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Liban - Éclairage

Désormais, le tandem chiite ne peut rien imposer à l’alliance CPL-FL

Si le président de la République, Michel Aoun, a fait usage de l'article 59 de la Constitution pour obtenir l'ajournement pour un mois de la séance parlementaire qui était prévue hier et consacrée notamment au vote d'une proposition de prorogation d'un an de la législature, on estime, dans les milieux proches du tandem formé du Courant patriotique libre et des Forces libanaises, que les partis de Samir Geagea et Gebran Bassil – ainsi, d'ailleurs, que les Kataëb et la société civile – ont réussi à neutraliser une confrontation inévitable avec le tandem Amal-Hezbollah.

Dans les mêmes milieux, on estime que les deux partis chiites ont longtemps imposé leur volonté au reste des protagonistes, sous l'effet, notamment, de l'arsenal de la formation de Hassan Nasrallah. On en veut pour preuve le dernier bras de fer engagé entre le chef du CPL, Gebran Bassil, et le Hezbollah autour de la loi électorale. À l'heure où le chef du courant aouniste plaidait pour un texte recourant à la formule composite (mêlant les modes de scrutin majoritaire et proportionnel), avec l'habilitation au niveau du caza, le Hezbollah a accusé M. Bassil d'attiser les tensions communautaires, estimant que son projet n'est pas conforme à la Constitution et au pacte national. À leur tour, les proches des dirigeants chrétiens ont formulé des remarques autour de l'attitude politique du tandem chiite, estimant que la force qu'il tire de son arsenal lui permet de dicter certains choix et de les imposer à tout le monde.

 

(Lire aussi : Raï : La loi de 1960 est toujours en vigueur)

 

Ce tableau fait dire à certains que le chef de l'État est intervenu personnellement pour rétablir la concorde entre le Hezbollah et le CPL, à la lumière de leurs graves divergences autour de la réforme électorale. Mais au lendemain de la journée du mercredi, les formations chrétiennes ne perçoivent plus les choses sous cet angle. Les proches de Samir Geagea estiment, en effet, qu'avec Michel Aoun à la présidence de la République, les partis chrétiens ont affirmé leur présence et leur rôle. Dans les milieux FL, on fait valoir qu'il est désormais impossible d'imposer quoi que ce soit au tandem CPL-FL. Il faut donc prendre en considération l'avis de ce tandem et sa spécificité, note-t-on.

C'est justement à la faveur de cette logique que la séance parlementaire repoussée au 15 mai prochain ne semble pas inquiéter les partis de Gebran Bassil et Samir Geagea, « dans la mesure où ils ont une position claire : non à la prorogation d'un an, non à une rallonge sans entente sur un nouveau code et non à des élections tenues conformément au texte de 1960 », affirme un cadre FL. Selon lui, « le scrutin législatif se tiendra conformément à un texte axé sur la formule mixte, sachant que (les FL) soutiennent la dernière formule Bassil ».
« Nous irons jusqu'au bout. Nous ferons face à toute tentative de nous dicter des choix bien déterminés, même si cela devrait nous conduire à la confrontation, tant au niveau des institutions politiques que dans la rue, dans la mesure où nous sommes attachés au pacte national, à l'accord de Taëf et à la parité islamo-chrétienne, dans le cadre d'un partenariat réel », conclut le cadre FL.

 

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