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Liban - Éclairage

Les tentatives de ramener le Liban dans le giron de la Syrie vouées à l’échec

Dans son discours prononcé jeudi, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a cherché à anticiper l'annonce prochaine par l'armée de sa victoire contre les jihadistes de l'État islamique dans le cadre de l'opération intitulée « l'Aube du jurd » menée par la troupe sur les hauteurs de Ras Baalbeck et de Qaa. C'est ce que constatent les milieux du 14 Mars, auprès desquels on estime que les propos du leader chiite s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie visant à mettre en relief le rôle du parti dans cette opération tout en martelant le slogan de la coordination nécessaire sur le terrain pour la libération des jurds. Le leader chiite n'oublie pas non plus de mettre l'accent sur la contribution du Hezbollah et de l'armée syrienne à cette opération de nettoyage, notamment le fait d'avoir assuré le contexte et les circonstances nécessaires pour le succès de cette bataille.

Dans son intervention, Hassan Nasrallah a voulu envoyer des messages politiques et assuré que l'axe de la « moumanaa » (syro-iranien) est en train de marquer des victoires sur la scène arabe, à commencer par la Syrie. D'où son appel à l'État libanais, qu'il invite à prendre contact ouvertement avec Damas pour résoudre l'affaire des militaires otages de l'EI depuis août 2014. Le numéro un du parti chiite plaide également pour une coordination future dans le jurd, une fois les jihadistes boutés hors de cette zone, en vue de leur transfert vers Deir ez-Zor et Raqqa.

 

(Lire aussi : La France voudrait un Liban-rempart contre le terrorisme et l’immigration clandestine)

 

 

Effectuant une lecture politique des positions exprimées par le chef du Hezbollah, un dirigeant de parti estime que Hassan Nasrallah vient de constater que le cours des événements dans la région, plus précisément en Syrie, ne vont plus dans le sens des intérêts de l'axe irano-syrien. Cela est notamment vrai après que les requêtes de coordination entre l'armée libanaise et l'armée syrienne ont été repoussées, le parti chiite ayant éprouvé un grand embarras après le refus du Liban, à plusieurs reprises d'ailleurs, d'établir des canaux de communication avec Damas. L'unanimité autour de l'armée dans son combat contre le terrorisme, exprimée localement et internationalement, n'a pas rassuré non plus les tenants de l'axe syro-iranien, mécontents de voir que leur « rôle » dans cette confrontation a complètement été occulté, notamment la part remplie par le Hezbollah dans le jurd de Ersal.

Pour les Forces libanaises, le camp souverainiste représenté notamment par les milieux du 14 Mars a réussi à faire avorter toutes les tentatives visant à pousser le Liban à être en synchronisation officielle avec le régime de Bachar el-Assad. Que ce soit en ce qui concerne le dossier des réfugiés syriens et leur retour possible chez eux, la collaboration exigée entre les deux armées libanaise et syrienne dans le cadre de l'opération « l'Aube du jurd », les visites officielles de ministres libanais à Damas, maintenues dans le stricte cadre de visites privées, ou encore l'affaire des négociations avec l'EI pour obtenir des informations sur le sort des otages militaires, il s'agit dans tous les cas de tentatives qui ont échoué, estime-t-on dans ces milieux. Les FL croient d'ailleurs savoir que ces tentatives ne cesseront pas pour autant à l'avenir, à l'heure où la Syrie se prépare à accéder à une nouvelle phase.

Pour le 8 Mars, c'est la théorie opposée qui prévaut, à savoir que les conditions imposées par l'axe américain et leurs alliés arabes et libanais liant le départ du président Bachar el-Assad à toute négociation en vue d'un règlement de la crise, sont tombées. Selon ce point de vue, le régime syrien a repris du poil de la bête, et Assad restera à son poste coûte que coûte. Par conséquent, le Liban n'a plus qu'à admettre cette réalité et à faire avec. C'est toutefois sans compter la volonté du camp souverainiste ade faire front à toutes ces tentatives, comme il n'a cessé de le faire au cours de la décennie écoulée, rappellent des sources FL, soutenant que les vieux slogans en vogue à l'époque de la tutelle syrienne, tels que « la concomitance des deux volets » ou « l'unique destinée de deux peuples », sont devenus obsolètes.

 

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Dans son discours prononcé jeudi, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a cherché à anticiper l'annonce prochaine par l'armée de sa victoire contre les jihadistes de l'État islamique dans le cadre de l'opération intitulée « l'Aube du jurd » menée par la troupe sur les hauteurs de Ras Baalbeck et de Qaa. C'est ce que constatent les milieux du 14 Mars, auprès desquels on estime que...

commentaires (3)

Étonné de lire les "les milieux du 14 Mars" , "Pour le 8 Mars". Ce clivage existe encore ?

L'ARCHIPEL LIBANAIS

12 h 01, le 26 août 2017

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Étonné de lire les "les milieux du 14 Mars" , "Pour le 8 Mars". Ce clivage existe encore ?

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    12 h 01, le 26 août 2017

  • AINSI SOIT-IL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 01, le 26 août 2017

  • calmons nous -beaucoup-l'equation doit etre celle ci: a--SI la syrie des assad n'a plus dorenavant le pouvoir de dicter les choses au hezb ,alors ca va. que le liban se rabiboche avec elle, puisqu'en tous les cas le hezb serait le seul a dicter au pouvoir libanais certaines de ses decisions- ce qu'il fait ds tous les cas maintenant. b-- SI la syrie des assad aura le pouvoir d'imposer des choses au hezb , alors la ...... BIG BIG dilemma ! Dans les 2 cas, n'esperons plus l'aide de qui que ce soit. pas a ce stade et surtout pas a ce propos.

    Gaby SIOUFI

    09 h 32, le 26 août 2017

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