Le Conseil supérieur chiite a porté plainte, vendredi, à l'encontre de la comédienne Shaden Fakih, au cœur d'une polémique cette semaine à cause d'un de ses spectacles, pour « blasphème, atteinte aux symboles religieux et incitations aux conflits sectaires et racistes ».
Connue pour son franc-parler et ses critiques à l’encontre de l’establishment politique et religieux, Shaden Fakih fait l'objet d'une campagne de diffamation virulente après la diffusion, mercredi, d'un extrait filmé récemment lors d’un spectacle à Beyrouth dans lequel elle évoque l'islam.
Dans un communiqué, le Conseil supérieur chiite, plus haute représentation religieuse de cette communauté au Liban, dit se baser dans sa plainte sur les articles 317, 473 et 474 du Code pénal libanais.
L'article 317 pénalise « tout acte, écrit ou discours qui a pour but ou pour résultat d'inciter à des dissensions sectaires ou raciales ou d'inciter à des conflits entre les sectes et les différents éléments de la nation ». Ces actes sont passibles de peines d'emprisonnement allant d'un à trois ans de prison et d'une amende. L'article 473 prévoit que « toute personne qui blasphème le nom de Dieu en public est passible d'une peine d'emprisonnement d'un mois à un an », l'article 474 que « quiconque (...) dénigre publiquement les pratiques religieuses ou incite au mépris de ces pratiques est passible d'une peine d'emprisonnement de six mois à trois ans ».
La plainte du Conseil supérieur chiite intervient au lendemain d'une demande d’ouverture d’une information judiciaire présentée par Dar el-Fatwa, plus haute instance religieuse sunnite du Liban, à l'encontre de la comédienne.
En 2022, l’artiste avait été condamnée à payer une amende par le tribunal militaire pour « humiliation et atteinte à la réputation des Forces de sécurité intérieure (FSI) ». La jeune femme avait été poursuivie après avoir publié une vidéo comique dans laquelle on la voit appeler les FSI et leur demander si elles pouvaient lui livrer des serviettes hygiéniques en raison des restrictions imposées pendant la période de confinement en pleine pandémie de coronavirus au Liban.
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