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À La Une - Liban

Législatives 2018 : ce qu'en dit la presse locale et régionale

Certains titres parlent d'une "claque" pour Saad Hariri, d'autres d'une "opportunité ratée".

Le Premier ministre libanais Saad Hariri faisant le signe de la victoire après avoir voté dimanche 6 mai 2018 dans le cadre des législatives. REUTERS/Jamal Saidi

Alors que le décompte des voix est toujours en cours et que le Liban attend les résultats officiels des élections législatives qui ont eu lieu dimanche, la presse locale et régionale livre déjà ses impressions du scrutin, qualifié par certains titres d'"étrange" et de "confessionnel", analyse les résultats préliminaires, certains titres parlant d'une "gifle" pour Saad Hariri d'autres d'une "opportunité ratée", et se penche sur les éventuelles influences étrangères.

Dans le quotidien libanais al-Moustaqbal, organe du Courant du Futur de Saad Hariri, le journaliste Wissam Saadé décrit le scrutin de dimanche comme "le plus étrange de l'histoire du Liban, en raison de la nouvelle loi électorale, de la structure des listes, de toute la saison électorale, de la journée de vote dans tous ses détails et, surtout, du taux de participation". M. Saadé estime que "l'étrangeté" des législatives est également due au fait que le mode de scrutin proportionnel a été introduit alors que les partis libanais n'ont pas "le minimum requis de démocratie interne", ce qui a conduit à "ce festival d'hystérie et de combat féroce même entre alliés". 

Le quotidien pan-arabe Asharq al-Awsat, a lui aussi relevé l'image "confessionnelle" de la "scène" électorale libanaise, qui a été "renforcée par la nouvelle loi électorale", notamment à Beyrouth, divisée en deux circonscriptions, reprenant le partage confessionnel de la guerre civile.


(Lire aussi : Législatives libanaises 2018 : Les leçons à retenir du scrutin)        



"La plus grande gifle"
Pour al-Akhbar, quotidien libanais proche du Hezbollah, qui analyse les résultats préliminaires, "Saad Hariri (et le Courant du Futur) ont connu la plus grande gifle de leur histoire". Le Premier ministre "n'est plus en position de parler du monopole de la représentation sunnite dans le pays", ce qui affecte ses chances d'être reconduit à la tête du nouveau gouvernement, "ni du monopole de la représentation des grandes villes, ni du leadership de la formation politique affiliée à l'axe américano-saoudien au Liban", écrit le journaliste Ibrahim el-Amine. Le journaliste estime que le Courant patriotique libre (CPL) a également connu un recul, qui a permis "une grande avancée des Forces libanaises et un renforcement des Marada et du Parti socialiste national syrien". Selon lui, ce recul "impose une nouvelle équation selon laquelle le CPL n'a plus une influence exceptionnelle". Il souligne par ailleurs que les "autres formations politiques du 14 Mars" ont connu une perte dans tout le pays, soulignant que "le soutien étranger" apporté à ces partis "n'a pas porté ses fruits comme prévu". 


Témoignages : Paroles d'électeurs libanais : "Nous sommes heureux de pouvoir exercer enfin notre droit de vote"   

Des accusations balayées par Wajdi Aridi, du quotidien libanais An-Nahar, qui, citant des sources politiques haut placées, affirme que "le ralentissement des activités du chargé d'affaires saoudien au Liban prouve le respect qu'a Riyad pour le scrutin au Liban". Ces mêmes sources réfutent "toute ingérence, de près ou de loin, de l'Arabie saoudite dans les élections". Dans son article, M. Aridi affirme également que le fait qu'"aucune visite n'a été effectuée à Riyad" et "l'absence d'observateurs internationaux provenant des pays arabes et du Golfe" constituent d'autres preuves de la non-ingérence de l'Arabie dans le scrutin. Les collègues de M. Aridi, Rosanna Bou Mounsef et Emile Khoury, se penchent pour leur part sur l'après-élections et l'influence qu'aura le Hezbollah, qui sort renforcé du scrutin, sur le futur du pays.  


(Lire aussi : Les lenteurs du vote ont-elles fait ombrage à la liberté des législatives ?)


"Opportunité ratée"
Dans le quotidien al-Joumhouria, le journaliste Sejaan Kazzi se penche de son côté sur le faible taux de participation (49,2%) au scrutin, décrivant les élections comme "une nouvelle opportunité ratée". "Les peuples ont mené des révolutions et sont entrés dans des guerres qui ont duré des années et fait de nombreuses victimes pour atteindre le changement, relève le journaliste. Mais lorsqu'on nous donne le pouvoir de changer les choses sans verser une goutte de sang, avec seulement une goutte d'encre, nous n'utilisons pas ce droit incroyable". Il regrette que "les Libanais ne parviennent pas à démolir le mur qui se dresse entre eux et le changement". M. Kazzi estime que "les détenteurs du pouvoir se sont échangés des sièges afin de pouvoir les conserver", affirmant que le seul changement qui ait eu lieu est "le résultat de la force de l'argent et non pas de la volonté des gens". "Ce qui se construit sur l'argent est corrompu et donc, invalide", estime-t-il.

Au niveau de la presse internationale, le Washington Post estime que les sièges perdus par le Courant du Futur (selon les résultats préliminaires) "témoignent du manque de confiance des électeurs sunnites à l'égard du parti de M. Hariri, dans un contexte d'économie stagnante et d'exaspération généralisée vis-à-vis de la guerre en Syrie et du million de réfugiés installés au Liban". Selon le Post, M. Hariri pourrait "malgré ses pertes obtenir le plus grand bloc au Parlement, ce qui faciliterait son retour à la tête de l'Exécutif". Le quotidien américain souligne également que le Hezbollah pourrait avoir un bloc assez conséquent pour lui permettre "d'imposer son veto à toute loi à laquelle s'opposerait le parti chiite". 


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Alors que le décompte des voix est toujours en cours et que le Liban attend les résultats officiels des élections législatives qui ont eu lieu dimanche, la presse locale et régionale livre déjà ses impressions du scrutin, qualifié par certains titres d'"étrange" et de "confessionnel", analyse les résultats préliminaires, certains titres parlant d'une "gifle" pour Saad Hariri d'autres...

commentaires (1)

Croyez le ou pas les chiites sont une calamité, qu'ils partent donc ! Cette idée existe au Liban chez ceux de qui les considérent comme un " danger existentiel " Oui les chiites du Liban sont une grande calamité car ils sont nés au sein de la résistance des convois des martyrs . Ils ont combattu israel avec ferveur et dans les règles de l'art du combat jusqu'au coup de pied au derrière en 2000, et ont donné leurs martyrs à la nation et marque avec leur sang les plus grandes épopées héroïques, voilà pourquoi ils devraient partir . Les chiites sont des terroristes parce quils n'ont châtie aucun corps d'aucun israélien ni de deachiens, n'ont décapités ni explosés aucune troupe civile. Ils n'ont jamais considéré aucun de leur coreligionnaires comme apostat , ils sont terroristes parce quils respectent les chrétiens, ils n'ont jamais détruits ni croix ni églises, ni déchiré de bible , ni piétiné des icônes. Les chiites sont des espions parce quils n'ont jamais négocié leur terre ni la soumission à l'envahisseur, pendant que des commandants libanais se promenaient en char israelien . Qu'ils partent , mais qu'ils partent donc de ce pays et qu'ils nous construisent un pays où la corruption n'aura pas son mot à dire . SARKIS AL CHAIKHA EL DOUIHI, écrivain libanais maronite .

FRIK-A-FRAK

14 h 12, le 07 mai 2018

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Commentaires (1)

  • Croyez le ou pas les chiites sont une calamité, qu'ils partent donc ! Cette idée existe au Liban chez ceux de qui les considérent comme un " danger existentiel " Oui les chiites du Liban sont une grande calamité car ils sont nés au sein de la résistance des convois des martyrs . Ils ont combattu israel avec ferveur et dans les règles de l'art du combat jusqu'au coup de pied au derrière en 2000, et ont donné leurs martyrs à la nation et marque avec leur sang les plus grandes épopées héroïques, voilà pourquoi ils devraient partir . Les chiites sont des terroristes parce quils n'ont châtie aucun corps d'aucun israélien ni de deachiens, n'ont décapités ni explosés aucune troupe civile. Ils n'ont jamais considéré aucun de leur coreligionnaires comme apostat , ils sont terroristes parce quils respectent les chrétiens, ils n'ont jamais détruits ni croix ni églises, ni déchiré de bible , ni piétiné des icônes. Les chiites sont des espions parce quils n'ont jamais négocié leur terre ni la soumission à l'envahisseur, pendant que des commandants libanais se promenaient en char israelien . Qu'ils partent , mais qu'ils partent donc de ce pays et qu'ils nous construisent un pays où la corruption n'aura pas son mot à dire . SARKIS AL CHAIKHA EL DOUIHI, écrivain libanais maronite .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 12, le 07 mai 2018

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