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Liban - Armes illégales

À la veille du renouvellement du mandat de la Finul, Washington accentue la pression sur le Liban

Le Hezbollah est de plus en plus dans la ligne de mire américaine et onusienne.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir le 30 août pour examiner le renouvellement du mandat de la Finul. Photo d'archives

Le Conseil de sécurité doit se réunir le 30 août pour examiner, comme chaque année, le renouvellement pour un an du mandat de la Finul qui expire le 31 du mois. Cette procédure, qui se répète machinalement depuis 1978, semble cependant en passe de perdre son caractère routinier cette année.

Les États-unis ne cachent pas, en effet, qu'ils souhaitent une « amélioration » du mandat de la force internationale de paix, dans un sens qui rejoint les pressions exercées par l'administration du président Donald Trump sur l'Iran et son allié libanais, le Hezbollah. Selon Washington, le renouvellement fin août de la mission de paix de l'ONU au Liban doit permettre de renforcer les capacités des Casques bleus à enquêter et à rendre compte des trafics d'armes présumés liés au Hezbollah.

« Ces armes – qui sont presque entièrement dans les mains de terroristes du Hezbollah – menacent la sécurité et la stabilité de la région », a affirmé lundi dans un communiqué l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, citée par l'AFP, dans une dépêche datée de Washington. « La Finul doit augmenter ses capacités et son engagement à enquêter et rapporter sur ces violations », a-t-elle ajouté.

Les États-Unis attendent « des améliorations significatives » à ce sujet dans le mandat de la Finul lors de son renouvellement, a insisté la représentante américaine en apportant son soutien à une lettre du 4 août au Conseil de sécurité du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Dans cette missive, M. Guterres avait indiqué qu'il entend voir comment la mission de la Finul pourrait être améliorée contre « la présence illégale de personnels armés, d'armes et d'infrastructures dans ses zones d'opérations ». Dans sa lettre, le secrétaire général de l'ONU avait aussi réclamé le désarmement de tous les groupes armés au Liban afin de renforcer l'autorité de l'armée et du gouvernement.

Sa lettre du 4 août fait suite à son rapport cyclique sur la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité (2006), daté du 11 juillet dernier et dans lequel il avait sans ambages soutenu que l'autorité de l'État libanais est « fragilisée à cause du Hezbollah et d'autres groupes qui continuent de détenir des armes, en violation des obligations du pays au titre de la résolution 1701 ». Deux semaines plus tard, le président américain Donald Trump, qui recevait à la Maison-Blanche le Premier ministre, Saad Hariri, affirmait à son tour que le Hezbollah représente une « menace pour l'État libanais, le peuple libanais et toute la région ».

Placé dans le contexte du bras de fer entre les États-Unis et l'Iran contre qui Washington vient d'imposer de nouvelles sanctions pour le punir à cause de ses activités militaires au Moyen-Orient, tout en envisageant d'autres contre le Hezbollah pour sa détention d'armes illégales et ses activités militaires extraterritoriales, le renouvellement du mandat de la Finul devient une carte de pression que les États-Unis semblent déterminés à employer au Palais de Verre. Et si l'épreuve de force se transpose à l'ONU, elle prendra inévitablement une dimension autre puisqu'elle mettra face à face le tandem Russie-Chine et les États-Unis. Le renouvellement du mandat des Casques bleus risque-t-il d'être compromis ?

Au Liban, on se veut rassurant sur la question, en partant du principe que les États-Unis ne peuvent pas bloquer une procédure qui reste indispensable pour le maintien de la stabilité au Liban-Sud, et notamment dans la région frontalière. On redoute quand même les pressions américaines qui sont en train d'aller crescendo sur le pays, dont notamment un éventuel gel des aides à l'armée.

Dans un communiqué qu'il a fait paraître hier pour répondre à des commentaires avancés sur les réseaux sociaux, au sujet de propos tenus en mars 2016 par Saad Hariri sur le plateau de la chaîne américaine CNN, mais présentés de « manière tronquée », le ministre d'État pour les Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi, a assuré que le chef du gouvernement avait « catégoriquement rejeté à l'époque toute crainte que le Hezbollah ne mette la main sur les armes des forces régulières ». Saad Hariri avait aussi déploré le fait « que tout le monde avait abandonné le Liban », selon le ministre. « Le chef du gouvernement avait affirmé redouter qu'on ne livre le pays au Hezbollah », en commentant à l'époque la politique de l'ancien président américain Barack Obama.

Selon le chef du gouvernement, s'il faut à tout prix éviter que le Liban ne tombe entre les mains du Hezbollah et de l'Iran, il est impératif de préserver l'État et de soutenir ses institutions, notamment l'armée, a poursuivi Mouïn Merhebi, dont les propos résonnaient comme une réponse indirecte aux discours qui se tiennent de l'autre côté de l'Atlantique.

 

 

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Le Conseil de sécurité doit se réunir le 30 août pour examiner, comme chaque année, le renouvellement pour un an du mandat de la Finul qui expire le 31 du mois. Cette procédure, qui se répète machinalement depuis 1978, semble cependant en passe de perdre son caractère routinier cette année.
Les États-unis ne cachent pas, en effet, qu'ils souhaitent une « amélioration » du mandat...

commentaires (3)

Il serait juste de renforcer le mandat de la FINUL afin de maîtriser un peu le chantage du Hezbollah!

Beauchard Jacques

11 h 16, le 09 août 2017

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Commentaires (3)

  • Il serait juste de renforcer le mandat de la FINUL afin de maîtriser un peu le chantage du Hezbollah!

    Beauchard Jacques

    11 h 16, le 09 août 2017

  • RIEN a craindre la . israel se sentirait en danger + au cas ou la finul devait faire la fine bouche.

    Gaby SIOUFI

    10 h 01, le 09 août 2017

  • QUE L,ONU ET LES GRANDES PUISSANCES FASSENT APPLIQUER LA 1701 COUTE QUE COUTE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 45, le 09 août 2017

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