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À La Une - proche-orient

La crise entre la Turquie et Israël s'amplifie après le carnage de Gaza

Erdogan accuse Israël de "génocide", Netanyahu affirme qu'il n'avait pas de "leçons de morale" à recevoir du président turc.


Des Turcs manifestant contre Israël et brandissant des pancartes appelant l'Etat hébreu à "sortir de Palestine", le 15 mai 2018 à Istanbul. AFP / OZAN KOSE

L'ambassadeur d'Israël en Turquie a quitté ce pays jeudi après avoir été sommé de partir provisoirement par Ankara qui s'écharpe à coups d'invectives et de sanctions diplomatiques avec l'Etat hébreu depuis le carnage commis par son armée à Gaza.

L'ambassadeur Eitan Naeh a pris un avion pour Tel-Aviv à l'aéroport d'Istanbul où son départ a été filmé par des médias turcs. On le voit tirant une petite valise ou franchissant une portique de sécurité électrique comme n'importe quel autre passager.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a convoqué le chargé d'affaires turc en Israël pour protester contre le "traitement inapproprié" dont a été victime selon lui l'ambassadeur à l'aéroport à Istanbul. Dans un communiqué, le ministère explique que M. Naeh a été soumis à "un contrôle de sécurité draconien en présence de médias turcs convoqués à l'avance".

Au moment où M. Naeh quittait le pays, le ministère turc des Affaires étrangères annonçait avoir également demandé au consul général d'Israël à Istanbul de partir provisoirement, au lendemain d'une mesure similaire prise par Israël à l'encontre du consul général turc à Jérusalem.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, issu de la mouvance islamo-conservatrice, a accusé Israël de "génocide" après la mort de 60 Palestiniens lundi sous les balles israéliennes pendant qu'ils manifestaient dans la bande de Gaza contre le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Il a aussi estimé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était à la tête d'un "Etat d'apartheid" et avait du "sang" de Palestiniens sur les mains.
M. Netanyahu a de son côté affirmé qu'il n'avait pas de "leçons de morale" à recevoir du chef de l'Etat turc : "il ne fait aucun doute qu'il comprend parfaitement le terrorisme et les massacres", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Mercredi soir, le président turc a condamné ce qu'il considère être un silence de la communauté internationale face à la "tyrannie israélienne". "Si le silence persiste face à la tyrannie israélienne, le monde va s'enfoncer rapidement dans un chaos où les bandits feront la loi", a lancé M. Erdogan lors d'un dîner de rupture du jeûne à Ankara.


(Lire aussi : À Gaza, une marche du retour riche en symboles)



Mobilisation populaire et diplomatique 
Cette montée des tensions risque de saborder la fragile normalisation de leurs relations que ces deux pays ont entamée en 2016 après une grave crise diplomatique déclenchée par un raid israélien contre un navire d'une ONG turque se dirigeant vers la bande de Gaza en 2010.

Un rassemblement de soutien aux Palestiniens, qui s'annonce imposant, doit se dérouler vendredi à 12h00 GMT à Istanbul, à l'appel de M. Erdogan, sous le slogan "Halte à l'oppression !".

Par ailleurs, le site internet officiel de la présidence turque a fait savoir que M. Erdogan avait rencontré mardi soir au cours d'une visite à Londres une délégation de juifs ultra-orthodoxes du groupe antisioniste Neturei Karta. Ce très petit groupe dissident, en marge des juifs ultra-orthodoxes, compte des membres en Israël et hors de ce pays. Ils s'opposent à l'existence d'un Etat juif avant la venue du Messie.

Outre la manifestation prévue pour vendredi à Istanbul, le président turc doit y accueillir le même jour une réunion extraordinaire de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) pour faire condamner le carnage de Gaza et apporter un soutien aux Palestiniens.
Il a affirmé que l'OCI enverrait à cette occasion "un message très fort au monde". M. Erdogan s'est entretenu au téléphone avec plusieurs dirigeants arabes, dont le roi Salmane d'Arabie et le roi Abdallah de Jordanie, et avec le président iranien Hassan Rohani mais le niveau de participation à la réunion, qualifiée de "sommet" par Ankara, n'est pas encore connu.

Alors que la brouille diplomatique entre les deux pays ne connaît pas de répit, le fils de M. Netanyahu, Yair, s'en est mêlé en publiant sur Instagram un drapeau turc barré de l'inscription "Fuck Turkey", selon les médias israéliens.
"Yair Netanyahu est une personne privée et son compte Instagram est aussi privé", a réagi le porte-parole de la famille Netanyahu dans un communiqué.




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L'ambassadeur d'Israël en Turquie a quitté ce pays jeudi après avoir été sommé de partir provisoirement par Ankara qui s'écharpe à coups d'invectives et de sanctions diplomatiques avec l'Etat hébreu depuis le carnage commis par son armée à Gaza. L'ambassadeur Eitan Naeh a pris un avion pour Tel-Aviv à l'aéroport d'Istanbul où son départ a été filmé par des médias turcs....

commentaires (3)

Que de la gueule du côté turc. Il aboie mais be mordra jamais, il faudrait qu'il se range franchement aux côtés des résistants pour qu'il soit crédible et pour qu'il prenne de vraies leçons.

FRIK-A-FRAK

19 h 13, le 16 mai 2018

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Commentaires (3)

  • Que de la gueule du côté turc. Il aboie mais be mordra jamais, il faudrait qu'il se range franchement aux côtés des résistants pour qu'il soit crédible et pour qu'il prenne de vraies leçons.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 13, le 16 mai 2018

  • Recep Tayyep Erdogan accuse Israel de "génocide". Enfin, le mot "génocide" sort de sa bouche mais, attention, il ne le dira jamais, au grand jamais à propos du "génocide" de 1.500.000 arméniens massacrés en 1915 par ses ancêtres les Ottomans. Si un Turc se hasarde à prononcer le mot "génocide" sans aucune autre précision, il finira sa vie dans les geôles turques.

    Un Libanais

    18 h 19, le 16 mai 2018

  • ETRE ACCUSE DE GENOCIDE PAR LE REJETON DES GENOCIDAIRES OTTOMANS EST UNE PREMIERE CONTRE L,AUTRE GENOCIDAIRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 35, le 16 mai 2018

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