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Liban - La situation

Forcing de la communauté internationale en faveur d’une nouvelle loi électorale

Un milicien du Hezbollah en position près de Naqoura, hier. Objectif : prouver aux journalistes qu’Israël se prépare à la guerre. Message au président Trump ou simple justificatif de son existence de la part du parti chiite ? Joseph Eid/AFP

Alors qu'un nouveau compte à rebours a commencé, avec pour horizon le 15 mai, date de la prochaine séance parlementaire, une nouvelle loi électorale acceptée de tous tarde à se concrétiser.

L'Union européenne a encouragé hier, dans un communiqué, les protagonistes de la crise à faire de leur mieux pour qu'une nouvelle loi électorale soit élaborée avant l'expiration du délai qui lui est imparti. Conjuguée à une demande similaire formulée par le Groupe de soutien au Liban, il y a quelques jours, et un appel dans le même sens émanant du représentant de la France à l'ONU (voir par ailleurs), cette demande revêt clairement l'aspect d'un forcing de la communauté internationale.

Le Hezbollah a, lui aussi, fait état de ce délai-limite imparti à la classe politique, mais dans un esprit alarmiste. « Une nouvelle loi électorale avant le 15 mai, sinon... » a-t-il affirmé en substance, sachant que ce parti a fait son choix : ce sera la proportionnelle intégrale ou rien, sinon quelques concessions sur la dimension des circonscriptions électorales.

 

(Lire aussi : Loi électorale, des paroles... et des actes, le décryptage de Scarlett HADDAD)

 

Ainsi, le spectre d'une nouvelle épreuve de force se profile à l'horizon, alors même que le chef de l'État répète, imperturbable, que les Libanais ne doivent pas s'inquiéter, et qu'une nouvelle loi électorale sera prochainement établie.

À supposer que les délais ne sont pas respectés, que peut-il se passer le 15 mai ? Selon certaines sources, une nouvelle confrontation analogue à celle qui a failli se produire le 13 avril n'est pas à craindre. Le ton de la déclaration du Hezbollah, toutefois, laisse craindre le contraire.

Le 13 avril, face à la « rue » chrétienne, précisent ces sources, une « rue » chiite avait été mobilisée et s'apprêtait à empêcher les manifestants hostiles à la prorogation du mandat de la Chambre d'atteindre leurs objectifs et de couper les voies conduisant au Parlement. On imagine facilement ce que ces confrontations auraient pu entraîner, sur le plan de la sécurité, sans compter la cassure confessionnelle qu'elles allaient représenter.

Ainsi, la politique du bord du gouffre qui a marqué les journées précédant immédiatement la décision du président d'user des prérogatives que lui accorde l'article 59 reste une arme à double tranchant. En effet, elle pourrait interdire toute confrontation, en raison de la gravité de la cassure qu'elle risque de produire. Mais elle pourrait tout aussi bien exacerber les antagonismes confessionnels, et, moyennant la moindre provocation, conduire à un grave dérapage.

 

(Lire aussi : Loi électorale : retour à la case départ ? !)

 

Dans les coulisses, selon des sources dignes de foi, il est de plus en plus question de se rabattre sur la loi en vigueur, celle de 1960, qui subirait des amendements substantiels afin d'en améliorer la représentativité. En pareil cas, les élections législatives pourraient être organisées avec un minimum de délais. Ce choix va dans le sens du souhait du patriarche maronite, qui ne veut pas entendre parler d'une nouvelle prorogation, qu'il condamne à l'avance comme « une usurpation du pouvoir », et contre laquelle il s'est engagé à réagir. Pour le patriarche, la loi de 1960 est en vigueur, ce qui est l'évidence même, et entre un vote selon cette loi et la prorogation du mandat de la Chambre, à la recherche d'une hypothétique loi électorale idéale, son choix est fait.

Dans les milieux du CPL, aussi, le ton est alarmiste, et l'on accorde au comité ministériel chargé de négocier une nouvelle loi électorale une semaine de plus, pour y parvenir, sachant que toute la vie politique est suspendue à cette échéance, y compris le Conseil des ministres, qui ne s'est pas réuni cette semaine. Pour le CPL, toutefois, la loi de 1960 n'existe pas, politiquement, et une prorogation du mandat de la Chambre sera une spoliation pure et simple des « droits des chrétiens », ce qui justifiera d'éventuels débordements qui devront être compris comme « des actes de légitime défense ».

 

 

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commentaires (2)

C/est toujours le meme problem,une partie est armee...pauvre Liban...

Soeur Yvette

17 h 05, le 21 avril 2017

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Commentaires (2)

  • C/est toujours le meme problem,une partie est armee...pauvre Liban...

    Soeur Yvette

    17 h 05, le 21 avril 2017

  • MEME SI ON SE RABAT SUR LA LOI 1960 ET ON VEUT -L,AMELIORER- LE PROBLEME SERA LE MEME... POINT DE CONSENSUS ! TANT QU,UNE PARTIE EST ARMEE ET VEUT IMPOSER SON AGENDA...

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 48, le 21 avril 2017

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