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À La Une - Syrie

Dans les hôpitaux d'Afrine, l'offensive turque fait craindre une "tragédie"

"Les médicaments et les aides humanitaires sont bientôt épuisés", met en garde Khalil Sabri Ahmed, directeur du principal hôpital de la ville.

Une fillette blessée recevant des soins dans l'hôpital Avrin, à Afrine, au nord de la Syrie, le 23 janvier 2018. AFP / Ahmad SHAFIA BILAL

Allongé sous une couverture grise, l'oeil tuméfié et le crâne enroulé d'un bandage, l'homme blessé dans les bombardements turcs fait le V de la victoire. A Afrine, cible d'une offensive d'Ankara dans le nord syrien, hôpitaux et secouristes s'attendent au pire.

"Les médicaments et les aides humanitaires sont bientôt épuisés", met en garde Khalil Sabri Ahmed, directeur du principal hôpital de la ville d'Afrine, qui reçoit depuis une semaine les civils blessés dans l'offensive de la Turquie.

En Syrie ravagée depuis 2011 par une guerre meurtrière, Ankara a lancé le 20 janvier une opération militaire avec des rebelles syriens alliés. L'objectif: chasser la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) de la région d'Afrine, située à la frontière.

Dans le principal hôpital de la ville, les couloirs sont silencieux et ceux qui les empruntent --infirmières, femmes et enfants-- affichent un visage grave, a constaté un reporter collaborant avec l'AFP.

Allongée dans un lit en fer, le pied dans le plâtre, une fillette est encouragée à raconter son calvaire devant les caméras. Cheveux en bataille, elle reste murée dans son silence, le visage impassible et les yeux tristes, observant calmement son entourage, une perfusion reliée au bras.

Ici, un patient emmitouflé dans un épais pullover a sombré dans un profond sommeil, sous une couverture. Un peu plus loin, une infirmière mesure la tension d'un vieil homme à la mine renfrognée et aux cheveux blancs.

Guirlandes et décorations de Noël sont encore accrochées aux murs.


(Lire aussi : « Les milices kurdes n’ont rien à envier au régime Assad »)


'Capacités faibles'
Depuis une semaine, les localités d'Afrine près de la frontière sont la cible d'un pilonnage intensif. Un grand nombre de blessés ont été transférés vers la ville du même nom, relativement épargnée par les combats.

Sur le terrain, les responsables médicaux craignent de ne plus pouvoir prodiguer de soins, la menace de pénuries de médicaments planant toujours. "Les civils sont les plus touchés", insiste M. Ahmed. Son hôpital accueille les cas les plus graves, qui nécessitent une intervention chirurgicale ou un suivi délicat.

Au moins 36 civils ont été tués dans les bombardements turcs depuis le début de l'offensive, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

M. Ahmed explique qu'à la frontière, des "abris médicaux" ont fait leur apparition pour soigner les blessés, après que "les centres médicaux ont été bombardés".

Bordée au nord et à l'ouest par la Turquie, et par des régions contrôlées par des rebelles syriens pro-Ankara au sud et à l'est, Afrine est reliée au monde extérieur par une seule route, contrôlée par des insurgés et menant à Alep, deuxième ville de Syrie.

"Nos capacités sont faibles en raison de ce siège, si la pression s'accentue, ce sera très difficile à supporter", poursuit M. Ahmed, qui lance un appel aux organisations internationales pour recevoir des aides, et surtout pour l'arrêt de "l'agression" turque.

L'Unicef a tiré la sonnette d'alarme, rapportant la mort d'au moins 11 enfants. "La guerre est régie par des lois, et tous les jours ces lois sont transgressées en Syrie", déplore-t-il dans un communiqué.


(Lire aussi : Pourquoi Washington est en train de tomber dans le piège syrien)


'Tragédies humanitaires'
L'ONU avait déjà fait état de quelque 5.000 personnes déplacées par l'offensive en cours, la plupart au sein même de la région où vivent plus de 300.000 personnes dont 120.000 déplacés.

"La violence est si intense que les familles sont confinées dans les sous-sol de leur immeubles. La plupart des magasins sont fermés, les services de protection des enfants soutenus par l'Unicef ont dû être suspendus", selon l'agence onusienne.

Dans l'hôpital d'Afrine, un homme au crâne dégarni remonte le manche de sa chemise et de son pull. L'infirmière lui pique le bras: il est venu donner son sang. A ses côtés, un autre homme attend la fin du prélèvement.

"Nous espérons que les organisations internationales vont lancer des initiatives humanitaires pour nous envoyer des aides", plaide de son côté un directeur du croissant rouge kurde, Nouri Cheikh Qanbar, qui évoque de "graves tragédies humanitaires".

Ces derniers jours, devant les morgues d'Afrine où reposent les corps des victimes, les mêmes scènes se répètent. Inlassablement, des femmes crient et pleurent la perte d'un proche, rapporte un autre journaliste collaborant avec l'AFP.

Les yeux humides, un homme qui a pourtant perdu un fils appelle à la retenue. "Ne pleurez pas, ce sont des martyrs, ils nous ont précédés au Paradis."



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commentaires (2)

ATTILA L,ENRAGE OTTOMAN EST LACHÉ ! A SES MAITRES DE L,OCCIDENT DE RELEVER LE DEFI !

LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

18 h 24, le 28 janvier 2018

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Commentaires (2)

  • ATTILA L,ENRAGE OTTOMAN EST LACHÉ ! A SES MAITRES DE L,OCCIDENT DE RELEVER LE DEFI !

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    18 h 24, le 28 janvier 2018

  • C'est la énième tragédie subie par le peuple kurde. Son bourreau, la Turquie se venge avec toute sa haine et son racisme le plus abjecte envers ce peuple paisible, pour avoir déjouer ses projets d'installer les islamistes de Daech en Syrie et en Irak. Personne n'a oublié quand encore peu, la Turquie armait et aidait avec tout son poids Daech, Al-Qaida et autres groupes terroristes les plus barbares. C'est pour ces mêmes raisons d'ailleurs, le petit apprenti dictateur Erdogan qu'a puni des centaines de milliers de turcs, journalistes, militaires, avocats, magistrats ou encore des fonctionnaires pour leur penchant à dire la vérité devant le monde, il les a tous réduit au silence, en les enfermant. En 2017 la Turquie a définitivement dévoilé son visage au monde et à ceux qui doutaient encore de sa mauvaise foi. Quoiqu'elle fasse la Turquie désormais, il y aura un avant et après 2017 ... Le monde occidental ne regardera plus jamais la Turquie avec la bienveillance qu'avant. Elle peut revenir bientôt, et se frotter aux pieds des occidentaux pour quémander comme à son accoutumé, à l'image d'un chat en manque d'affection.... mais plus personne n'en tiendra compte. C'est un fait acquis.

    Sarkis Serge Tateossian

    14 h 21, le 28 janvier 2018

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