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Liban - Liban-Nord I / Reportage

Au Akkar, les face-à-face familiaux ont pimenté un scrutin plutôt terne

Une vieille dame votant à Berkayel, dans le caza du Akkar. Photo M.H.

Contrairement aux attentes et aux sondages, qui prévoyaient un taux de participation dépassant les 55 %, les élections dans la première circonscription au Liban-Nord (Akkar) ont été relativement boudées par un électorat (277 000 inscrits environ) désorienté par l’existence de 6 listes différentes, soit 37 candidats, appelés à se partager 7 sièges : 3 pour les sunnites, deux pour les grecs-orthodoxes, un pour les maronites et un pour la communauté alaouite.

De Wadi Khaled à Akroum et de Kobeyate à Halba en poussant vers Jouma et Fneidek, pour finir à Bebnine, les grandes agglomérations du Akkar ont été témoins d’un certain rejet d’une loi électorale jugée trop rigide, qui oblige l’électeur à voter pour un homme et une ligne politique, mais le privant de toute liberté de choix en dehors de ce fourreau politique paralysant. Autre facteur désorientant : l’existence d’alliances de pure opportunité liant certains candidats à des courants et partis auxquels ils s’opposeraient en temps normal. Pour beaucoup d’abstentionnistes, il n’était pas question de se transformer en « faux témoins » ou d’élire « des inconnus ».


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C’est donc les grands face-à-face familiaux qui ont donné du sel à un scrutin plutôt terne. Les grandes batailles dans cette circonscription se sont concentrées dans les petites villes (ou les grands villages) de la circonscription où des têtes de liste se faisaient face. C’est le cas en particulier à Kobeyate où quatre candidats relevant de quatre listes différentes, à savoir Hadi Hobeiche (courant du Futur), Mikhaël Daher (indépendant), Jimmy Jabbour (appuyé par les FL) et Georges Nader (société civile), se sont affrontés. Même situation à Fneidek où le vétéran Wagih Baarini affrontait… son propre fils, Walid Baarini, et Badr Ismaïl, appuyé par le général Achraf Rifi. Et à Wadi Khaled, la grande bataille opposait Mohammad Sleiman (courant du Futur) à Mohammad Yehia (appuyé par le CPL).


(Lire aussi : Les lenteurs du vote ont-elles fait ombrage à la liberté des législatives ?)



La journée électorale festive, avec participation massive des électeurs, s’est donc transformée dans cette région en « journée ordinaire » particulièrement décevante pour les clés électorales qui ont continué d’espérer jusqu’à la fin que les « électeurs de 5 à 7 » allaient modifier (moyennant certaines incitations… qui n’étaient pas venues) le taux de participation, et en même temps les équilibres.
Des nuances doivent quand même été introduites dans ce paysage plutôt morne. Il faut reconnaître en effet que l’électorat alaouite et dans une moindre mesure l’électorat chrétien ont fait preuve de plus de présence que l’électorat sunnite.
Sur le plan logistique, comme sur le plan de la sécurité, aucun incident notable n’a été enregistré, la plupart des candidats se pliant volontiers au silence électoral de rigueur, à quelques rares écarts près.


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