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La première semaine de débats s'achève au procès Trump, entre politique et presse à scandales


L'ancien président américain Donald Trump au tribunal pénal de Manhattan à New York, le vendredi 26 avril 2024. Curtis Means/Pool via REUTERS

La première semaine de débats au procès pénal de Donald Trump à New York s'achève vendredi, les liens d'intérêts entre la campagne victorieuse de Donald Trump en 2016 et un tabloïd à scandales ayant été au coeur des audiences.

Comme lors des quatre journées précédentes du procès, l'ex-président a vu les 12 jurés et six suppléants marcher devant lui jusqu'à leurs bancs, sans lui adresser un regard.

Le candidat républicain à la présidentielle de novembre est jugé pour dissimulation dans les comptes de son groupe Trump Organization du versement de 130.000 dollars, juste avant le scrutin de 2016, à l'ancienne star de films X Stormy Daniels.

La transaction aurait eu pour but d'acheter son silence sur une relation sexuelle qu'elle affirmait avoir eue avec lui en 2006, alors qu'il était déjà marié à son épouse Melania. Une relation que le milliardaire dément.

A moins de sept mois de la présidentielle de novembre, il risque la première condamnation au pénal d'un ancien président dans l'histoire des Etats-Unis et encourt en théorie une peine de prison.

Juste avant d'entrer dans le prétoire, il a souhaité devant les caméras un joyeux anniversaire à son épouse et encore brocardé un procès « horrible et inconstitutionnel » qui l'oblige à passer ses journées dans une salle d'audience « gelée » plutôt que de faire campagne.

Puis, il a assisté pendant des heures, souvent attentif, parfois affaissé dans son fauteuil, l'air assoupi, au récit fleuve du premier témoin de l'accusation.

Après une pause, l'audience doit se poursuivre vendredi après-midi.

Contre-interrogatoire 

Depuis lundi, David Pecker, ancien patron du tabloïd National Enquirer, a détaillé comment, après une rencontre à la Trump Tower en août 2015 à New York avec son « ami Donald » et son avocat de l'époque Michael Cohen, il s'était mis à leur service lors de la campagne présidentielle de 2016 pour étouffer de possibles scandales en achetant l'exclusivité des droits.

Une opération menée à deux reprises: 30.000 dollars pour étouffer les allégations -- fausses -- d'un portier de la Trump Tower sur l'existence d'un enfant caché de Donald Trump, puis 150.000 dollars pour acquérir l'histoire de Karen McDougal, mannequin du magazine Playboy, qui disait avoir eu une aventure avec le milliardaire.

« On a acheté cette histoire pour qu'elle ne soit pas publiée ailleurs. On ne voulait pas qu'elle gêne M. Trump ou qu'elle affecte sa campagne », a expliqué David Pecker.

Cet homme fluet de 72 ans, front dégarni et cheveux blancs coiffés en arrière, a raconté comment Donald Trump s'était inquiété plusieurs fois du silence de Karen McDougal. « Comment va notre fille ? », aurait-il demandé à David Pecker en le recevant à la Trump Tower après sa victoire. Question réitérée lors d'un autre rendez-vous à la Maison Blanche.

Mais depuis jeudi, la défense de Donald Trump a soumis David Pecker, qui a obtenu une immunité en collaborant avec la justice, à un contre-interrogatoire serré.

Banal 

Ainsi, il a dû préciser vendredi que lors d'une conversation sur Karen McDougal, Donald Trump lui avait dit « je n'achète pas les histoires », ajoutant « vois avec Michael (Cohen) ». L'avocat de Donald Trump, Emil Bove, s'est aussi employé à démontrer que ces opérations appelées « catch and kill » aux Etats-Unis étaient banales.

David Pecker a concédé qu'il avait déjà « acheté » des histoire sur Arnold Schwarzenegger ou Tiger Woods, pour ne pas les publier.

Tout au long de la semaine, son témoignage a permis à l'accusation de planter le décor de l'affaire.

De son côté, Donald Trump voit déjà planer la menace d'une condamnation pour outrage au tribunal, à la demande des procureurs, pour ses attaques, via internet et les réseaux sociaux, contre témoins et jurés. Le juge Juan Merchan doit encore statuer.

Donald Trump est poursuivi pour 34 chefs de falsification de documents comptables de la Trump Organization, qui auraient servi à dissimuler les paiements à Stormy Daniels, sous couvert de « frais juridiques ».

Sa défense invoque leur légalité et nie tout « complot » pour fausser l'élection de 2016, assurant que la protection de la réputation d'un candidat relève du fonctionnement normal de la démocratie.

Le procès est d'autant plus important qu'il pourrait être le seul, parmi les quatre affaires pénales qui menacent Donald Trump, à se dérouler avant l'élection présidentielle.

Son procès considéré comme le plus important, relatif aux accusations de tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020, devrait encore être retardé après l'examen jeudi par la Cour suprême de la question d'une éventuelle immunité pénale.

La première semaine de débats au procès pénal de Donald Trump à New York s'achève vendredi, les liens d'intérêts entre la campagne victorieuse de Donald Trump en 2016 et un tabloïd à scandales ayant été au coeur des audiences. Comme lors des quatre journées précédentes du procès, l'ex-président a vu les 12 jurés et six suppléants marcher devant lui jusqu'à...