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À La Une - revue de presse

Massacre à Gaza : ce qu'en dit la presse à travers le monde

Le transfert de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem éloigne les possibilités de paix, estiment plusieurs titres.

Un homme brandit un drapeau palestinien lors d'affrontements contre les forces israéliennes à la frontière entre Gaza et Israël, le 14 mai 2018. AFP / THOMAS COEX

La presse internationale dénonce mardi quasiment à l’unanimité "un bain de sang" à Gaza, au lendemain de la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de l'été 2014, avec la mort de 59 Palestiniens, et estime que le transfert de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem éloigne les possibilités de paix. 


Titres de la presse libanaise

"Le jour du transfert de l'ambassade américaine s'est noyé dans le sang des Gazaouis", titre an-Nahar.  "Jérusalem ... arabe, arabe, arabe", écrit al-Mustaqbal. "Nous reviendrons inévitablement", affirme, pour sa part al-Akhbar. Le quotidien pro-Hezbollah dénonce "la trahison des Arabes de Trump" et la "soumission de certains Palestiniens", dans une allusion à l'autorité palestinienne. 


Palestine

"Journée palestinienne historique, manquement arabe et islamique honteux", écrit al-Quds. "La position des Etats arabes et islamiques est honteuse et montre un manquement au devoir de résistance et au devoir religieux envers Jérusalem", poursuit le quotidien.  

"Ici, ils célèbrent et là-bas ils tuent", écrit Mohannad Abdel Hamid dans les colonnes du quotidien proche du Fateh, al-Ayyam. "Sur cette terre, la mort et le sang n'épargnent personne et sur cette même terre on applaudit", affirme-t-il. "C'est un tableau surréaliste que l'on voit aujourd'hui : leur joie et notre désespoir, leur richesse et notre pauvreté, leur stabilité et notre éparpillement, leur victoire et notre défaite (...)". M. Abdel Hamid estime que la décision de Donald Trump de transférer l'ambassade américaine à Jérusalem, "ouvre la voie à un combat sans fin qui ne peut être résolu qu'en expulsant six millions de Palestiniens". 


(Lire aussi : Les Palestiniens marchent au nom du "droit au retour" après une journée meurtrière


Israël 

"Arrêtez le bain de sang !", lance le quotidien israélien Haaretz.  "Il n'y a pas de contestation sur le droit d'Israël à défendre sa frontière, mais cela ne signifie pas qu'il a le droit de faire ce qui lui plaît à ceux qui essaient de la franchir", ajoute le quotidien. "Le bureau du Premier ministre doit sérieusement  examiner la disposition du Hamas à négocier un cessez-le-feu avec Israël, et annoncer des mesures pour réduire considérablement le blocus (de Gaza, ndlr) et permettre aux blessés graves d'être traités en Israël", ajoute-t-il.

Le Jerusalem post appelle, pour sa part, les Palestiniens à "avancer". "Les Palestiniens peuvent avancer, et le moment est venu de le faire. Ce qui leur semble être une manœuvre unilatérale du président des États-Unis de déclarer Jérusalem comme capitale d'Israël et de transférer l'ambassade américaine, n'est pas une décision unilatérale, c'est la réalité, écrit le quotidien. Jérusalem est la capitale d'Israël. Si vous acceptez qu'Israël existe - qu'Israël est un Etat -, alors vous devez accepter Jérusalem comme capitale. C'était la capitale juive il y a plus de 3 000 ans et ça l'est encore aujourd'hui".


Etats-unis

"Mort à Gaza, nouvelle ambassade à Jérusalem et la paix plus loin que jamais", titre le New York Times. Dans les colonnes du quotidien américain, Michelle Goldberg dénonce "un spectacle grotesque à Jérusalem", en décrivant la cérémonie d'inauguration à laquelle étaient présents Ivanka Trump, fille du président, et son époux Jared Kushner. Dans un éditorial titré "L'échec de Trump à Jérusalem", l'on peut lire : "Trump a offert l’ambassade comme un cadeau au gouvernement de Netanyahu sans condition et sans concessions. Le monde n'a pas été témoin d'une aube de paix et de sécurité, mais a vu les soldats israéliens tuer des Palestiniens". 


Le Wall street journal estime, de son côté, que "Trump a tenu des promesses que d'autres n'ont pas tenues". "La violence a entaché le transfert de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem lundi, mais la cérémonie était plus une excuse qu'une cause", estime le quotidien. Le transfert de l'ambassade des États-Unis avait été promis par plusieurs présidents et politiciens, y compris Bill Clinton et George W. Bush. La différence est que Donald Trump a tenu sa promesse", peut-on encore lire. " Le transfert de l'ambassade est également une réaffirmation symbolique du soutien des États-Unis à Israël. Les liens entre les deux pays se sont effrités durant les deux mandats du président Obama, alors que M. Obama a fait de la conclusion d'un accord nucléaire avec l'Iran sa priorité, sa seule et unique priorité au Moyen-Orient, ajoute le WSJ. (...). Quant à la paix en Palestine, cela n'arrivera que lorsque les Palestiniens décideront qu'Israël ne s'en ira pas".


(Lire aussi : Le syndrome de Jérusalem, l'édito d’Émilie SUEUR)


Arabie saoudite

"Le massacre du lundi noir, témoin du transfert de l’ambassade", titre le quotidien panarabe à capitaux saoudiens Al-Hayat.

Dans un éditorial intitulé "les martyrs de l'ambassade", le quotidien saoudien al-Riyad affirme que "le faible espoir de solution palestinienne n'existe plus aujourd'hui après le transfert de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem". Le journal  déplore le fait que "la communauté internationale assiste au massacre commis à l'encontre du peuple palestinien sans bouger" et estime que "se taire sur les crimes de guerre à l'égard du peuple palestinien est un crime qui ne peut être pardonné". 

Dans un éditorial publié dans al-Sharq Al-Awsat intitulé "La montée en puissance régionale d'Israël", Abdelrahmane el-Rached se contente d'évoquer la décision américaine de se retirer de l'accord nucléaire iranien, estimant que lorsque "les sanctions seront à nouveaux appliquées et que la pression s'intensifiera sur l'Iran, Israël aura un rôle régional nouveau, celui du policier qui surveille et demande des comptes à l'Iran". "A la faveur de l'expansionnisme régional de l'Iran, le rôle régional d'Israël va s'accroître", ajoute le journaliste qui estime que l'Iran a perdu dans les dernières confrontations en Syrie. 


Lundi, l'Arabie saoudite a condamné les tirs israéliens mais n'a toutefois pas évoqué l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem.
"L'Arabie saoudite condamne avec force les tirs des forces d'occupation israéliennes contre des civils palestiniens désarmés qui ont fait des dizaines de tués et de blessés", a déclaré un porte-parole du ministère saoudien des Affaires étrangères. Le porte-parole, cité par l'agence officielle SPA, a appelé la communauté internationale à "assumer ses responsabilités et à faire cesser les violences contre les Palestiniens", rappelant la position de Riyad en faveur des "droits du peuple palestinien".

Émirats arabes unis

"Une nouvelle catastrophe", titre en une le quotidien anglophone émirati The National. "Quand le monde se réveillera-t-il face à la brutalité d'une armée qui répand volontairement le sang de ceux qu'elle occupe ?", interroge le quotidien, qui rappelle que la "journée de la Nakba est un rappel du besoin d'une solution pacifique pour les Palestiniens". 


Turquie 

Yusuf Kanli signe un éditorial intitulé "Une bombe à retardement au Moyen-Orient", dans le quotidien Hurriyet Daily News. "Le transfert de l'ambassade des Etats-Unis va ouvrir un nouveau chapitre dans le conflit israélo-arabe, mais va aussi mener à un clash des civilisations, écrit le journaliste. Une bombe à retardement à été placée au cœur de la communauté internationale". 


(Lire aussi : L’euphorie israélienne entraîne un bain de sang palestinien)



France

"Les provocateurs sont Donald Trump et Benjamin Netanyahu", assure Alexandra Schwartzbrod dans Libération. "Il faut avoir un hubris démesuré ou être d'un cynisme absolu pour oser prononcer le mot +paix+ après avoir mis le feu aux Territoires", juge-t-elle.

Dans un édito intitulé "Des Palestiniens abandonnés et déshumanisés", le Monde se demande ce que retiendra l’histoire de ce 14 mai 2018. "Ce qu’il restera, surtout, de cette journée est le spectacle schizophrène et obscène des réjouissances diplomatiques américano-israéliennes à Jérusalem pendant qu’un carnage était perpétré, à une centaine de kilomètres de là, sur des civils cherchant à franchir une frontière, sans autre arme que leur désespoir", peut-on lire. "Ce +lundi noir+ révèle également la déshumanisation quasi totale des Palestiniens par une grande partie de la classe politique et de la société israéliennes", poursuit-il, avant de souligner que "l’alignement, par l’administration Trump, de la position des Etats-Unis sur celle du Likoud n’est pas un cadeau pour Israël, contrairement à ce que pourraient croire les Israéliens : il encourage le gouvernement Netanyahu dans son hubris guerrière".

Dans La Croix, Guillaume Goubert rappelle que "la responsabilité des partenaires internationaux est d'aider à la recherche d'une issue, non de mettre de l'huile sur le feu. Ce que vient de faire Donald Trump".


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La presse internationale dénonce mardi quasiment à l’unanimité "un bain de sang" à Gaza, au lendemain de la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de l'été 2014, avec la mort de 59 Palestiniens, et estime que le transfert de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem éloigne les possibilités de paix. 
Titres de la presse libanaise

"Le...

commentaires (3)

haram ce peuple qui cherche a ravoir sa dignite et sa LIBERTE en se sacrifiant ... mais le pb maintenant pour eux et je crois qu'ils le craignaient aussi c'est qu'il y a eu jurisprudence .... ASSAD A MASSACRER SON PEUPLE PENDANT 6 ANS ET PERSONNE N'A LEVER LE PETIT DOIGT ISRAEL PEUT FAIRE ET PERSONNE LEVERA LE PETIT DOIGT NI LE HEZB NI L'IRAN BIEN SUR ET LA JE STRESS SUR L'IRAN BCP PLUS CAR C'EST ELLE QUI SE TARGUENT LE PLUS D'ETRE DERRIERE LES OPPRIMES ET SURTOUT DE LA PALESTINE QU'ELLE MAINTIENT COMME POINT D'HONNEUR ... MAIS NE FERA RIEN CAR CES INTERETS PROPRES SONT EN JEUX EN CE MOMENT AVEC LE NUKE ET SURTOUT SON ECONOMIE

Bery tus

20 h 58, le 15 mai 2018

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Commentaires (3)

  • haram ce peuple qui cherche a ravoir sa dignite et sa LIBERTE en se sacrifiant ... mais le pb maintenant pour eux et je crois qu'ils le craignaient aussi c'est qu'il y a eu jurisprudence .... ASSAD A MASSACRER SON PEUPLE PENDANT 6 ANS ET PERSONNE N'A LEVER LE PETIT DOIGT ISRAEL PEUT FAIRE ET PERSONNE LEVERA LE PETIT DOIGT NI LE HEZB NI L'IRAN BIEN SUR ET LA JE STRESS SUR L'IRAN BCP PLUS CAR C'EST ELLE QUI SE TARGUENT LE PLUS D'ETRE DERRIERE LES OPPRIMES ET SURTOUT DE LA PALESTINE QU'ELLE MAINTIENT COMME POINT D'HONNEUR ... MAIS NE FERA RIEN CAR CES INTERETS PROPRES SONT EN JEUX EN CE MOMENT AVEC LE NUKE ET SURTOUT SON ECONOMIE

    Bery tus

    20 h 58, le 15 mai 2018

  • CONDAMNER EN PAROLES VIDES NE SUFFIT PAS. IL FAUT PRENDRE DES MESURES CONTRE LES MASSACREURS SIONISTES DU PEUPLE PALESTINIEN ! ET L,ON OSE SE DEMANDER APRES POURQUOI LES ARABES ET LES MUSULMANS EN GENERAL MAIS LES PEUPLES DU MONDE AUSSI NE NOUS AIMENT PAS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 39, le 15 mai 2018

  • Que retiendront les générations arabes futures ? L'abandon , le lâchage, la lâcheté de leurs dirigeants par rapport à un massacre gratuit et orgiaque du dernier pays d'apartheid du monde . Après israel le monde n'en connaîtra pas d'autres.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 54, le 15 mai 2018

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