles en demandaient cinq ainsi que la vice-présidence du Conseil.

En face, le parti de Gebran Bassil continue d’accuser la formation de Samir Geagea d’amplifier son poids politique pour augmenter sa quote-part gouvernementale. Dans un entretien accordé à la Voix du Liban (93,3), Salim Khoury, député CPL de Jezzine, a jugé que les FL « exigent une représentation supérieure à leur poids » politique. « Elles ne peuvent donc pas parler de concessions », a-t-il ajouté, appelant Saad Hariri à fixer un critère unifié pour la formation de son équipe. Un point sur lequel le CPL converge avec le Hezbollah.


Les sunnites du 8 Mars
Parallèlement aux nœuds chrétien et druze, l’obstacle sunnite (né de l’insistance des députés sunnites non haririens à prendre part au cabinet) continue d’entraver le processus gouvernemental. Sept des députés concernés se sont réunis hier au domicile de Abdel-Rahim Mrad (Békaa-ouest), stigmatisant dans un communiqué « une mouture qui n’adopte pas un même critère, ne respecte pas les résultats des législatives et monopolise la représentation d’une composante nationale (la communauté sunnite) ».


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Deriane appelle indirectement Aoun à jouer le rôle de médiateur

Lors de sa conversation à bâtons rompus avec les journalistes avant la réunion de son bloc parlementaire à la Maison du Centre mercredi, le Premier ministre désigné, Saad Hariri s’est montré optimiste sur la formation du gouvernement, en faisant état de « progrès sur certains points », sans pour autant les révéler, tout en confiant qu’il poursuivrait ses contacts avec...

commentaires (5)

Effectivement je dois décider concernant une opération chirurgicale sérieuse que je dois subir et je vais attendre les résultats de cette réunion cruciale et "Earth shattering", comme diraient les gringos, avant de me décider...

Wlek Sanferlou

18 h 30, le 14 septembre 2018

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Commentaires (5)

  • Effectivement je dois décider concernant une opération chirurgicale sérieuse que je dois subir et je vais attendre les résultats de cette réunion cruciale et "Earth shattering", comme diraient les gringos, avant de me décider...

    Wlek Sanferlou

    18 h 30, le 14 septembre 2018

  • Si la tactique de l'obstruction systématique appliquée par celui que se considère le caïd suprême de tous les chrétiens du Liban, perdurerait encore longtemps, le prochain chef de l'Etat ne serait pas celui qui en rêve nuit et jour, matin, midi et soir. Il serait un Habib Chartouni. Attention.

    Un Libanais

    16 h 01, le 14 septembre 2018

  • Chacun a son trophée. Pour Tareq el-Khatib c'est son décret d'assassiner les rossignols, "bolbol" pour les fusillots et "aandalib" pour Fayrouz, sachant que le "bolbol" passereau de jardin est apprivoisable et sédentaire. Pour César Abi-Khalil, le continuateur de son devancier, ce sont les bateaux centrales électriques turcs, sources d'enrichissement illicite. Cela ne les empêche pas de rabâcher les "awzan" et les "ahjam" (poids et mesures) résultant des élections afin d'empêcher la formation du gouvernement.

    Un Libanais

    13 h 24, le 14 septembre 2018

  • Et le cirque libanais continue, avec ces réunions de bla-blas inutiles... la seule chose dont ils sont capables ! Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 07, le 14 septembre 2018

  • SI CERTAINS CONTINUENT DE VIOLER LA CONSTITUTION IL FAUT QU,ILS PARTENT ...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 12, le 14 septembre 2018

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