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Nasrallah : La décision de lancer la bataille du jurd de Ersal n’était ni syrienne ni iranienne

Le chef du Hezbollah parle d'une "très grande victoire qui a surpris tout le monde".

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d'un discours télévisé retransmis en direct, le 26 juillet 2017. Photo AFP PHOTO / AL-MANAR TV

Le secrétaire général du Hebollah, Hassan Nasrallah, a assuré mercredi que la décision de lancer vendredi dernier la bataille du jurd de Ersal était purement libanaise, et n'émanait ni de l'Iran ni de la Syrie, deux pays alliés du parti chiite. Le chef du Hezb a dans ce contexte parlé d'une "très grande victoire qui a surpris tout le monde", alors que ses combattants continuaient de progresser face aux jihadistes qui sévissent dans ce secteur frontalier de la Syrie.

"L'objectif de la bataille du jurd de Ersal et de celui de Flita, est de déloger les groupes armés des zones contrôlées par le Front al-Nosra (actuellement le Front Fateh el-Cham), dans ces deux secteurs, l'un en territoire libanais, l'autre en Syrie", a d'emblée expliqué le chef du parti chiite, lors d'un discours télévisé intitulé "Armée, peuple, résistance" et retransmis en direct.

"Cette lutte est juste, sans aucun doute. Que ceux qui doutent de cela aillent visiter le Hermel, Qaa, Ras Baalbeck, Ersal, (...) et toute la Békaa, et qu'ils demandent aux habitants des régions qui ont été ciblées par des voitures piégées, et ceux qui étaient menacés par des attentats suicides, pourquoi cette bataille a lieu", a-t-il martelé.

Revenant sur les préparatifs de la bataille, Hassan Nasrallah a confié que cette opération "avait été retardée depuis 2015, au moment où nous avions reconquis plusieurs régions du secteur. Le jurd était devenu à nouveau une base pour préparer des explosifs et des attentats, après l'échec des efforts des cellules présentes dans les zones plus centrales du pays. La décision de lancer cette bataille n'était ni iranienne ni syrienne, même en ce qui concerne le jurd de Flita (en Syrie). Nous avions demandé l'aide de la Syrie pour lancer la bataille dans cette région, mais la décision était purement interne. Les préparatifs avaient été lancés l'hiver dernier, et la collecte de renseignements, ainsi que les préparatifs logistiques et humains avaient débuté au printemps. Nous avons préféré lancer la bataille après le mois du Ramadan. Cela n'a rien à voir avec les réunions sur la Syrie à Genève, ou ce qui se passe à Jérusalem, ou avec le président Trump. Ce genre de bataille ne se décide pas des jours à l'avance, mais plutôt des mois au minimum".

Les combats dans le jurd de Ersal divisent profondément la classe politique, les uns considérant qu'il s'agit là d'une bataille légitime contre le terrorisme, identifié comme étant l'ennemi du Liban au même titre qu'Israël, les autres contestant au Hezbollah sa décision unilatérale d'engager le combat.

 

(Lire aussi : L'avancée du Hezbollah ralentie par la présence de civils à Wadi Hmayed)

 

"Une victoire militaire très grande"

Le chef du Hezbollah s'est ensuite félicité des progrès réalisés par ses combattants sur le terrain.
"Nous sommes en présence d'une victoire militaire très grande, réalisée en l'espace de 48h. Cette victoire a surpris tout le monde, en raison de la difficulté du terrain et des circonstances. Car avec une telle rapidité, et le moins de pertes possibles, il s'agit d'un exploit", a-t-il martelé, avant d'ajouter que "dans le jurd de Flita, le combat était mené conjointement avec l'armée syrienne, et le ce secteur a été totalement libéré".

Hassan Nasrallah a ensuite rendu un hommage appuyé à l'armée libanaise qui a de son côté sécurisé la localité de Ersal en empêchant toute tentative d'infiltration de la part des jihadistes avec lesquels elle a échangé des tirs à plusieurs reprises depuis la semaine dernière.

"Sur le territoire libanais, ce que l'armée libanaise a fait dans le périmètre de Ersal et son jurd était essentiel à cette victoire. Grâce à la présence de l'armée libanaise, les groupes armés ont compris que leurs arrières n'étaient pas protégés. Et la bourgade de Ersal a été sécurisée grâce à l'armée libanaise. Celle-ci a également protégé les réfugiés syriens et les a rassurés, même dans les secteurs qui ne sont pas sous son contrôle", a expliqué le chef du parti chiite, voyant en l’institution militaire libanaise "le partenaire dans ce triptyque en or, +armée, peuple, résistance+".

 

"Nous devons également mentionner le comportement responsable du groupe armé les Brigade Ahl el-Cham. Ils ont participé aux combats contre nous lors des premiers jours, mais ils ont plus tard compris que cela était sans issue, et ont écouté nos appels, en décidant de se retirer des lignes du front vers les camps de réfugiés afin de protéger leurs familles présentes sur place", a ensuite expliqué Hassan Nasrallah.

"Nous leurs avons assuré leur retraite, et les civils à Wadi Hmayed n'ont pas été touchés, et ils ne le seront pas. Nous sommes prêts, en coopération avec les armées libanaise et syrienne, à assurer l'évacuation des combattants des Brigades Ahl el-Cham vers le territoire syrien. Nous leurs assurons cela publiquement. Le timing dépend d'eux", a-t-il déclaré.

 

(Lire aussi : Hariri : "Je préférerais que l'armée libanaise fasse ce que fait le Hezbollah aujourd'hui dans le jurd de Ersal")

 

"Ersal n'a jamais été la cible"

Mercredi, les combattants du parti chiite ont poursuivi leur avancée sur le terrain, affirmant avoir "touché" le chef des opérations de Fateh el-Cham dans le jurd de Ersal, Ammar Wardi, sans préciser s'il a été tué ou blessé.

"Les éléments armés (du Front Fateh el-Cham) sont retranchés dans des zones étroites, pris en tenaille entre l’armée libanaise, nos combattants, et ceux du groupe Etat islamique qui veulent les humilier", s'est félicité Hassan Nasrallah.

 

"Malgré la violence des combats, la localité de Ersal est restée sûre.  Cette bourgade n’a jamais été la cible. Certains ont essayé de nous accuser de vouloir porter atteinte aux habitants sunnites de ce village mais cela est infondé", a-t-il insisté.

Le leader chiite a ensuite expliqué qu'actuellement, "les efforts concernent le terrain et les négociations. Sur le terrain, les avancées se poursuivent, mais j’ai demandé à nos frères qui combattent de ne pas se hâter. Les combattants d’Al-Nosra sont acculés dans un secteur étroit, proche des campements de réfugiés. C’est pour cela que les moyens militaires doivent être utilisés avec précaution. Nous ne voulons aucune bavure qui porterait atteinte aux civils ou aux réfugiés. Et nous ne sommes pas pressés. Nos responsables militaires ont réalisé de grandes avancées sans lourdes pertes. Nous demandons qu’on ne nous impose pas de limite dans le temps. Nous ne sommes pas pressés, le sang de nos frères nous est cher. Si en prenant notre temps nous obtenons le retrait des combattants des groupes armés, cela sera dans notre intérêt. Laissez les responsables militaires mener le combat loin de toute pression". Hassan Nasrallah a dans ce contexte fait savoir que les négociations sérieuses n'ont débuté "qu'hier".

 

(Lire aussi : Geagea reconnaît que l'offensive du Hezbollah dans le jurd de Ersal a des conséquences "positives")

 

Anticipant déjà la fin des affrontements, le chef du Hezbollah a déclaré : "Lorsque la bataille touchera à sa fin, nous serons prêts, dès le lendemain, à remettre à l’armée libanaise, si elle le demande, tout le territoire repris aux éléments armés. Nous souhaitons que l’armée libanaise reprenne le contrôle de ces secteurs le plus tôt possible afin que les habitants de Ersal puissent se rendre à nouveaux dans leurs terres".

Et de conclure : "Nous sommes aujourd’hui face à une grande victoire qui s’accomplira, si dieu le veut. Soit sur le terrain, soit via les négociations. Et les terrains (du jurd de Ersal) seront à nouveau entre les mains de leurs propriétaires. La page militaire du Front al-Nosra au Liban sera définitivement tournée. La menace sécuritaire demeurera certes, cela est indéniable, mais pas la page militaire".

Sur le plan diplomatique, Hassan Nasrallah a fait savoir au début de son discours qu'il n'allait pas aborder le problème du renforcement des sanctions américaines contre le Hezbollah que le Congrès pourrait bientôt voter. "Je ne vais pas répondre aux déclarations du président américain Donald Trump afin de faciliter le travail de la délégation libanaise officielle sur place, et afin de ne pas lui causer d’embarras", a-t-il fait savoir.

Mardi soir, lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre libanais Hariri dans les jardin de la Maison blanche, Donald Trump avait tiré à boulets rouges sur le Hezbollah.

 

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commentaires (5)

"...la décision de la bataille de Ersal n'était ni syrienne ni iranienne..." Et vous pensez sérieusement et candidement que nous allons avaler vos explications habituelles, Monsieur Hassan Nasrallah ? 1)Les préparatifs logistiques, qui les fournit ? l'Iran via la Syrie ! 2)votre formule, "le tryptique en or" signifie armée = Hezbollah peuple = vos moutons-suiveurs-bêleurs résistance = à l'indépendance et souveraineté du Liban Monsieur Hassan Nasrallah, de grâce, cessez de prendre une partie du peuple libanais et la communauté internationale pour des imbéciles, Irène Saïd

Irene Said

10 h 34, le 27 juillet 2017

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Commentaires (5)

  • "...la décision de la bataille de Ersal n'était ni syrienne ni iranienne..." Et vous pensez sérieusement et candidement que nous allons avaler vos explications habituelles, Monsieur Hassan Nasrallah ? 1)Les préparatifs logistiques, qui les fournit ? l'Iran via la Syrie ! 2)votre formule, "le tryptique en or" signifie armée = Hezbollah peuple = vos moutons-suiveurs-bêleurs résistance = à l'indépendance et souveraineté du Liban Monsieur Hassan Nasrallah, de grâce, cessez de prendre une partie du peuple libanais et la communauté internationale pour des imbéciles, Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 34, le 27 juillet 2017

  • LA DECISION ETAIT SYRO-HEZBIOTE ! BENEFIQUE AU PAYS ... OUI ! L,ARMEE NATIONALE FUT LESEE CAR LE HEZB A ACCAPARE SON ROLE... QUE L,ARMEE REPRENNE EN MAIN SON ROLE NATIONAL DE DEFENDRE TOUT LE PAYS CONTRE QUI QUE CE SOIT !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 16, le 27 juillet 2017

  • "Ni syrienne,ni iranienne". Ah bon! Comme nous savons, par les déclarations émanant des hommes politiques, qu'e cette décision n'était pas non plus libanaise, d'où pouvait-elle bien venir? Du Monomotapa?

    Yves Prevost

    07 h 50, le 27 juillet 2017

  • Avec l'âge on commence à comprendre que Les magiciens sont des illusionistes qui se font enchaînés bien serrer pour en sortir encore plus agrandit. De plus on paie pour les voir.

    Wlek Sanferlou

    23 h 04, le 26 juillet 2017

  • OUI BRAVO AUX COMBATTANTS DU HEZB POUR LEUR BRAVOURE ET LEUR FORCE C'EST SUR QUE JE SUIS AVEC LES COMBATTANTS MAIS CERTAINEMENT PAS AVEC LE CHOIX POLITIQUE DE LEUR PARTIE MAIS .... tres surpris !?! no pas du tout d'ailleurs qui est el talle avant de devenir un djihadistes? c'etait un petit criminel ... et non son timing etait etudie ... comment se ferait il alors que la bataille a commencer quand hariri est partie et etait en meeting avec Trump .. surtout quand les russes et les USA (de connivence) ecarte l'iran des pourparler de paix et des solutions syrienne ... byzarre tres byzarre pour finir Ersal on se le rappelle etait au centre de l'actualite moumana3istes et la denigrant et parfois en l'insultant meme !!! je finirai la .. qui, comment et pourquoi et surtout QUAND!?! les djihadistes sont venue aux frontières avec le liban !?!?!?! je le disais depuis 2013 que les djihadiste vont etre amener a se positionner a la frontiere libanaise !!! A qui profite le crime !?!?!

    Bery tus

    22 h 24, le 26 juillet 2017

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